Pour avoir mortellement poignardé le violeur de sa petite amie, A. Barry risque des travaux forcés à perpétuité

La criminalité connait des proportions incontrôlables au Sénégal et ce, de jour en jour. Des assassinats à gogo. Aujourd’hui encore à la chambre criminelle de Dakar des faits ayant trait à ces délits ont été jugés.

Devant le juge, l’affaire Assane Barry et Saer Diagne qui ont eu une altercation devant le domicile de la nommée Yony Samb, petite amie de Barry, a été présentée. Et ce jour-là, Assane Barry après s’être armé d’un couteau, a retrouvé Saer Diagne au salon de coiffure du nommé Alassane Sow situé à la rue 25×18 et a asséné un coup de couteau. Il en a porté d’autres sis la rue 25×20. Mais malheureusement pour Assane Barry et comme le dit un proverbe, « le malheur n’arrive jamais seul ». Il en a tiré lui aussi des blessures. C’est ces blessures mêmes qui seront des indices pour la police afin de l’appréhender plus tard.

Car, le même jour aux environs de 11h du matin, les agents du commissariat de la police de Médina étaient informés par le sieur Younouss Diéne du fait qu’un jeune homme avait été sauvagement poignardé à la rue 25×20 et que l’auteur des faits, blessé au cours de l’altercation, se trouvait au centre de santé Elisabeth Diouf de la Medina.

Aussi, il leur précisait que ce dernier était accompagné de deux garçons à qui il avait confié les deux armes du crime et ses habits maculés de sang. Les agents de police chargés de l’interpellation du mis en cause ont réussi, sur les indications  du sieur Diene, à appréhender Assane Barry à l’entrée de l’hôpital Abass Ndao. D’autres éléments s’étant transportés immédiatement sur les lieux de la bagarre pour procéder aux opérations de constat, y ont trouvé les sapeurs-pompiers, ainsi qu’une foule nombreuse qui entourait la victime, déjà décédée. Celle-ci était identifiée sous le nom de Saer Diagne. Il gisait sur le trottoir et portait deux blessures profondes sous la fesse droite et le bras gauche, à proximité de l’épaule. Sur ce, la victime a été évacuée à l’hôpital Le Dantec où il a succombé à ses blessures.

Entendu durant l’enquête et comme devant la barre de la chambre criminelle, Assane Barry alias « Falahé » a reconnu les faits avant de déclarer avoir asséné deux coups de couteau à Saer. Il a également souligné qu’il s’était battu la veille avec la victime  qui avait violenté sa copine Yoni Samb.  Ainsi, il a ajouté qu’après avoir poignardé le défunt, il a remis les couteaux  aux nommés Dame Boye Dit Yague et Moustapha Niang.

Interrogé sur le fond du dossier à la barre, Assane soutient que le défunt l’avait attaqué en premier avec un couteau, l’atteignant au visage et au coude droit, c’est ainsi, qu’il l’a désarmé avant de l’atteindre à l’avant-bras et à la jambe.

Interpellé sur les propos tenus par son copain sur son viol,   la dame Yoni Samb affirme qu’à « la veille du drame, Saer Diagne s’est présenté devant son domicile en compagnie de son frère Dame Boye et d’autres amis pour les injurier et s’en  prendre à eux« . Ne se limitant pas à cela, elle déclare que c’est au moment où  Saer Diagne l’a violentée qu’Assane Barry a intervenu, ce qui a entraîné une bagarre  entre les deux.

Par contre, le témoignage de Moustapha Niang va plonger le présumé dans le trou. «C’est après avoir entendu les cris que je suis sortie pour voir. Sur ce, j’ai vu Saer courir avec beaucoup de sang qui coulait de sa jambe.  Assane le poursuivait avec deux couteaux et Saer lui criait « Assane Balma balma » et c’est sur ces entrefaites qu’Assane l’a donné un deuxième coup. C’est ainsi que je suis  intervenu en lui implorant de le laisser. Ainsi, j’ai confisqué les deux couteaux. Par la suite,  Dame Boye et moi avions pris Assane pour le transporter à l’hôpital Elisabeth tout en abandonnant Saer sur les lieux. Une fois à l’hôpital, les médecins nous ont dit qu’ils ne pouvaient pas le soigner et ils nous ont ordonné d’aller à l’hôpital le Dantec », a témoigné Moustapha à la barre.

Seulement, les autres témoins de ce crime ont affirmé que Moustapha avait assisté à l’altercation qui opposait Assane Barry et Saer Diagne du début à la fin. Ce que ce dernier à nié à la barre.  Même son de cloche pour Dame Boye : « je n’ai pas assisté à l’altercation. Moustapha m’a demandé de l’aider pour l’évacuer à l’hôpital ».

Quant au père du défunt, il a tout simplement demandé la rondelette somme de 50 millions Fcfa pour toutes causes et préjudices confondus.

Par ailleurs, le Procureur, dans son réquisitoire a disqualifié  le délit de complicité. Mais il a requis la disqualification du délit de complicité, la non-dénonciation de crime ainsi que la non-assistance d’une personne en danger pour Moustapha et Dame Boye. Pour Assane Barry, il a requis des travaux forcés à perpétuité.

Et en cela, il les a condamnés à trois ans fermes et une amende de 500.000 Fcfa chacun. L’affaire qui a duré 6 ans va être délibérée le 3 octobre prochain.

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