Médias internationaux sur le scrutin sénégalais: RFI souligne les « problèmes d’organisation, ce qui n’est pas habituel au Sénégal »

Au Sénégal, un nombre record d’électeurs votait ce dimanche pour élire leurs députés. Un scrutin marqué par les problèmes d’organisation, ce qui n’est pas habituel dans le pays. Mais malgré ces retards au démarrage, les bureaux ont fermé comme prévu à 18 heures TU.


A l’école Biscuiterie du quartier Grand-Dakar, les bureaux ont fermé à 18 heures, heure du Sénégal, comme prévu et le dépouillement a déjà commencé. Pourtant, ce matin, ils avaient ouvert avec du retard parfois même beaucoup de retard. Les 20 bureaux ont fermé tout simplement, car il n’y a plus d’électeurs. D’ailleurs, la participation à l’école Biscuiterie varie entre 35 et 55%.

Ce vote a été marqué par différents problèmes. Il a d’abord fallu du temps pour mettre en place les bureaux puisqu’il y avait 47 listes pour ce vote, un record. Autre difficulté, certains électeurs, pourtant en possession de la nouvelle carte d’identité biométrique, n’étaient pas inscrits sur le fichier électoral.

Des difficultés évoquées par le président Macky Sall dans l’après-midi : « Je me réjouis du bon déroulement global des opérations même si j’ai entendu çà et là, ce matin, des retards. J’espère qu’ils seront vite compensés afin que le bon déroulement du scrutin puisse être opéré sur l’ensemble du territoire national et partout à l’étranger où les Sénégalais sont appelés à se prononcer aujourd’hui. Je voudrais rappeler que notre pays est une démocratie et que rien ne peut nous faire revenir en arrière. Cette démocratie est ancrée, rien ne doit l’entacher.

C’est la raison pour laquelle, je lance un ultime appel à tous les acteurs de faire confiance au peuple qui a le dernier mot. Maintenant, il appartient au peuple de décider ».

L’opposition monte au créneau

Ces problèmes d’organisation ont été immédiatement récupérés par l’opposition, notamment par l’ex-président Abdoulaye Wade qui, à 91 ans, reste combatif et a critiqué son successeur juste avant d’aller voter : « Il y a beaucoup de problèmes créés intentionnellement par monsieur Macky Sall et son gouvernement pour empêcher le vote et empêcher l’expression de la volonté populaire. Aujourd’hui, il faut que Macky Sall s’en aille, il a prouvé son incapacité.

Ce qui s’est passé aujourd’hui, ne s’est jamais passé au Sénégal depuis le XIXe siècle que je suis les élections, depuis 1848 que nous votons ici au Sénégal. Ça ne s’est jamais produit. Moi je pense qu’il faut poursuivre et on va en tirer les conséquences ».

Pour l’Union africaine, qui a envoyé une équipe d’observateurs, il était impossible dire dimanche soir si ces problèmes d’organisation auront un impact sur les résultats des législatives. « Il y a des griefs qui ont été portés à l’attention des membres de l’équipe de la mission, confirme l’ex-présidente centrafricaine et chef de cette mission de l’UA, Catherine Samba Panza. Certains bureaux ont ouvert à l’heure, d’autres beaucoup moins du fait que le matériel électoral n’a pas pu être mis en place depuis la veille conformément à la loi.

Les listes électorales ne comportaient pas les noms de certains électeurs, des cartes d’électeurs qui n’étaient pas disponibles, des difficultés dans le vote des électeurs avec le récépissé et une autre pièce d’identification. Nous n’en avons pas encore l’ampleur exacte et l’influence que cela peut avoir sur la régularité globale du vote. Là où nous constaterons des difficultés, nous ferons des recommandations aux autorités pour améliorer le processus par la suite ».

La proclamation des premières estimations est attendue. Mais avant et alors que les soirées électorales débutaient dans les grands médias, ces difficultés, ces couacs qui ont marqué ces législatives et qui ne sont pas habituels au Sénégal, étaient au cœur des débats.

avec RFI

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