Me Wade sur l’affaire Diack : “il se pose une question de légitimité de l’élection présidentielle de 2012, qui est un problème politique, une affaire d’Etat…”

WADE

Alors que l’affaire Lamine Diack, qui défraie toujours la chronique, a conduit à l’emprisonnement du Secrétaire général national adjoint du Parti démocratique sénégalais, Omar Sarr, voilà que l’ancien Président de la République vient en rajouter une couche. En effet, dans une déclaration lue en réunion du Comité directeur du Pds, ce lundi, Me Abdoulaye Wade est d’avis que “dans  le  cadre  de  l’affaire  Lamine  Diack  qui  déclare  avoir  procédé  au  financement de l’opposition, il convient de préciser que le vrai débat réside dans  le fait que de l’argent d’origine illicite a été injecté dans le processus électoral de  2012 qui a conduit à l’avènement du régime actuel”. 

Dès lors, explique le “dieu” des libéraux, “les Sénégalais sont  en  droit  d’exiger  que  la  lumière  soit  faite,  dans  la  mesure  où  ce  financement  effectué par Lamine Diack pose non  seulement la question de l’utilisation de  l’argent de la corruption ‐ce qui est du domaine judiciaire‐ mais surtout celle de  la  légitimité  même  de  l’élection  présidentielle  de  2012,  qui  est  un  problème  politique,  une  affaire  d’Etat,  des  dispositions  de  notre  constitution  ayant  été  violées”. 

Et quand des Professeurs de Droit ergotent sur la durée du mandat de son successeur Macky Sall, Me Wade note, pour s’en désoler, qu’il “est quand même curieux que nos éminents juristes qui débattent, en  ce moment, de la réduction de la durée du mandat présidentiel, ne se soient pas  posé cette question qui, pourtant, devrait nécessiter un débat de fond.  Voici, à cet effet, l’intégralité de la missive de la constante libérale adressée à ses troupes et parvenue à la Rédaction de Actusen.com :

                                                                                                                                                       COMMUNIQUE

Le Secrétaire Général National Maître Abdoulaye WADE m’a chargé de présider,  à  titre  exceptionnel,  la  réunion  du  comité  directeur  de  ce  jour,  car  depuis  l’arrestation  de  notre  frère  Oumar  SARR,  secrétaire  général  adjoint  et  coordonnateur du parti, notre instance ne s’est pas réunie.  Le secrétaire général national m’a demandé de vous transmettre, tout d’abord,  ses vœux les meilleurs à l’occasion du nouvel an, à chacun d’entre vous et à vos  familles.

Face à la situation que traverse notre pays et face aux défis auxquels notre parti  est confronté, il nous exhorte à rester mobilisés autour d’un même objectif, celui  de défendre nos frères et sœurs victimes de l’arbitraire d’un régime qui a juré  non seulement de combattre le PDS mais de le détruire. Le secrétaire général  tient à rappeler que ce soit pour Oumar SARR, Toussaint MANGA, Karim WADE,  Victor  Sadio  DIOUF,  Cheikh  Ahmadou  Bamba  BA,  Ousseynou  NGOM, Moussa  MANE, Abdourahmane LY, Serigne Abo Mbacké THIAM, Abou Aziz BA, Cheikh  Ibra BIAYE, Babacar THIAM, et tous les autres, leur seul tort est d’appartenir au  PDS ; leur incarcération procède d’une instrumentalisation évidente de l’appareil  judiciaire décriée par  tous les sénégalais épris de valeurs de démocratie et de  justice.

Le secrétaire général me charge de vous dire qu’il renouvelle toute sa confiance  à notre  frère Oumar SARR et qu’il consacre  toute son énergie au combat à sa  libération  ainsi  qu’à  celle  de  tous  nos  détenus  politiques.  Pour  le  secrétaire  général  national,  il  n’est  nullement  question  de  procéder,  pour  l’instant,  au  remplacement de Oumar SARR, et il nous invite à faire preuve de plus de sens de  responsabilité et de retenue.

Fidèle à la démarche qu’il a toujours imprimée à  son  style  de  gestion  du  parti  et  aux  décisions  qu’il  est  amené  à  prendre,  il  continue à consulter des  responsables,  des militants pour  recueillir leurs avis,  leurs  suggestions  avant  de  prendre  les  décisions  allant  dans  le  sens  du  renforcement  de  notre  famille  politique.  C’est  dire  la  nécessité  pour  tous  les  militants  du  PDS  de  se  serrer  les  coudes  et  demeurer  vigilants  face  à  un  adversaire qui a fait de l’appareil d’Etat un moyen de répression de l’opposition  républicaine.

Dans  le  cadre  de  l’affaire  Lamine  DIACK  qui  déclare  avoir  procédé  au  financement de l’opposition, il convient de préciser que le vrai débat réside dans  le fait que de l’argent d’origine illicite a été injecté dans le processus électoral de  2012 qui a conduit à l’avènement du régime actuel. Dès lors, les Sénégalais sont  en  droit  d’exiger  que  la  lumière  soit  faite  dans  la  mesure  où  ce  financement  effectué par Lamine DIACK pose non  seulement la question de l’utilisation de  l’argent de la corruption ‐ce qui est du domaine judiciaire‐ mais surtout celle de  la  légitimité  même  de  l’élection  présidentielle  de  2012,  qui  est  un  problème  politique,  une  affaire  d’Etat,  des  dispositions  de  notre  constitution  ayant  été  violées.

Il est quand même curieux que nos éminents juristes qui débattent, en  ce moment, de la réduction de la durée du mandat présidentiel, ne se soient pas  posé cette question qui, pourtant, devrait nécessiter un débat de fond.  Tel  est  le  message  que  le  secrétaire  général  national  m’a  chargé  de de  vous  transmettre, et je vous remercie pour votre fraternelle attention”.

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