Magal de Touba…Entre spiritualité et berndé

C’est aujourd’hui qu’est célébré le 18 Safar de l’an 1439 de l’Hégire, qui coïncide avec le 8 novembre 2017 du calendrier grégorien, communément appelé Grand Magal de Touba. Comme chaque année, ce sont des millions de fidèles qui convergent vers la ville sainte pour exaucer le vœu du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Le grand Cheikh avait, en effet, demandé à ses disciples de célébrer chaque année son départ en exil en rendant grâce au Tout Puissant de tous les bienfaits dont Il lui a comblé.

Ainsi, cette journée est particulièrement marquée par des récitals de Coran partout à travers Touba et même dans les autres villes du Sénégal. Car, le Magal peut être célébré n’importe où qu’on puisse se trouver dans le monde. « A l’origine, chaque talibé célébrait le Magal là où il se trouvait, pourvu d’être conforme aux recommandations du Cheikh. Avec le temps, le deuxième calife, Cheikh Muhamad al-Fadel, a eu l’idée de rassembler tous les mourides à Touba. L’acte s’inscrit dans le cadre du raffermissement de la cohésion de la communauté. Il y avait ainsi des objectifs spirituels, mais aussi des objectifs sociaux (rencontre, échanges, etc.) et économiques dans la mesure où des ruraux venus avec leur
production peuvent les écouler facilement avec l’arrivée de citadins », écrit Sam Bousso Abdour-Rahmane dans son livre Magal de Touba : Dimension religieuse et sociale. C’est donc avant tout une journée empreinte de spiritualité et de ferveur religieuse. Partout, ce sont des Xassaïdes, des poèmes de Serigne Touba, qui rythment les artères de la ville.

Par ailleurs, il y a le fameux berndé qui fait également parti des recommandations de Khadimal Moustapha. Le Cheikh demandait à chaque disciple de participer aux festivités selon ses capacités, du poulet au chameau, pour rendre agréable la fête et le séjour des hôtes. Aussi, les mourides ne lésinent-ils pas sur les moyens pour satisfaire à cette recommandation. D’ailleurs, le nombre de cuisines implantées dans la ville sainte le temps du Grand Magal sont innombrables. Chaque famille maraboutique a sa voire même ses propres cuisines où s’affairent des centaines de fidèles. Cheikh Béthio Thioune a, à lui seul, convoyé plus de 4000 têtes de bœufs sans compter les chameaux, les poulets, etc. qu’il a répartis dans 83 cuisines. Astronomique dira-t-on. Mais la cuisine du Dahira Hizbut Tarqiyyah est sans commune mesure avec toutes les autres. Elle s’étend sur des kilomètres et on y concocte toute sorte de mets et de boissons imaginables. Autant dire donc que c’est un événement de grande consommation. D’où sa dimension hautement économique.

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