Madagascar: la fermeture de seize écoles coraniques fait polémique

A Madagascar, le ministre de l’Education a annoncé en fin de semaine dernière la fermeture de seize écoles coraniques. Pour le ministère, ces écoles ne suivent pas le programme scolaire officiel, leur autorisation d’ouverture va donc leur être retirée. Trois régions, celle de Diana, Boeny et Vatovavy Fitovinany sont concernées. Une décision qui suscite une levée de boucliers du côté de la communauté musulmane qui conteste ces fermetures.

Seize écoles primaires coraniques sont dans le collimateur des autorités malgaches. D’après le ministre de l’Education, ces établissements imposent aux garçons cinq heures d’apprentissage du Coran par jour et leur demandent de se raser les cheveux.

Mais pour Harona Moussa, premier responsable de la Communauté musulmane sunnite de Madagascar (CMSM), il s’agit d’un malentendu :

« Nous sommes étonnés parce qu’il n’y a pas de formation islamique. Il y a des enfants qu’on forme à mémoriser le Coran, mais ça n’empêche pas qu’ils apprennent l’enseignement général. Il y a une incompréhension, et nous craignons que ce genre de chose crée des polémiques entre les religions. Il faut que l’on fasse attention quand on déclare des choses pareilles. Ce que nous demandons aujourd’hui au ministre, c’est d’avoir une réunion avec lui pour bien lui expliquer ce qui se passe. »

Malgré la controverse, le ministre de l’Education maintient sa version. Pour Paul Rabary, il ne faut pas confondre écoles de confession musulmane et écoles coraniques.

« La loi qui régit les écoles à Madagascar fait état d’une certaine souplesse, mais tout en respectant la laïcité et une école ne doit pas servir à faire du prosélytisme, souligne le ministre. On a fait des vérifications, parce que les parents d’élèves commencent à s’inquiéter. On a reçu des plaintes. S’il y a des malentendus, qu’ils s’expliquent, ma porte est grande ouverte. »

Plus d’une centaine d’écoles de confessions musulmanes sont ouvertes à Madagascar. Les seize écoles coraniques, elles, devront fermer leurs portes à la fin de l’année scolaire si elles ne régularisent pas leur situation, indique le ministère de l’Education.

 

 Paul Rabary – RFI

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