Comment Macron théorise la transformation de son mouvement politique

FILE PHOTO: French President Emmanuel Macron attends a ceremony at the Arc de Triomphe in Paris, France, June 3, 2017. Picture taken June 3, 2017. REUTERS/Charles Platiau/File Photo

LE SCAN POLITIQUE – «C’est un Epinay à l’envers», assure le chef de l’État en référence au congrès fondateur du PS moderne. Ou comment transformer un mouvement populaire au service d’un homme en parti d’élus locaux.

Emmanuel Macron s’est régulièrement posé la question depuis son élection. Comment faire évoluer son mouvement politique pour qu’il accompagne son mandat à l’Élysée? Bâti comme une machine électorale destinée à le porter au pouvoir, En marche! a rempli sa mission initiale. Mais pour la suite, tout reste à inventer. Emmanuel Macron s’est d’ailleurs ouvert à ses proches de l’ampleur du chantier pour transformer son parti. «C’est un Epinay à l’envers», explique le président de la République en référence au congrès socialiste de 1971 où François Mitterrand s’était emparé du parti. À partir de conquêtes électorales locales, il avait alors ancré le parti dans le pays et bâti la stratégie de l’union de la gauche qui devait le porter au pouvoir dix ans plus tard en 1981. Avec La République en marche, Emmanuel Macron estime donc être confronté à une problématique inverse.
«Il est entré par l’Élysée. Pour lui, l’enjeu consiste désormais à redescendre vers le terrain», explique un proche du président de la République. Bref, à transformer un mouvement politique en parti traditionnel, orienté vers la conquête de mandats locaux pour ses membres. Avec un objectif: ancrer la République en marche dans le pays. Car si les élections législatives ont donné une large majorité à Emmanuel Macron, le député reste naturellement plus éloigné des électeurs qu’un maire ou un conseiller régional. Pour y parvenir, le futur patron du parti présidentiel a un peu de marges de manœuvres pour se préparer. En dehors des élections européennes de 2019, les prochaines élections purement locales sont programmées pour 2021 (municipales) et 2022 (régionales).
Candidat pour diriger LREM et fortement pressenti pour l’obtenir, Christophe Castaner a passé plus de trente ans au PS, un pur parti d’élus locaux. Le profil pour professionnaliser LREM donc. «C’est un élu de terrain, c’est un homme expérimenté», a vanté Benjamin Griveaux dont le nom était aussi évoqué pour prendre la direction du mouvement. Son profil trop parisien l’aura perdu. «L’enjeu, c’est de faire de ce parti quelque chose, inventer un truc, faire un mouvement et pas un parti traditionnel», expliquait récemment Christophe Castaner selon des propos rapportés par Libération. Il évoquait la nécessité de «réinvestir aussi certains quartiers», et déroulait l’idée de recréer une «démocratie horizontale», où «le militant de base aurait son influence». Bref, traduire sur le terrain ce que pourrait être cet «Epinay à l’envers» décrit par Emmanuel Macron.
Le figaro

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici