Macky SALL: Le panache d’une performance

A 58 ans, Macky Sall a été reconduit pour un nouveau mandat comme chef de l’Etat et président de la République après un scrutin salué par l’ensemble des observateurs nationaux et internationaux pour son caractère sincère, transparent et au résultat sans équivoque.

Plus de 02 millions d’électeurs, la majorité absolue, lui ont permis d’engranger 58,27% des voix. Mieux que son prédécesseur en 2OO7 (55,86%). Avec 04,383 millions de suffrages exprimés sur plus de 06 millions d’inscrits, donnant un taux de participation de 66,23%, cette réélection au premier tour réunit les canons d’un président élu, et bien élu. Les bilans matériel (ce qu’il a fait et ce qu’il n’a pas fait) et immatériel (l’idée que les gens se font de son action et de sa personne) du septennat écoulé, sa stratégie déroulée pendant la campagne, la conjoncture économique et sociale du pays au cours des mois qui ont précédé le scrutin et la qualité de l’alternative proposée par ses challengers expliquent ce plébiscite.
Les appréciations que les électeurs se font du bilan de Macky Sall se mesurent dans ces 58% de suffrages favorables au théoricien du « Sénégal pour tous ». Aux yeux de tous, l’éveil de la conscience citoyenne des jeunes (et des moins jeunes), la mystique du travail et un leadership propre à faire évoluer le paradigme qui a toujours contenu nos ambitions dans le fatalisme d’un vécu qu’on croyait insaisissable s’imposaient. Ce ne fut pas facile ; du reste, les chantiers restent ouverts et les demandes toujours pressantes. Depuis 2012, les Sénégalais ont vu un jeune président né après les indépendances prendre en main les destinées de leur pays réputé en Afrique pour sa tradition électorale, sa culture du pluralisme, ses régimes de libertés, ses incompressibles besoins de changements et ses habitants exigeants envers ses dirigeants.

« De l’asphalte et du béton »
Et surtout un pays jeune qui vit, à l’instar de l’Afrique subsaharienne, dans les rets d’une mondialisation qui lui impose une ouverture toujours plus grande de ses marchés selon d’implacables lois commerciales, avec des critères macroéconomiques et budgétaires qui accentuent le fossé entre les catégories socioprofessionnelles qui le peuplent en raison de la faiblesse des budgets alloués aux secteurs de l’Education et de la Santé malgré leur part importante dans le budget national. Un pays où « les questions de population en particulier la capitalisation du dividende démographique constituent un enjeu majeur pour l’atteinte des objectifs de développement », selon le rapport 2018 de l’ANSD, mais qui sait que sa jeunesse (42% âgée de moins de 15 ans) cristallise les demandes les plus fortes, en même temps qu’elle reste son principal atout. Mais, surtout, un pays rural malgré sa macrocéphalie du fait dakarois, qui a changé de nature depuis 05 ans. Détenteur des indicateurs économiques parmi les meilleurs du continent (taux de croissance du Pib, investissements directs étrangers, maîtrise de l’inflation, soutien des déficits, crédibilité de la signature attestée par les plus cotées des agences de notation), le Sénégal sera en effet à partir de 2020 producteur de pétrole et de gaz. C’est ce Sénégal qui vient de redire « Oui » à Macky Sall pour un nouveau bail.
Si les quatre autres prétendants à la magistrature suprême n’ont pas battu campagne contre le bilan du président sortant, c’est en raison de leur claire conscience que ce serait un exercice fort vain. Depuis 2012, le volontarisme de l’Etat s’est matérialisé dans le domaine des infrastructures au point qu’un grand quotidien français a résumé l’action des différents gouvernements, depuis 2012, « à l’asphalte et au béton ». Le véritable changement apporté par Macky Sall est cette subite accélération des chantiers, de plus en plus grands, et très souvent à très fort impact. C’est aussi cette invite, à la fois subtile et insistante, au changement de mentalités, « parler moins et (bien) agir plus », ce qu’il a résumé par « le temps de l’action ». Au-delà de ce nouveau bail, la grande victoire du peuple sénégalais reste la validation, une nouvelle fois, de son modèle malgré les difficultés. Ce consensus sur le suffrage universel comme légitimation du pouvoir politique trône au Panthéon de notre idéal de vie en commun.

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