Macky Sall « empoisonne » la campagne de Benno…pour les Législatives

Macky
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La bataille entre Macky et ses opposants pour les élections législatives fait déjà rage au Sénégal. C’est le branle-bas de combat dans les états-majors. Les partis politiques et coalitions s’activent dans les dépôts de leurs listes de candidatures. Dépôt qui s’est terminé ce dimanche 8 mai à minuit. En attendant de savoir les candidatures qui seront retenues, la mouvance présidentielle s’est mise dans une situation des plus inconfortables. Deux actes posés par le président Macky Sall risquent d’empoisonner la campagne de Benno Bokk Yakaar pour ces joutes électorales.

La coalition Benno Bokk Yakaar a pris un bon départ pour les prochaines élections du 31 juillet 2022. Première coalition à avoir déposé le nombre de parrainages demandés, elle continue de rafler les parrains. Ce weekend, le coordonnateur national, Amadou Ba a déposé plus de 500.000 parrains. Ce qui en dit long sur l’état d’esprit des gens du Macky. Si ces parrainages sont transformés en voix, Benno va non seulement garder sa majorité à l’Assemblée nationale. Mais elle pourrait aussi prendre sa revanche sur leurs adversaires de Yewwi Askan Wi.

À deux mois de ces élections, Macky Sall vient de mettre du plomb sur les ailes de sa machine de guerre. La dernière déclaration du chef de l’Etat sur la limitation des mandats est un sacré coup pour Benno Bokk Yakaar. « Puisque nous voulons plus de démocratie en Afrique, nous disons, il faut limiter les mandats, soit. Mais si au même moment, les procédures qui datent des années 60 sont les mêmes qui conditionnent le décaissement, quand est-ce que ces régimes mis en place vont avoir un bilan Donc, tous les cinq (5) ans, on va virer des régimes, ça va être un éternel recommencement, contraire à l’idée du développement », avait-il déclaré.

Une déclaration qui a eu l’effet d’une bombe. Car elle a relancé le débat sur le troisième mandat de Macky Sall. Sur les réseaux sociaux, c’est devenu le nouveau sujet de discussion. Et beaucoup d’acteurs politiques et de la société civile se sont levés pour s’attaquer au locataire du Palais. Pour Alioune Tine, par exemple, le chef de l’Etat ne doit pas faire la même erreur qu’Alpha Condé de la Guinée.

Alexandre Soros

Cette « maladresse » n’est pas la seule chose qui risque de coûter chère à Benno Bokk Yakaar. Ce samedi, le chef de l’Etat a reçu en audience Alexandre Soros, de la fondation Soros. Une audience qui fait jaser. Car l’hôte du président est considéré comme un théoricien d’une société ouverte et multiculturelle. En français simple, M. Soros est considéré comme un défenseur de la cause des homosexuels. Une rencontre qui ne passe pas inaperçu au moment où la lutte contre l’homosexualité fait rage au Sénégal. Des religieux se sont levés en un seul homme pour dire non à ce phénomène qui est contre nos valeurs

Macky Sall vient ainsi de mettre sa coalition dans une très mauvaise position. Si Yewwi Askan Wi a réussi une percée, lors des élections locales du 23 janvier, c’est parce que les religieux qui luttent contre l’homosexualité ont décidé de faire face à Macky. Leur appel à voter contre le pouvoir a eu les effets escomptés. Alors recevoir un défenseur de la cause LGBT, au moment où Cheikh Oumar Diagne est en prison, n’est pas très malin de la part du patron de Benno Bokk Yakaar.

Y ajouter la question du 3eme mandat, c’est donner à l’opposition toutes les chances de renverser la tendance à l’Assemblée nationale. Alors Benno Bokk Yakaar a intérêt à se ressaisir avant la campagne si la coalition ne veut pas que ces actes posés, par leur leader, ne se retournent pas contre eux. Mais avec tous les maux qui gangrènent ce pays, la mouvance présidentielle aura tout le mal du monde à renverser une tendance qui leur est déjà défavorable.

Aliou Niakaar Ngom pour Xibaaru

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