L’imam controversé de Brest menacé de mort par Daech pour avoir appelé au vote

L’imam de Brest, « tête de turc » du groupe djihadiste Etat islamique, fait l’objet de menaces de mort lancées par Daech, qui l’accuse d’idolâtrie. En France, il est soupçonné de tenir des prêches proches de la mouvance salafiste.

Rachid Abou Houdeyfa, l'imam de la mosquée Sunna de Brest, est dans le viseur de Daech, pour ses appels au vote des musulmans.

© Rachid Abou Houdeyfa/YouTube Rachid Abou Houdeyfa, l’imam de la mosquée Sunna de Brest, est dans le viseur de Daech, pour ses appels au vote des musulmans.

« Recherché mort ». C’est le titre de la page consacrée à l’imam de Brest Rachid Abou Houdeyfa, dans la 10e édition du « magazine » du groupe terroriste Etat islamique, Dar al-Islam et repérée par BFMTV. Les djihadistes ont publié une photo de lui et l’adresse de sa mosquée, en l’accusant « d’apostasie, vendant sa mécréance avec éloquence ».

L’imam controversé aurait, selon le groupe terroriste dans sa publication de propagande datée du mois d’août, renié sa religion en encourageant, dans un post Facebook, les musulmans de l’Hexagone à participer à la démocratie française. « Au lieu d’être spectateur et de se lamenter, accomplissez votre devoir de citoyen et allez voter », aurait-il écrit. Une démarche dénoncée par le groupe islamiste qui applique la Charia dans certaines zones d’Irak et de Syrie.

Dans son magazine destiné au prosélytisme, il écrit que « participer au système démocratique en apportant son vote (…) constitue un acte d’idolâtrie ».

« Tête de turc privilégiée des djihadistes »

L’homme visé par ces menaces de mort s’est publiquement opposé au djihad en Syrie et aux attentats qui ont touché la France, ce qui lui vaut d’être « l’une des ‘têtes de turc’ privilégiées des djihadistes », avait estimé l’année passée le journaliste David Thomson. Mais Rachid Abou Houdeyfa est également controversé en France. Il avait été épinglé après la publication d’une vidéo sur Youtube, datant de 2014, où, dans un prêche organisé devant des enfants, dans sa mosquée Sunna du Finistère, le père de famille de 34 ans avait indiqué que ceux qui écoutent de la musique « écoutent le diable ». Il y en a « certains qu’Allah va transformer en singe et en porc », avait-il ajouté. En pleine polémique, l’homme avait affirmé à L’Express que ses propos avaient été sortis de leur contexte.

Dans un autre prêche, il avait estimé que « si la femme sort sans honneur, qu’elle ne s’étonne pas que les hommes abusent d’elle ». La mosquée de cet imam, qui se défend d’appartenir à la mouvance salafiste, a été perquisitionnée, en plein état d’urgence, une semaine après les attentats de Paris. Mais elle n’a été suivie d’aucune interpellation. En mai dernier, une enquête préliminaire a également été ouverte à son encontre, après les propos de François Hollande le 14 avril, sur France 2. Elle viserait l’activité économique de l’imam et notamment les dons reçus pour financer une école coranique, les revenus de ventes en ligne ou générés par les vidéos postées sur internet, ou encore l’activité de voyagiste de l’imam.

Sanlimitesn.com avec msn

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