L’hémicycle de la Place Soweto : Une Assemblée nationale toujours loin du peuple

L’hémicycle de la Place Soweto : Une Assemblée nationale toujours loin du peuple

Le dernier épisode dont la trame se déroule sous la forme d’un bras de fer entre Aliou Sow et l’establishment du parti démocratique sénégalais est suffisamment illustratif de la conception que les élites politiques et les citoyens de notre pays ont de l’auguste Institution. Un affrontement à fleurets et mouchetés qui démontre qu’une certaine racaille politique est prête à se livrer à des combinaisons les plus ignominieuses, pour conquérir ou conserver des avantages «mal acquis». Et dans cette affaire, Aliou Sow est incontestablement l’homme que l’Histoire frappera du sceau de l’infamie et de l’immoralité. Lui, au passé si glorieux et à l’avenir si radieux avant cet acte ignoble, a accepté de siéger comme député libéral, après avoir démissionné du Pds ! Le poste laissé par Me Ousmane Ngom démissionnaire et dignement refusé par Mamour Cissé qui a rompu les amarres avec la formation de Wade, vaut-il autant de servitudes, de reniements et d’imposture ?
Au lieu de répondre directement à cette question, nous rappelons à nos compatriotes que l’Hémicycle de la Place Soweto a toujours été un nid de comploteurs, de conspirateurs et de profiteurs qui ne reculent devant rien, pour leurs intérêts bassement personnels. L’on se souvient encore avec amertume de la loi Sada Ndiaye de 2008 qui a éjecté Macky Sall du perchoir, parce qu’il a osé interpeler le tout puissant fils du président Wade, sur la gestion des fonds de l’Anoci. Avant cette forfaiture, il y a eu le vote de certaines lois scélérates (loi Ezzan, Amendement Niadiar Sène…), les complots contre Daouda Sow ancien président socialiste de l’Assemblée nationale, la mise en accusation d’Idrissa Seck dans l’affaire des chantiers de Thiès, puis la levée de l’immunité parlementaire des députés libéraux poursuivis dans la cadre de la traque des biens mal acquis… Des coups terribles qui ont profondément décrédibilisé les soit disant représentants du peuple. Mais pouvait-il en être autrement quand on sait que, dans leur écrasante majorité, ces députés ne se battent comme des chiffonniers que pour obtenir des postes, si ce n’est pour liquider un adversaire politique qui est parfois du même camp.
D’ailleurs l’mage peu flatteuse des élus de l’Assemblée nationale a fini de convaincre les Sénégalais sur son caractère inutile. La plupart de nos concitoyens estiment, en effet que nos élus ne sont rien d’autres que des politiciens carriéristes et alimentaires. Ils savent que, comme cela a toujours été le cas, c’est l’Exécutif qui manipule l’institution législative au nom d’un agenda politique très éloigné des préoccupations des citoyens. 
Autrement dit, de Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, nos chefs d’Etat sont les premiers à s’échiner à ôter toute crédibilité à un cadre qui devait pourtant servir de référence, de refuge et de régulateur de la vie sociale et économique. Mais hélas, avec cette nouvelle jurisprudence Aliou Sow, il est fort à craindre que l’Assemblée nationale, si distante du peuple, ne s’éloigne davantage de lui et des questions relatives à son vécu quotidien.

La chronique de Serigne Saliou SAMB

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