L’exclusion de membres influents en gestation Le PS tourne définitivement le dos à Khalifa Sall

Le Secrétariat exécutif national (SEN) du Parti socialiste (PS) s’est réuni ce samedi pour plancher sur des questions jugées importantes de l’actualité nationale, notamment le bilan des législatives de 2017. A cette occasion, les débats se sont notamment orientés vers ce que ces socialistes appellent « l’auto-exclusion » de responsables qui « ont ainsi quotidiennement posé des actes de défiance notoire, portant gravement atteinte à l’image, à l’unité et aux intérêts de parti »,notamment «la création de mouvements à caractère politique et plus récemment, la constitution de listes concurrentes, lors des élections ».

Ainsi, Aissata Tall Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall, Khalifa Sall, Aminata Diallo, et bien d’autres, sont dans le collimateur de leurs camarades bien décidés à mettre fin au compagnonnage. Et leurs camarades leur reprochent également de « poursuivre des objectifs autres que ceux définis par le Parti, (et) n’agissent et ne défendent plus les intérêts du Parti socialiste dont ils se sont démarqués de la ligne d’orientation ». 

Ainsi, il est bien indiqué que le Bureau politique du parti sera saisi pour approbation et tout indique que ce sera le cas.

Une telle démarche du SEN n’étonne guère quant au continu car, il y a longtemps qu’une scission de fait a été observée dans ce parti, le plus ancien du Sénégal. Il s’est agi, bien entendu, d’une démarche de clarification pour que ceux qui ne sont pas d’accord avec la ligne et « rament à contre-courant des décisions majoritaires » ne soient plus considérés comme membres.

Toutefois, le timing ne passe pas inaperçu. On peut notamment se demander pourquoi le SEN est resté tout ce temps pour tirer le bilan des législatives ?

Ces élections ont eu lieu depuis le 30 juillet, l’Assemblée a été installée et le parti avait la latitude de se réunir depuis belle lurette. Il ne l’a pas fait parce qu’il y a, en toile de fond, la question lancinante du député Khalifa Sall incarcéré à Rebeuss.

Il fallait davantage analyser la situation et s’accorder sur la conduite à tenir.

Il s’est agi en réalité moins de se plancher sur le cas de camarades égarés, que de réfléchir sur la conduite à tenir face au dossier Khalifa Sall.

Et les Socialistes, version Ousmane Tanor Dieng, viennent ainsi de tourner le dos définitivement au Maire de Dakar et Cie.

C’est une décision grave de conséquences pour un cadre du parti en difficulté judiciaire. C’est également un mauvais présage pour le Maire de Dakar.

Tanor est manifestement dans le secret des Dieux et s’il prend position de cette manière, avec la complicité de ses ouailles, cela veut dire que non seulement Khalifa est irrécupérable pour le parti, mais qu’il pourrait voir son avenir politique compromis tant que Macky sera au pouvoir.

Cela voudra également dire que son procès est pour bientôt et que le verdict pourrait ne pas surprendre dès lors que ses avocats parlent de boycott du prétoire et que l’on s’achemine vers la « karimisation » des débats, en référence au fils de Wade qui avait décidé de se taire durant les audiences.

Car si ses avocats ne se présentent pas, il fort probable qu’il ne va pas coopérer à l’éclosion de la vérité et qu’il sera manifestement condamné, même si l’instruction est faite à charge et à décharge.

En tout état de cause, cette crise va consacrer la fin de gloire pour un vieux parti, bien structuré et organisé, qui aura marqué l’histoire politique du Sénégal.

Le Ps survivra difficilement à l’ère Macky du fait d’un compagnonnage qui a des allures de fusion. Ceux qui dénoncent cet état de fait devront ainsi choisir de partir selon la théorie de « l’auto-exclusion » cher au PDS qui l’avait utilisé contre de hauts responsables en rupture de ban avec la Comité Directeur.

Assane Samb/Rewmi quotidien

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