Des voix se sont élevées depuis l’exil de Yahya Jammeh pour parler de son amnistie. En effet, plusieurs versions ont été servies dans la presse concernant l’instance habilitée à décider de poursuivre l’ancien Président de la Gambie qui serait parti en emportant avec lui les ressources du pays. Selon Seydi Gassama d’Amnesty Sénégal ces ressources sont loin s’être perdues pour l’Etat gambien. « Si Adama Barrow le veut, dès qu’il s’installe, il peut engager les démarches et les procédures qui doivent lui permettre d’obtenir le rapatriement des pays où ces ressources se trouvent en ce moment », a fait savoir M. Gassama qui rappelle que pour ce qui concerne les poursuites contre Jammeh, « ni les Nations unies, ni l’Union africaine, ni la CEDEAO ne sont habilitées à donner l’amnistie à quelqu’un. Seul un Etat peut accorder une amnistie à un de ses citoyens donc, la balle est dans le camp d’Adama Barrow qui, de façon souveraine décidera s’il faut donner ou non l’amnistie à Yahya Jammeh », a-t-il fait savoir.
Et pour ce faire, le défenseur des droits de l’Homme indique qu’ il faudrait que le nouveau Président de la Gambie prépare une loi qu’il doit faire voter par le parlement. « J’espère qu’il ne se précipitera pas de faire cela, qu’il attendra que les élections législatives aient lieu, qu’il y ait un nouveau parlement beaucoup plus crédible pour faire envisager une telle mesure », s’est-t-il empressé de souligner.
Gassama précisera, qu’en tout état de cause, même si en Gambie on accordait l’amnistie à Yahya Jammeh, cela ne le mettrait pas à l’abri de poursuites, puisque, beaucoup de personnes qui ont été torturées ou tuées sont en même temps des citoyens d’autres pays étrangers où ils ont des enfants comme les Etats Unis, la France, la Suède, le Danemark… Et à partir de ces pays dont ils ont la nationalité, ils peuvent porter plainte contre Yahya Jammeh et n’importe lequel des personnes qui se sont enfuies avec lui.