Le Cadre de Réflexion Démocratique et Patriotique (CRDP-50) a officiellement demandé au gouvernement sénégalais de suspendre tous les supports de diffusion du média français Jeune Afrique.
Cette requête fait suite à la publication d’un article du journaliste Thaïs Brouck, que l’organisation juge « tendancieux et déséquilibré », en lien avec le récent rapport de la Cour des Comptes sur la situation des finances publiques.
Selon le CRDP-50, l’article en question remet en cause la qualité et l’intégrité du rapport d’audit produit par la Cour, qui couvre la période de 2019 au 31 mars 2024. Ce rapport révèle notamment une dissimulation importante de dettes publiques sous le régime de l’ancien président Macky Sall, estimée à environ 100 % du PIB, bien au-dessus des 74 % officiellement déclarés. Le document mentionne également des irrégularités dans la gestion budgétaire, telles que des rattachements incorrects de recettes et des dépenses fiscales non exhaustives.
L’organisation patriotique dénonce la tentative de Jeune Afrique de discréditer le rapport en mettant l’accent sur les remarques critiques d’un seul président de chambre de la Cour des Comptes, omettant les contributions des autres présidents et du procureur général, qui, selon le CRDP-50, ont encadré tout le processus. Le principe du contradictoire, tel que défini dans la loi organique de la Cour, aurait été pleinement respecté.
Par ailleurs, le CRDP-50 rejette la thèse de l’existence de deux versions du rapport, évoquée dans l’article, et affirme que l’élaboration du document s’est déroulée sur cinq mois, en conformité avec les normes légales en vigueur, sous la conduite d’une équipe pluridisciplinaire d’experts.
L’organisation reproche également à Jeune Afrique un parti pris favorable aux anciens dirigeants, accusant le journal d’agir comme un outil de communication déguisé pour des régimes africains, au détriment de la transparence et de la souveraineté des États.
En conclusion, le CRDP-50 estime que le rôle joué par Jeune Afrique constitue un « danger pour l’avenir du continent » et invite les autorités sénégalaises à prendre des mesures pour interdire sa diffusion sur le territoire national.