LE BAD BUZZ CONDUIT AU RETRAIT D’UN PRODUIT DÉTERGENT PRÉSENTANT UN RISQUE POUR LES ENFANTS

L’affaire a fait un tollé sur les réseaux sociaux. Une marque de détergent qui propose un emballage doypack qui lui donne grandement des airs de sachets de yaourt ou de jus pour enfants. De quoi faire naitre des craintes que le produit soit confondu, dans les maisons, aux goûters des tout-petits.

Papa Ismaïla Dieng@aliamsi

Je ne sais pas qui a eu la malheureuse idée d’utiliser pour di detergent un emballage quasi identique à celui de certains jus pour enfant. Les services du Ministère du Commerce n’aurait jamais dû laisser passer ceci.

Faîtes attention chez vous.#Senegal #kebetu

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Le risque était d’autant plus grand qu’il y avait une image d’une tranche de citron sur l’emballage. Très vite, le bad buzz s’empare de la toile. Twitter, Facebook, Instagram et WhatsApp se chargeant rapidement de relayer le cri du cœur de parents inquiets. Il n’en fallait pas plus pour pousser la société productrice de la marque de détergent liquide dégraissant « Trésor Mina » à modifier, dans un premier temps, son emballage doypack avec bouchon. Elle se contentera juste d’enlever l’image du citron, pour davantage mettre en exergue des sanitaires, un seau et un balai pour que l’allusion soit plus nette. Avec, en prime, la mention, tout en rouge : « Tenir hors de portée des enfants ».

Wa Mbedmi@wambedmi

La marque #Mina a entamé la modification de son emballage servant à la commercialisation du détergent.
A première vue, le changement a concerné le citron qui a été enlevé.

Ce nouveau design vous rassure t-il? https://twitter.com/wambedmi/status/1126826610613735424 

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Wa Mbedmi@wambedmi

#Alerte
Quelle est le nom de la société qui a mis sur le marché ce produit?
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C’est du détergent qui peut facilement finir dans la bouche d’une personne, à travers cet emballage d’ordinaire utilisé pour les jus de fruits.
Merci du partage #Sénégal #kebetu #wambedmi

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Il n’aura fallu qu’une semaine pour que la contestation citoyenne porte ses fruits. Mais le recul d’un pas de la société ne suffira. Les consommateurs réclament plus qu’un simple effort graphique sur l’emballage. Dans un message qui nous est parvenu, le président de l’ASCOSEN, Momar Ndao, révèle : « Nous avons saisi les autorités qui ont décidé le retrait sur toute l’étendue du territoire national, du détergent MINA. En effet, son emballage, non conforme, portait à confusion avec une denrée alimentaire, ce qui représentait un danger pour nos populations, particulièrement les enfants et les analphabètes. En outre, le fabricant a écopé d’une amende de plusieurs millions de Francs CFA. »

Momar NDAO@ascosen

Nous avons saisi les autorités qui ont décidé le retrait sur toute l’étendue du territoire national, du détergent MINA. En effet, son emballage portait à confusion avec une denrée alimentaire, En outre, le fabricant a écopé d’une amende de plusieurs millions de FCFA

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En attendant de voir l’effectivité de la mesure, nous avons tâté le terrain, pour voir comment se comportait le produit sur le marché et quelles sont les précautions prises par les vendeurs et les clients. Le premier constat est que les détergents, de façon générale, sont devenus des produits de grande consommation. Leur foisonnement dans le marché saute à l’œil nu, à telle enseigne que cela se vend même hors des boutiques, par plusieurs marchands ambulants.

Ce jeudi, à 17h au marché Dior des Parcelles Assainies, devant la vigilance de Mamadou Sow teint clair posé juste à l’entrée de la cantine, Serigne Saliou Fall, à l’écoute des versets du Coran diffusés par sa radio, somnole sur les sacs de riz dans son magasin. Habillé d’un Tee-shirt bleu, rayures blanches, le cinquantenaire se désole de la forte ressemblance entre l’emballage du détergent « Mina » et celui des produits agroalimentaires destinés généralement aux enfants. Toutefois, ce commerçant assure qu’il prend le soin d’expliquer aux clients l’utilité et l’importance de chaque produit avant d’indiquer que les responsabilités doivent être partagées entre les clients, les producteurs et les responsables du Commerce intérieur.

Pour Boury Sarr, une jeune demoiselle croisée au quartier Ouest Foire, le danger est réel. Cette consommatrice estime que les enfants sont les premiers à être exposés au péril. Un produit chimique hautement toxique ne devait, à son avis, surtout pas être dans un emballage qui pourrait attirer les enfants. Trouvée au campus de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Madiama Ba, préfère plaider pour une plus grande vigilance des parents. « Les enfants ne sont pas capables de différencier ces produits des jus et autres yaourts », lance-t-il, tout en suggérant la mise hors de portée des enfants de tous les produits de cette nature. Pour ce faire, cet étudiant propose de mettre ces produits hors de portée des enfants. « Car parfois, argumente-t-il, les enfants prennent tout sans demander l’autorisation de leurs parents. Donc, s’il n’y a personne pour les surveiller, ils peuvent être tentés, surtout qu’il y en a qui ont tendance à tout mettre dans la bouche. Ce qui pourra causer des dommages. » Une raison suffisante pour qu’elle déplore le fait que, pour des considérations de marketing, une société nationale se laisse tenter à proposer à sa clientèle un emballage qui pourrait mettre en danger sa progéniture. Puis, notre interlocutrice de plaider pour le retrait, purement et simplement du produit sur le marché, jusqu’à ce que sa productrice propose un emballage conforme aux normes requises. Elle semble avoir été entendue.

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