« La naissance miraculeuse et Prophète Muhammad (PSL) et le pogrom de Nedjran! », Par Sheikh Alassane Sène « Taree Yallah »

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Les rideaux du mois de Safar sont tombés, et au Senegal, son 18é jour fut marqué par le Grand Magal de Touba, la fête de la reconnaissance, dont la célébration est recommandée par Cheikh Ahmad Bamba Khadimu Rassul (psl), Ce mois béni, laissa éclore Rabi al Euweul, cet autre mois sacré, qui, à son 12é jour, indique la naissance de l’homme le plus auguste de l’histoire de l’humanité, le plus illustre de la création architecturale divine, Muhammad (psl).

Jamais homme n’a autant souffert, et embarqué ses fidèles dans sa souffrance par le fait d’un Dieu unique pour qui, il a tout donné, en s’abandonnant à Lui entièrement. Vingt-trois années d’observation, de hautes stratégies, de combats, de tolérance, de pardon et de générosité, ont conduit le monde, dans toutes ses composantes à s’intéresser de sa noble vie, dont les faits marquants, ont tous résisté au temps et à la désintégration.

Le Prophète Muhammad (psl) fut alors proposé comme un idéal, un modèle pour toute l’humanité, doté d’une florissante direction éternelle. Et pour que sa noble vie puisse être présentée comme le socle de l’existence, elle a dû surmonter quatre épreuves, que sont l’historicité, l’étendue, la perfection et la praticabilité. C’est ainsi que Dieu, par son incommensurabilité, a préparé le monde et ses créatures à accueillir le plus éminent des enseignants, porteur de son ultime message.

– ABDUL MOUTALEEB ET L’ELIXIR DU YÉMEN !

Abdoul Moutaleeb, alors futur grand père par miracle du Prophète Muhammad (psl), revient de Yémen, où il était parti chercher de l’élixir en espérant l’utiliser pour avoir des enfants, ces derniers qu’il a tant cherchés, sans que son vœu ne soit jamais exaucé. À la place de cet élixir, il a ramené du Yémen, uniquement de la teinture pour cheveux et son mode d’emploi, qu’il prit goût d’utiliser. Son problème demeure irrésolu, et son manque d’enfant le hante. Il est respecté à la Mecque, beau et élégant, intelligent et éloquent, appartenant à un clan prestigieux, dont il est un des chefs, le plus charismatique de son époque. Il est descendant du fils d’Abraham (as), Ismaël, comme tous les arabes, plus lointain, il est descendant d’Adam et de Hawa, ou plus près, descendant d’Adnan.

Abdoul Moutaleeb entendit pour la première fois, une émouvante histoire qui lui a fait oublier sa peine, racontée par Harith ibn Muad, chef de la tribu des Jurhumites de la Mecque. Il relate un pogrom – un massacre – qui eut lieu dans le Nedjran, oasis de l’Arabie méridionale. Cet acte odieux a été perpétré par le roi Dhu Nuwas du Royaume Himyarithe, de l’Arabie du Sud.
Les populations de Nedjran à majorité chrétienne, avaient refusé de se judaïser, déclinant de fait, avec une fine diplomatie, l’offre du roi Dhu Nuwas, préférant garder leur Dieu, et réitérer leur fidélité sans faille à Jésus Christ, que leur avait appris à aimer le Saint apôtre Barthélémy et d’autres missionnaires qui avaient séjourné dans leur oasis. Le roi Dhu Nuwas, communément appelé « le seigneur des boucles » prit cela comme un affront, alors, il déploya une forte armée,
encercla Nedjran, cette bande de terre plus ou moins fertile, qui s’étend sur une longueur de 100 km, au milieu du désert de sable et de pierres, il instruit à ses hommes de creuser des fossés sur le « Marbad », une place au centre de la ville, où se croisent les caravanes, y rassembla hommes, femmes, enfants, vieillards, maîtres et esclaves, et tous, refusèrent de changer de religion, et au prix de leur vie!

Des feux ardents furent allumés dans ces fossés, et il les brûla tous, certains chroniqueurs évaluent le nombre qui se laissa brûler à 20.000 personnes, plutôt que d’être infidèles à Dieu et à Jésus Christ. Cette ville portera plus tard le nom de « Madinatul Uhdud » – la ville des fossés – selon les récits d’Ibn Hicham, Kitab Rassul Allah (psl). Abdul Moutaleeb est stupéfait et touché par l’histoire que lui a racontée le chef de la tribu des Jurhumites de la Mecque.

Et pour corriger cette lourde injustice qu’avaient subie les habitants de Nedjran, l’Abyssinie avait déployé 700.000 hommes et la Byzance avait mis en mer 700 bateaux avec du matériel militaire de haute qualité, le tout, destiné à punir Dhu Nuwas, qui avait profané les évangiles et brûlé ceux-là qui y croyaient. Le Saint Coran a aussi mentionné cet événement en ces termes : « ils ne les ont brûlés vifs que parce qu’ils croient au Dieu, Tout Puissant, au Dieu qui a créé le ciel et la terre. Ceux qui ont brûlé les fidèles des deux sexes et qui n’ont pas fait pénitence seront précipités dans les flammes de l’enfer » (S.85 – V.8-9-10). Cette histoire ainsi racontée, laisse une terrible impression chez Abdul Moutaleeb, émerveillé par la puissance de ce Dieu pour qui, 20.000 hommes se sont laissés brûlés vifs, sans hésiter – mourir dans leur foi en Dieu-plutôt que de le trahir.

Son vœu refait surface, celui d’avoir des enfants, il le bouscule, et il pense que seul ce Dieu, qui est si grand et qu’il ne connaît pas, est capable d’exaucer son vœu, à tel point, qu’il cherche à être un de ses fidèles. Abdul Moutaleeb est riche, mais il est « abtar » c’est à dire sans descendance; et chez les arabes, être « abtar » vous rend insignifiant, affreux et irrespecté. Selon Virgil Georghui, l’homme est comme un poisson dans la mer, à tout instant, il peut se faire dévorer par plus fort que lui, mais s’il reste dans sa vie de groupe et s’il respecte les fondamentaux de ce dernier, il peut échapper à cette sentence et avoir une vie paisible empreinte de foi.

C’est cette possibilité qu’Abdul Moutaleeb cherchait à avoir à tout prix, et il était convaincu que seul ce Dieu unique pouvait lui procurer cet épanouissement. Il a un respect immense pour ce Dieu, qu’il trouve invincible. Il se rend alors à la Kaaba, cet immense dé noir, premier édifice sacré que l’homme ait construit sur terre, d’une forme rectangulaire, mesurant environ 10 mètres sur 12, avec une hauteur de 15 mètres, et qui représente le centre du monde, connectée à Beit Al Ma’mur aux cieux. Autour du sanctuaire, sont placés 360 idoles de toute espèce, socle de la foi de ces oligarques mecquois, qui animaient les foires sous tous ses angles. Makkah alors battait au rythme de l’anarchie, de l’utopie, des fresques et des frasques ubuesques.

Dans son livre, l’Arabie Occidentale avant l’hégire », Lammens y dit: « inutile de parler de culte privé, de dieux lares ou domestiques. L’arabe de la pré-Hegire n’a jamais entrevu que le culte public, dont les rares manifestations suffisaient à épuiser sa courte dévotion « . Cependant, Abdul Moutaleeb prie avec ferveur ce Dieu qu’il ne connaît pas, ce Dieu si Puissant pour lequel les chrétiens de Nedjran se sont laissés incinérés. Il Lui adresse son vœu, celui d’avoir des fils, au nombre de dix et Lui promet, au retour, si son vœu est exaucé, de Lui offrir le dernier, en l’égorgeant. Abdul Moutaleeb s’est adressé à ce Dieu du fait de sa puissance qu’il imagine infini et de l’amour que Lui vouent des milliers et des milliers d’hommes, en ces temps où l’idolâtrie berçait les vices et les passions des arabes. Oui! Ce Dieu, à qui il a parlé est d’une infinie miséricorde, il n’est guère comparable aux idoles, simple création de l’être humain.

Ce Dieu, à qui, il s’est confié, n’est ni sourd ni muet, point sommeil ne le prenne, à plus forte raison, somnolence. Peu de temps après qu’il eut formulé son vœu, et que son espoir commençait à s’éteindre sous les cendres de son impatience, un sentiment de bonheur immense l’anime, il est père d’un fils, puis d’un deuxième, puis d’un troisième, puis d’un quatrième, etc. Abdul Moutaleeb est aux anges. Une joie immense s’immisce dans la profondeur de sa chair. À la Mecque, il retrouve le respect de tous, le miracle s’est enfin produit sans l’élixir du Yémen. Abdul Moutaleeb habite tout près de la Kaaba, ce lieu sacré que le Seigneur Lui-même protège, depuis sa construction à nos jours. Il est Quraich, chef de tribu; et en Arabie, on ne peut pas exister individuellement, on existe que par le clan, qui est la racine et la source auxquelles on identifie l’individu en tant que tel.

Le Prophète Ibrahim (as), son grand père, fut aussi un « abtar « – sans descendance – il était dans la même situation de déception que lui, jusqu’à ce que le Seigneur inspire Sarah, qui prit sa servante Agar, et la lui donna comme épouse.
Et si le miracle s’est produit dans l’union entre Abraham (as) et Agar avec la naissance du futur père des arabes, il ne tarda pas non plus avec la naissance d’Isaac, né de l’union entre Sarah et Ibrahim (as). Ismaël étant le grand père du Prophète Muhammad (psl) et Isaac, celui de Jésus Christ. De leur émigration, qui les mena à la Mecque, exactement à l’endroit où allait naître, bien après des siècles, le meilleur des hommes, le Prophète Muhammad (psl), sous instruction divine, Agar et son fils Ismaël allaient ouvrir une nouvelle page de l’histoire de l’univers. L’union entre Ismaël et
une fille Jurhumite est le socle de toutes les lignées arabes. L’une des nombreuses tribus descendant d’Ismaël, est la tribu Quraich.

Khuzai, alors chef du clan, conquit la Mecque, il épousa la fille du chef de la tribu qui gardait la Kaaba, Khuza’ah. Et pour rendre la Mecque plus attrayante, Khuzai ordonna d’y bâtir des maisons à la place des tentes, entreprit une série de réformes édilitaires, construisit des fontaines, introduisit des taxes appelées « Rifadah », bâtit la maison de réunion « Dar-an-Nadwa ». Un de ses fils était Abdul Manaf, un négociant célèbre, qui envoyait des caravanes en Perse et à Byzance. Il était le père de Hachim, lui aussi, riche négociant comme ses ancêtres, il mourut au cours d’un voyage à Gaza, où il fut d’ailleurs enterré. Il était marié à une belle femme de Yatrib (Médine) qui possédait l’un des plus beaux
châteaux de la région, fait de pierres blanches. Le couple était les heureux parents d’Abdul Moutaleeb, lui qui a passé un marché avec ce Dieu qu’il ne connaît pas, mais qu’il respecte et admire énormément.
Abdul Moutaleeb est un homme d’une grande prestance, fier de son passé et de celui de ses ancêtres, mais il vit aussi dans un présent glorieux comme le chef des Quraichs, les maîtres de la Mecque, une illustre lignée, composée de dix familles : Hachim, Umaiyah, Nawfal, Abd-Dar, Taïm, Mahzum, Adj, Jumah et Sahm. Abdul Moutaleeb est le chef de la tribu Hachim. Il est respecté, à la tête d’un clan indépendant, doté de liberté dans sa gestion, et d’une totale souveraineté. Dix familles, dix états vivant en parfaite harmonie. Chacune d’elles a défini ses lois politiques et juridiques, axées sur un bon voisinage, ils avaient
décidé de vivre en bonne intelligence.
Abdul Moutaleeb avait aussi une autre fonction prestigieuse, celle de « Siqaya » – celui qui donne à boire aux pèlerins – c’est lui qui fera jaillir une seconde fois la source de zam-zam perdue avec le temps et les événements, quand les Jurhumites avaient été chassés de la Mecque.Abdul Moutaleeb était devenu le Maître incontesté de la ville, agissant en homme juste, pieux et équitable.
Tout lui réussissait en tant que chef de la tribu Hachim, il a neuf garçons, il est presque arrivé au terme de l’échéance, et quand il y pense, il en devient malade et malheureux, il est obligé de respecter sa parole. Il ne l’a jamais manquée, il est vertueux, apprend aux autres les bonnes manières, le respect de la parole
donnée, le sens de l’honneur, la tolérance, la solidarité, etc. Il n’a plus envie d’avoir ce dixième garçon, et pourtant il arriva, son nom Abdallah, futur père du Noble Envoyé (psl), Seigneur de Makkah et de Médine; ce dixième garçon qu’il avait promis à ce Dieu inconnu est né, Abdul Moutaleeb n’en éprouve guère de bonheur, l’engagement chez l’arabe est sacré, surtout quand il émane de celui
qui en est le garant dans toute la tribu. Abdul Moutaleeb est un adepte du « Muruwah » – de la virilité -, il est implacable dans l’adversité, tenace dans la vengeance, courageux devant les forts, protecteur des plus faibles. Nul doute qu’il respectera sa parole, car il sait que ce Dieu, si unique qui a déféré au vœu de mortel qu’il est, est d’une infinie générosité et d’un pouvoir absolu.
Chez les arabes, de ce temps païen,
toutes les formes divines sont respectées et vénérées avec vigueur. Surtout que l’arabe est conscient qu’il ne dispose que de l’usufruit de la vie, versé à des insuffisances et à des conditions, toutes altérables. Qui d’entre nous est consulté à l’heure de naître ou à celle de rendre l’âme? Ces deux moments cruciaux sont entre les mains du Noble Seigneur, ‘Azza wa Jal!
Le bonheur ou le malheur durant nos vies, ne dépendent guère de la sagacité ou de la raison de l’être humain, mais plutôt de la volonté du Seigneur, ‘Azza wa Jal! La nourriture et l’eau dans le désert ne sont pas régulières, c’est au Seigneur de les définir selon sa propre volonté. Job avait tout perdu le jour et le lendemain, il eut le double de tout ce qu’il avait perdu. Et cette situation est fréquente dans le désert.
L’homme est animé par sa foi, ce sont ses membres qui l’exercent, mais son cœur qui en témoigne et son âme qui l’achemine vers les voies célestes. Et un homme qui ne respecte pas ses engagements, compromet son avenir. Et le grand Abdul Moutaleeb cherche à tout prix à respecter son engagement pris avec ce Dieu, si puissant, si généreux, si attentif et si juste. Il regarde alors d’un œil profond ce dé noir, construit par le Prophète Ibrahim (as), et quand il contemple le « Maqam » qui garde l’empreinte du pied du Prophète Ibrahim (as), sa souffrance s’accroît. Il est confronté à la même situation que son grand père; lui aussi, fut « abtar » – sans descendance – et quand il en eut, le Seigneur lui ordonna d’exécuter Ismaël comme sacrifice. Ibrahim (as) et Ismaël étaient entièrement soumis à la volonté du Seigneur, leur cas est presque similaire à celui de leur petit fils Abdul
Moutaleeb, qui est dans l’obligation de sacrifier Abdallah, le plus jeune,
le plus beau et le plus aimé de la famille, mais cette fois ci, il ne s’agit pas d’un ordre divin, mais d’une promesse qu’il doit impérativement tenir. Il veut éviter la mort à Abdallah par tous les moyens, mais en même temps, il veut aussi respecter son engagement vis à vis de ce Dieu, ineffable.Les arabes ont peur de tous les dieux, des idoles et de toutes les forces surnaturelles, et Abdul Moutaleeb a envie de savoir qu’elle sera la réaction de ce Dieu inconnu s’il ne respecterait pas son engagement. Il a besoin de réponse, et pour sonder le destin – abdar – et aussi la volonté de Dieu, en ces temps des dieux lares, il fallait consulter soit le « kahin » – devin – ; soit le « sahr » – sorcier – . Le « azlan » ou « qidah » , était une technique mystique qui permettait de prédire l’avenir avec
les flèches. La révélation du destin avec de petits cailloux par le « tatrg », le « giyfa » était la prédiction de l’avenir d’après les traces de pas laissés par les hommes ou les animaux. Le « maisir » était la prédiction d’après les ondulations de sable, à chaque crevasse, des signes apparurent, à chaque mouvement du vent, les grains de sables forment d’autres ondulations qui présentent à leur tour, d’autres signes.
Il y a aussi le « tabib » – le guerisseur -, ou encore le « cha’ir » – le poète – un homme instruit des caprices du sort. Abdul Moutaleeb est passé par bon nombre de ces schémas pour accéder à la Clémence de ce Seigneur. Il voudrait trouver un moyen d’effacer cette dette qui pèse lourdement sur ses épaules, sans provoquer la colère de ce Dieu si Puissant. C’est ainsi alors qu’il a cherché à comprendre les
intentions de ce Dieu, des renseignements sur Lui, et ce sont des devins – arrafa- qui vont l’y aider, ils maîtrisent les problèmes affairant au ciel, aux anges et aux divinités. Et c’est à Yatrib (Medine), ville de sa mère, située à environ 400 km de la Mecque, qu’Abdul Moutaleeb trouvera sa réponse. Tous ces efforts, il les fait uniquement pour éviter le sacrifice, car Abdallah avait ravivé les flammes de sa vie, et avait illuminé tout Makkah.
Yatrib n’a rien à voir avec la Mecque, c’est une oasis bordée au nord et au sud par des montagnes; la terre y est fertile comme l’eau y est abondante. Le château « Dihyan », situé dans la vallée était celui de sa mère, tout autour, habitaient les membres de « Banou – Najjar », tous des parents d’Abdul Moutaleeb, par le fait de sa mère.
Alors, le « Arafa » envoi les djinns
« espionner » la coupole céleste, afin qu’ils s’enquérissent des intentions de ce Dieu dans l’affaire Abdul Moutaleeb. L’histoire aura retenu que cette mansuétude divine qui avait sauvé Ismaël, sauva Abdallah, au grand bonheur de son père Abdul Moutaleeb. Cent chameaux furent sacrifiés après plusieurs demandes; nous étions alors à la période préislamique.
Dans son dernier serment d’adieu, le Prophète Muhammad (psl) fixera la vie humaine à cent chameaux, prix que son grand père Abdul Moutaleeb avait payé pour sauver son fils Abdallah. Voilà le contexte dans lequel Abdul Moutaleeb avait tiré d’affaire son fils, ce dernier, futur père de celui qui allait conduire le monde vers de nouvelles perspectives, avec une refonte des lois à tous les niveaux, même au sein de sa
propre famille. L’Arabie avait besoin d’un homme pur, qui leur fixe leur vie, les pousse à la réflexion, à la profonde méditation et à leur offrir un panel de lois justes qui puisse définir leurs droits et devoirs. Cependant, il n’y a pas un homme qui ait appelé les hommes vers une mutation, sans qu’il ne rencontre des réticences de toute sorte, assorties d’injures, de calomnies, de vilenies, de persécutions, de tortures, mais la majeure partie fut brave, résistante, courageuse, déterminée et endurante.
Abdallah était sauvé par son père Abdul Moutaleeb, qui commença à vieillir dans ce désert chaud et aride, à perdre ses forces et sa fortune. Son fils Abdallah, bien que pauvre, est le plus bel homme de la Mecque. Son sourire illuminait l’espoir de toutes les filles de la ville et des grands négociants qui ne rataient jamais de
foire pour le croiser.
Il parlait peu, marchait avec assurance. Il était très intelligent, aimé de tout le clan Quraich. Makkah voyait en lui, un miraculé, et quelqu’un sur qui allait se produire un grand miracle. Lequel? Point d’information sur cet événement ! Il était très souvent épuisé, il avait toujours sommeil, le Seigneur l’avait préparé pour une noble mission, la meilleure des missions, transmettre la Lumière qui séjournait en lui a une femme choisie elle aussi, pour mettre au monde le meilleur des hommes.
Abdallah a 26 ans, son père Abdul Moutaleeb en a cent, chef de la tribu Hachim, un des plus grands oligarques de la Mecque, mais ce dernier est toujours marqué par l’histoire émouvante des 20.000 chrétiens de Nedjran que Dhu Nuwas avait faits brûler. Il n’avait pas aussi
oublié le processus par lequel, il était passé pour sauver son dixième enfant. Dès lors, il veut encore être en contact avec ce Dieu si Puissant, cette fois, il n’a pas besoin de lui adresser une quelconque demande, mais uniquement le rencontrer. Alors il multiplie les bonnes œuvres pour attirer l’attention de ce Dieu, car il sait que ce dernier est généreux et clément, mais en même temps, il sait que ce Dieu est très attentif quand un être s’adonne aux bonnes œuvres. Abdul Moutaleeb aide les pauvres, les libère quand ils se font prisonniers, il est bon avec les esclaves, bienveillant avec les orphelins et les étrangers. Il n’hésite pas à aller jusqu’en Abyssinie pour solliciter l’arbitrage du Négus suite à un assassinat d’un juif du sud à la Mecque.
En Arabie, chercher Dieu au-delà de sa croyance et des dieux autres, était
chose fréquente chez les arabes. Abdul Moutaleeb n’est pas le seul à le chercher, ce Dieu inconnu, si Puissant, d’autres arabes ont aussi essayés de le trouver, ils sont tous nommés des « hanif » et certain d’entre eux, prétendaient qu’Ibrahim en était un, car il ne cessait de chercher ce Dieu durant toute sa vie, et lui, il l’a finalement trouvé, il L’a aimé et adoré plus que tout au monde. Ce même Dieu a exaucé ses vœux et a fait de lui, le père de toutes les religions révélées. Waraqa ibn Nawfal était considéré comme un « hanif », tout comme Ubaïdallah ibn Jahsh, ou encore Uthman ibn Al Huwarith et Zaïd ibn Amr.
Nul d’entre eux ne se suffisait à ce que Makkah leur offrait comme croyance, tous ont continué à le chercher partout jusqu’à la fin de leur vie, car chacun d’entre eux s’attendait à voir ce Dieu si
Puissant déclencher un miracle en lui. Ils savaient tous, que l’Arabie devait avoir une part dans l’histoire si riche des missions divines.
Et c’était la période où tous les livres révélés avaient annoncé la venue imminente du Prophète arabe. Chacun cherchait à charmer ce Dieu, pour devenir cet élu annoncé, ce même Dieu, qui avait été en contact avec Abdul Moutaleeb en lui offrant dix fils, lui attendait un autre contact, qui ferait de lui ce miracle. Il fit alors un rêve assez spécial, une nuit de jeudi à vendredi, il avait quitté la Kaaba, après avoir renouvelé son vœu à Dieu de le rencontrer, il avait rêvé que de son ventre s’élevait un arbre géant qui avait étendu ses branches sur tout l’univers jusqu’aux cieux.
Il s’était réveillé heureux, croyant que sa rencontre avec ce Dieu était imminente. Le jeudi qui suivit, Abdallah
son fils cadet, le plus bel homme de la Mecque épousa Amina bint Wahb, du clan Zuh-rah, la plus belle fille des Quraichs. Cette union, hormis le bonheur qu’il a procuré au clan Hachim et Zuh-rah, et plus restreint, aux maisons de Wahb et d’Abdul Moutaleeb, a provoqué un grand désespoir chez toutes les femmes à la Mecque en âge de se marier; car toutes espéraient épouser Abdallah. Toutes les familles en voulaient, à tort,
à Amina, car elle venait d’être liée au trésor que toutes convoitaient.
La première nuit d’union sacrée entre Abdallah et Amina avait vu le ciel présenter les étoiles dans un état de solennité absolue, de sacralité et de scintillement exceptionnel. Le clair de lune s’était annoncé, le climat était frais, exceptionnellement cette nuit, l’esclave de Dieu (Abdallah) allait déposer la Lumière qui séjournait en
lui, chez la digne de confiance (Amina). Cette sublime dame, sereine, au teint basané, au nez aquilin, aux yeux lumières, aux joues rosâtres, aux pas paisibles, à la voix douce et berçante, allait devenir le haut lieu d’attraction de tous les Anges, de tous les Envoyés, de tous les Djinns et de Dieu Lui-même.
Elle avait la chance de porter le trésor que tout l’univers attendait, annoncé 570 ans auparavant par le miracle des miracles, Eissa ibn Mariam (as) dans la Sainte Bible et le Noble Coran. Mais contrairement à Mariam, Amina lors de cette grossesse n’a eu aucune douleur. Le Saint Coran nous révèle les difficultés que Mariam a rencontrées lors de sa grossesse et lors de son accouchement; « Puis les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier…. »(sourate Mariam v.23). Après les onze premières nuits de
cette union sacrée, toute la Lumière qui séjournait en Abdallah, avait emprunté les canaux de la noble dame Amina, en plus de sa beauté, elle était devenue plus rayonnante, elle avait en elle, un plus que n’avait aucune autre femme de cette contrée, riche en histoire.
Le soleil, la lune et les étoiles étaient en alerte, elle avait porté celui en qui, le sceau de la prophétie est incrusté, celui qui allait changer sa vie, en l’illuminant, en la chargeant d’infinies connaissances multidimensionnelles, de dons, de douceur et de grâces. Nulle époque ne fut plus belle, que celle qui a conduit à la naissance du Meilleur des hommes. Le pan de cette trajectoire exceptionnelle, riche en événements qualitatifs, de dimension sacrée, que j’ai essayé de présenter en toute humilité, conscient que je n’ai rien fourni de nouveau dans la
connaissance de la vie ô combien merveilleuse de cet illustre guide, au tempérament inégalé, est une synthèse que nous avons voulue exhaustive. Des sommités, du fait de leur immense savoir ont présenté au monde en général, les matières destinées à mieux comprendre la vie du Noble Maître, le piédestal des miracles du Seigneur, orfèvre de la science divine la plus élevée, qu’aucune autre créature n’a eu accès.

Extrait du Tome 3 « LE PROPHÈTE MUHAMMAD ( PSL) DE
Sheikh Alassane Sène  » Taree Yallah  »
Humble serviteur du Prophète Muhammad (psl)

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