« Jadis tout allait bien. Aujourd’hui, tout va en empirant ». Aujourd’hui, cette citation de Jean de Meung prend tout son sens. Notamment lorsqu’on observe de près le comportement des pèlerins qui se rendent à la grande mosquée de Touba.
L’une des images les plus marquantes de ce Magal 2016 restera sans nul doute ces milliers de personnes se prenant en « Selfie » a l’intérieur et aux alentours de la grande mosquée de Touba. Alors que nombreux sont ceux qui continuent à venir prier dans le plus grand des respects, certains ont décidé d’adopter une toute autre manière de faire. Celle de la nouvelle technologie et de cette manière de se prendre en photo tout seul appelée « selfie ».
Il suffisait de prendre son temps un instant et de faire une petite revue du regard pour se rendre compte qu’il y avait plus de « photographes » que de véritables pèlerins. Certains ont même décidé de pénétrer dans la mosquée « juste » pour se prendre en photo et ensuite s’en aller. D’autres, pour la plus part des personnes âgées, interpellent des inconnus afin de pouvoir prendre la pose et s’offrir un souvenir de leur séjour dans la capitale du mouridisme. On en voit de toutes les couleurs. Avec au final des photos plus originales les unes que les autres.
L’application téléphonique « Snapchat » n’est pas également pour arranger les choses. En effet, actuellement très en vogue au niveau de la jeunesse sénégalaise, cette application, qui permet de partager des photos pendant 24 heures avec une fourchette d’amis qu’on aura au préalablement choisie, fait de plus en plus partie du décor. Chacun se presse pour se prendre en photo dans l’endroit où il se trouve afin de le montrer à ses « followers », entendez par là les personnes qui suivent leurs publications à travers l’appli. Un phénomène qui explique sensiblement la hausse des selfies au niveau de la grande mosquée.
Il est quand même regrettable de voir que certaines personnes sont dans l’incapacité de profiter pleinement de leur pèlerinage et de mettre de côté, pendant un temps réduit, leur dépendance à la nouvelle technologie et au voyeurisme. Car, en fin de compte, le but pour beaucoup d’entre eux est de se montrer sur les réseaux sociaux.
