La collégienne, ses ravisseurs, le cimetière et le bain funèbre

louga

K.S, élève en classe de 5e au Cem «Louga commune», revient de loin. Cette collégienne, domiciliée au quartier Keur Serigne Louga, n’est pas du tout prête à oublier la soirée  cauchemardesque  qu’elle a passée entre les mains d’une bande de trois malfaiteurs. Ce soir-là (il était 20 heures passées de quelques minutes), la jeune fille, envoyée à la boutique du coin  pour acheter des allumettes, a croisé sur son chemin un solide gaillard qui l’a intimée de l’attendre, prétextant lui demander la position de la maison de son ami, habitant nouvellement le quartier. Sans arrière pensée, K.S a obtempéré. Seulement, avant qu’elle n’ouvre la bouche pour demander le nom de l’ami en question,  son vis-à-vis sort de son boubou un grand couteau qu’il pose sur son cou et lui donne l’ordre de le suivre. L’obscurité aidant, le ravisseur a réussi, sans être inquiété, à traîner la fille sur une distance de plus de 100 mètres, avant de l’obliger  à entrer de force  dans un véhicule Pajero (Mitsubishi) de couleur blanche où avaient déjà pris place une dame  et un autre jeune homme.

Sans perdre de temps, la voiture conduite par ladite dame prend la route menant vers le cimetière «Ndangour». Un carré sans fard situé à la périphérie du quartier Keur Serigne Louga. A quelques mètres  des lieux, la voiture se gare dans la pénombre,   ses occupants descendent et entrent dans le cimetière, par la porte principale.  Ne pouvant opposer de résistance  au trio de voyous, K.S. obéit, sans broncher. Une fois dans le cimetière, la dame qui avait le visage caché derrière un mouchoir de tête, demande à «ses» hommes de faire 100 pas, avant de déshabiller la demoiselle. Toute nue, elle recevra un bain purificateur, à l’image des morts (bain mortuaire)  à l’aide de 7 bouteilles d’eau. Comme si cela ne suffisait pas, K.S. sera contrainte à boire entièrement le contenu de la 8e bouteille. Puis, une partie de ses cheveux a été arrachée, de même que  la manche gauche du boubou qu’elle portait.

Après avoir accompli sa sale besogne, la bande  qui a tout  emporté avec elle, a,  sans pitié, violemment ligoté  sa cible des pieds et des mains, avant de lui obstruer la bouche à l’aide d’un morceau de tissu. Abandonnée dans l’obscurité, la fille qui ne pouvait pas appeler au secours, a été aperçue par un jeune homme qui alertera tout le quartier.

Cette histoire inouïe est prise au sérieux par le commissariat urbain de Louga qui a ouvert, sans tambour ni trompette, une enquête.

 ABDOU MBODJ

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