Khalifa Sall sortira-t-il du « guêpier » Macky-Tanor ?

Khalifa Sall sortira-t-il du « guêpier » Macky-Tanor ?
 Khalifa Sall sortira-t-il du « guêpier » Macky-Tanor ?
Khalifa Sall sortira-t-il du « guêpier » Macky-Tanor ?

Un vrai traquenard s’est déployé sur la route de Khalifa Sall, potentiel candidat de la présidentielle. Le duo Macky-Tanor se consolide dans un climat de convocation des proches de Khalifa Sall à la Dic.

Candidat ou pas candidat ? La nouvelle nomination d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Hcct brouille les chemins. Le tandem Tanor-Macky se consolide. Au grand dam du camp du maire de Dakar où on subit les contrecoups de la casse du siège du Ps. Des proches de Khalifa Sall continuent, en effet, de défiler à la Dic. Dans ce climat, la question de la candidature de Khalifa Sall fait, à coup sûr, bouillir de l’intérieur le maire de Dakar. Chef de file de la coalition « Taxawu Dakar » qui l’a porté à la tête de la mairie de Dakar, Sall semble ne plus savoir où mettre les pieds. Ses précisions-démentis au lendemain de la dernière réunion du secrétariat exécutif national (SEN) en disent long sur ses atermoiements. Et s’il est un enseignement à tirer de sa sortie au lendemain des comptes rendus livrés par la presse, c’est qu’il y a bien tempête sous un crâne chez le maire de Dakar. «  Le Ps sermonne Khalifa Sall », avait écrit Enquête. Des responsables de Dakar, informe le journal, se sont offusqués lors du Sen des propos de Bamba Fall sur la candidature du Ps. Et le plus sulfureux c’est cette petite phrase qu’on prête au maire de Dakar : « je n’ai délégué personne pour parler en mon nom dans ce sens ». Lui qui aurait, selon Enquête désavoué ses soutiens. Mais récuse ces propos qu’on lui prête.

« Cette information est une contrevérité notoire. Afin que nul n’en ignore, je tiens à préciser que je n’ai désavoué personne au cours de cette réunion du Secrétariat Exécutif National. Bien au contraire, je reste attaché à la liberté d’expression de nos camarades, responsables comme militants, lorsqu’elle est exercée en toute responsabilité et dans le respect des textes de notre Parti », démonte le maire de Dakar avant de se réjouir de la forte mobilisation lors d’un rassemblement de Grand Yoff et félicité tous les camarades du Département de Dakar, les sympathisants et les amis qui ont contribué à la réussite de cette activitéd’animation des structures de base du parti. Ça cafouille grave !

« Candidat ! » Le mot fait visiblement trembler l’ex-patron des jeunesses socialistes. Lui qui est passé, entretemps, ministre chargé des relations avec les Assemblées du temps de l’époque « glaciale » des socialistes. Une sorte d’emballement et d’agitation de quelques-uns de ses proches tentent, à tout prix, d’amener Khalifa Sall à se présenter à la prochaine présidentielle. Le plus téméraire est le maire de la Médina, Bamba Fall. Arborant un tranchant sans fard, il a déclaré au quotidien « La Tribune » que le Ps ira à la présidentielle avec Khalifa Sall. Une position réitérée avec fracas lors de cette bruyante réunion du Sen du Ps. En témoignent les acclamations qui ont littéralement couvert le maire de Dakar arrachant un constat laconique, voire dépité au secrétaire général du Ps. « Khalifa a été applaudi, c’est tant mieux », a concédé Ousmane Tanor Dieng à l’émission « Grand jury » de la Rfm. Comme pour dire qu’il reste au maire de Dakar du chemin à parcourir pour faire succomber à son « charme » politique les militants. Le chemin est bien long ! Voilà qui fait que Khalifa Sall a continué quasiment, contre sa volonté, de verrouiller son agenda. A juste raison ! Pour valider sa candidature à la présidentielle, le maire de Dakar ne peut se passer de l’onction du patron du Parti socialiste. Or là, il va inévitablement se heurter à la complicité du duo Macky-Tanor.

Les deux hommes se vouent une grande estime réciproque. Ils ont en effet tissé une solide amitié qui fonctionne à merveille comme un traquenard pour le maire de Dakar. Le chef de l’Etat Macky Sall invite Ousmane Tanor Dieng à certains grands rendez-vous comme la présentation du Pse à Paris. Tanor est là à certains événements officiels ou politiques. Au conseil des ministres de Thiès, Tanor Dieng a d’avance répondu interrogations, peut-être aux sarcasmes, sur sa présence en lançant : « Je suis ici, parce que je suis dans la coalition Benno BokkYaakaar ». Se faisant justificatif, il : « dans la période que nous vivons au Sénégal et dans le monde, nous sommes à l’ère des coalitions ». Le compagnonnage de son parti avec Macky Sall ne peut se limiter au départ du pouvoir de Me Abdoulaye Wade avait-il prévenu devant nos confrères de la Télévision nationale. Il dira d’ailleurs avoir une convergence de vues avec le président Macky Sall. « Nous avons eu des positions communes sur différents sujets de l’actualité nationale et internationale », précise Ousmane Tanor Dieng. Ça lui a valu bien des crises visiblement bien contenues. Il en est ainsi du séisme provoqué par Malick Noël Seck. Juste avant et après le congrès, le Ps a été secoué. Habitués à la discipline de parti et à avaler, mortifiés, des couleuvres, des responsables ont laissé exploser leur colère. Le jeune YoussouMbow, proche de Me AïssataTall Sall, candidate « éphémère » au poste de secrétaire général face à Ousmane Tanor Dieng s’est fait dur contre la « démocratie » au Ps. Me Sall, porte-parole du Ps et Mbow en sont même arrivés à boycottés le congrès. Quand le débat sur la candidature du secrétaire général à la Présidentielle dernière s’est posée, des « fous » de Tanor ont voulu enjamber la loi des primaires. Des pratiques d’une autre époque auxquelles des caciques comme Me AïssataTall Sall se sont vigoureusement opposés. « Pas de candidat naturel », leur a objecté la porte-parole du Ps. Me Tall est alors vite perçue comme une rivale de Tanor. Les bruits de couloirs l’ont présentée comme une candidate virtuelle au fauteuil de secrétaire général. Le sarcasme est allé jusqu’à voir en Me Sall une « Ségolène Royal » sénégalaise. Ababacar Khalifa Sall en a aussi souffert pour une de ses phrases. « Les primaires, c’est un droit. C’est prévu par nos textes. Il n’y a pas de candidat naturel au Ps, sinon on n’aurait jamais prévu de primaires », lance-t-il sur les ondes de RFI, un certain 23 décembre 2009. Et de désamorcer la bombe, en ces termes : « Je vous le jure qu’au Ps, il n’y aura pas un problème de candidature ! ». Finalement, c’est Tanor lui-même qui monte au créneau pour marteler qu’il n’y avait rien d’anormal dans la démarche. Même si entretemps, le maire socialiste de Diourbel Jacques Baudin s’y est jeté pour dire que le patron du Ps est « le candidat logique ». L’histoire se répète. Le Ps est de nouveau confronter à la question de la candidature. Et le cas Khalifa Sall se repose. L’intéressé lui-même a commencé à polir son image depuis 2009.

Sa position de maire de Dakar fait de lui une personnalité de premier plan. Parlementaire pendant 10 ans, Sall a été ministre chargé des Relations avec les Assemblées de 1993 à 2000. Socialiste depuis1969, ancien secrétaire général du mouvement national des jeunesses socialistes, le maire de Dakar est aujourd’hui, secrétaire national chargé de la Vie politique au Ps. Sitôt porté à la tête du conseil municipal, l’ex-patron des Jeunesses socialistes pose des actes qui ont suscité moult commentaires sur ses ambitions. Il lance la prise en charge médicale des élèves de l’élémentaire, entreprend le désengorgement de Dakar, engage le programme des volontaires municipaux, débloque un vieux problème de salaires à l’hôpital AbassNdao où il injecte 598 millions de FCFA, etc. Ajoutez-y sa déclaration de patrimoine et vous avez un intéressant client pour 2019.

Mobel Sirah Ba pour xibaaru.com

 

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