Khadija Hassan Zidane persiste et signe : « Habré m’a violée quatre fois et m’a forcée à avaler son sp… »

La dame Khadija Hassan Zidane a comparu ce mardi, pour une deuxième fois devant les Chambres Africaines extraordinaires. Elle répondait aux questions des avocats de la Partie civile de la défense. Elle persiste et signe qu’elle a été violée au moins quatre fois lors de sa détention par l’ancien Président tchadien, Hissein Habré, qui l’a même forcée à avaler son sperme.

La dame Khadija Hassan Zidane a comparu ce mardi, pour une deuxième fois devant les Chambres Africaines extraordinaires. Elle répondait aux questions des avocats de la Partie civile de la défense. Elle persiste et signe qu’elle a été violée au moins quatre fois lors de sa détention par l’ancien Président tchadien, Hissein Habré, qui l’a même forcée à avaler son sperme.

« Vous avez déclaré, hier, avoir été violée quatre fois lors de votre détention. Pouvez-vous nous dire dans quelles circonstances cela s’est passé ? », interroge Me Delphine Djiraïbé, avocate de la partie civile. « C’était à la Présidence, lors de ma détention. C’est Brahim Djidda (ancien directeur de la Sûreté national) qui est venu me chercher. Il m’a conduite dans une pièce où il y a trois chaises. Après m’avoir posé une série de questions, Hissein Habré a demandé à tout le monde de sortir. Il m’a prise par les cheveux avant de me pousser par terre. J’ai essayé de résister, mais fatiguée, j’ai fini par lâcher. C’est ainsi qu’il a abusé de moi. Il a répété ce stratagème quatre fois de suite. A la quatrième fois, il m’a forcée à avaler son sperme », raconte Khadija Hassan Zidane devant la barre, soulignant que les sévices sexuels qu’elle a subis lui auraient empêché d’avoir des enfants.

« Pourquoi vous avez voulu vous déshabiller en public ? Qu’est ce qui vous a poussé à perdre cette pudeur ? », lui demande Me Assane Dioma Ndiaye, un autre avocat de la partie civile. « Pour moi, il n’y a rien à cacher. J’étais torturée et abusée sexuellement par Hissein et ses proches », répond-elle . « Êtes-vous consciente de la gravité des accusations que vous portez contre l’accusé (Habré) ? », lui demande l’un de ses avocats, Me Yaré Fall. La réponse de Khadija Hassan Zidane ne s’est pas fait attendre : « S’il ne m’a rien fait, pourquoi devais-je effectuer un déplacement jusqu’ici et porter de telles accusations contre lui ? Va-t-on me décerner une médaille ? Je suis une musulmane, je sais qu’il y a le jour du jugement dernier. »

La défense s’interroge sur l’état psychologique du témoin et fâche la Cour

A l’interrogatoire du témoin, les avocats de la défense se sont interrogés sur son état psychologique. C’est Me Mounir Balal qui ouvre la foire aux questions. « Vous êtes née en quelle année ? », interroge l’avocat, histoire de savoir si la dame Khadija Hassan Zidane n’a pas perdu la mémoire. « Je ne sais pas », lui répond cette dernière. « Vous ne savez pas votre date de naissance et pourtant vous savez celle de votre sœur », interpelle encore l’avocat. Réponse du témoin : « Elle a un extrait d’Etat civil, moi, non ». Loin de lâcher prise, Me Mounir Balal revient et lui demande : « À quelle année sommes-nous ? » Là également, elle a servi une réponse négative. Prenant la parole à son tour, Me Abdou Gning a aussi surfé sur la même vague avant de souligner que le témoin raconte des « contrevérités ». La remarque n’a vraisemblablement pas plu au Président de la Cour Gustave Kam qui n’a pas tardé à recadrer la robe noire. Il s’en est suivi un vif échange verbal qui a entraîné la suspension de l’audience.

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