Kalorama, repaire des riches et puissants de Washington

La nouvelle demeure de Barack Obama dans le quartier cossu de Kalorama, à Washington, le 26 mai 2016

Washington (AFP) – Mais où est donc Barack Obama ? A Kalorama, vous diront les habitants de Washington. Et la fille de Donald Trump ?

La nouvelle demeure de Barack Obama dans le quartier cossu de Kalorama, à Washington, le 26 mai 2016

A Kalorama aussi ! Pourtant, malgré ses nouvelles célébrités, cet arrondissement cossu de la capitale américaine parvient à préserver sa tranquillité.

« C’est un quartier caché et à l’écart, avec des résidents qui ont les moyens, c’est très calme et plaisant », décrit Joan Ludlow, une ancienne administratrice de l’Education qui vit à Kalorama depuis 1979.

En cet après-midi où la température est particulièrement clémente, la retraitée est occupée à lire dans un jardin public ensoleillé.

A l’image des habitants alentour, elle se félicite de l’arrivée des Obama, même si les agents du Secret Service ont bloqué les accès à la rue où a emménagé la famille. « Se garer est devenu un gros problème », regrette simplement Mme Ludlow.

L’ex-président démocrate compte habiter cette maison d’environ 800 mètres carré durant au moins deux ans, le temps que sa fille cadette Sasha termine le lycée.

D’autres anciens locataires de la Maison Blanche, située à 3 kilomètres, ont également résidé à Kalorama, notamment Woodrow Wilson, Franklin D. Roosevelt ou Herbert Hoover. Ainsi que des ministres, des juges de la Cour suprême, des secrétaires au Trésor…

Agnes O’Hare, la femme de l’ambassadeur de l’Union européenne, réside dans la rue des Obama. « Je suis sûre qu’ils n’ont pas envie d’être épiés par les voisins, mais peut-être les verrai-je en train de promener leurs chiens », sourit-elle.

Autour de sa résidence se trouvent d’autres grosses bâtisses aux pelouses impeccables, habitées par des millionnaires, des hauts diplomates, un petit monde feutré au sein duquel on se reçoit sur carton d’invitation.

– Ivanka et la balançoire –

« De temps à autre on croise des gens qu’on a l’impression de connaître et on réalise alors que c’est parce qu’on les a vus à la télévision », glisse Mme O’Hare.

Le dernier VIP connu à succomber aux charmes de Kalorama est le richissime Rex Tillerson. L’ex-patron d’ExxonMobil, nommé par Donald Trump à la tête de la diplomatie américaine, s’est offert le 10 février une maison de 5,6 millions de dollars.

Il aura pour voisins la fille la plus en vue du président américain, Ivanka Trump, et son mari Jared Kushner. Le couple et ses trois enfants ont choisi une propriété de 5,5 millions de dollars, devant laquelle stationnent désormais des voitures assurant la sécurité.

Un matin qu’elle passait le long du jardin de la maison à la façade blanche, Jeannie O’Donnell, une riveraine, a aperçu à travers la haie Ivanka en train de pousser son fils sur une balançoire.

« Le gosse chantait à tue-tête, enfin si on peut appeler cela chanter, God Bless America », relate-t-elle, en admettant ne pas porter dans son coeur les nouveaux arrivants.

Quand l’architecte-urbaniste franco-américain Pierre Charles L’Enfant a dessiné en 1791 les plans de Washington, Kalorama était une zone rurale à l’extérieur de la ville.

Au début du XIXe siècle, un poète et diplomate, Joel Barlow, s’est installé là dans une demeure qu’il a baptisée « Kalorama », ce qui signifie « jolie vue » en grec. Un nom qu’a ensuite adopté ce quartier qui surplombe un parc national où serpente la petite rivière Rock, affluent du fleuve Potomac.

– A vendre terrain français –

Kalorama n’a ni l’exubérance de Park Avenue à New York ni la démesure de Beverly Hills en Californie, mais un standing qui attire les grandes fortunes.

Jeff Bezos, l’un des hommes les plus riches du monde qui dirige Amazon, s’y est offert en octobre l’ancien Musée du textile, devenu la plus grande résidence privée de la capitale américaine.

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