Investiture de Karim : Le pari risqué d’Abdoulaye Wade



Serait-il encore dans les liens de la détention, Karim Wade reste le joker favori du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour faire face à Macky Sall et revenir aux affaires. C’est du moins la conviction de plusieurs responsables et membres du parti, mais aussi de son fondateur, Abdoulaye Wade, un père qui ne désespère pas quand il s’agit de trouver des ambitions à un fils passible d’une condamnation par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, dont le verdict sera rendu ce courant mars. Il faut souligner, qu’en dehors de la volonté prêtée à Madické Niang de solliciter les voix de ses camarades de parti, ou encore du candidat déclaré Souleymane Ndéné Ndiaye invité à soutenir la candidature de Karim Wade, tout semble converger autour d’une candidature de ce dernier comme le souhaite le pape du Sopi lui-même. 

 En ouvrant les candidatures à tout membre du parti y compris ceux qui sont en prison, le Pds désigne sans ambiguïté le fils d’Abdoulaye Wade, par ailleurs le seul qui aspire à ces responsabilités et qui s’avère être dans les liens de la détention. Mais un obstacle majeur risque de freiner les ambitions de Wade-fils, présenté comme le successeur biologique ou même légitime de Wade à la tête du parti, selon ses défenseurs. Karim, qui ne fait pas l’unanimité, avait perdu dans son propre bureau de vote avant de faire perdre à tout un parti, le Pds, la mairie de Dakar en mars 2009. Une défaite qui reste encore fraîche dans les mémoires et qui n’est pas sans rapport avec la débâcle du Sopi trois ans plus tard, en 2012 avec le départ de Wade du pouvoir. 

 Ainsi, en cas de condamnation ou de libération conditionnelle qui pourraient lui faire perdre ses droits civiques comme évoqué par des proches du pouvoir, Karim Wade, même désigné et investi candidat à l’unanimité, devra céder à quelqu’un d’autre la place de challenger de Macky Sall. Toutefois, on pourrait se demander qui d’autre pour endosser un tel rôle, rassembler le parti et éviter une implosion du fait des investitures? Peut-on envisager Abdoulaye Wade lui-même porter encore une fois la candidature du Pds à la présidentielle, malgré son âge avancé, aussi invraisemblable que cela puisse paraître ? A défaut, bien sûr, de pouvoir présenter ou soutenir la candidature de Karim. La dernière bataille que va libérer Abdoulaye Wade n’est pas des moindres et rien est à exclure, si l’objectif final était de détrôner l’autre fils, le tombeur du patriarche de 2012.

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