Ibrahima Sène (PIT) répond à Djibo Ka

ibrahima seneSi Moustapha Cissé Lo, Me Oumar Youm et compagnies ont lancé un « ballon de sonde », force est de reconnaître, au vu des réactions qu’ils ont suscitées, que ce « ballon » s’est rapidement dégonflé au niveau de l’opinion publique.
Même les arguments qu’ils ont avancés pour justifier la nécessité de Macky de « respecter la Constitution » héritée de Wade, et non de respecter son engagement devant le peuple, entre les deux tours, de la « réformer » en vue de réduire le mandat de 7 à 5 ans et de ré équilibrer les pouvoirs publics, ne montrent que leur niveau de désarroiaprès trois ans de magistrature de Macky Sall.
Ils montrent ainsi, qu’ils n’ont pas confiance en la capacité de Macky de présenter en 5 ans, un bilan qui réponde aux attentes de ses alliés et des populations qui l’ont élu.
Alors donc, pour quoi font ils tout ce tintamarre sur les réalisations de Macky, ses projets qui vont sortir de terre d’ici 2017, dont l’autosuffisance en riz, et les bienfaits attendus des retombées du PSE sur l’économie et les populations, si eux-mêmes ils montrent qu’ils n’y croient pas ?
Jamais des proches de Macky n’ont exprimé aussi publiquement autant de doute dans ses chances d’obtenir un second mandat !
Ils pensent que les carottes sont déjà cuites, donc autant rester au pouvoir, et advienne que pourra !
Ils oublient, de ce fait, que même si Macky les suit et ne respecte pas ses engagements de réforme attendues par le peuple, pour éviter d’être sanctionné aux Présidentielles de Février Mars 2017, le risque de sanction ne serait que différé en Mai -Juin 2017, avec les élections législatives qui se tiendront dans le respect du calendrier républicain.
Dans ces conditions, leur rêve de conserver le pouvoir jusqu’en 2019 risque de s’effondrer brutalement.
Macky est donc aujourd’hui, victime du défaitisme de certains de ses plus proches collaborateurs, qui ne croient plus en lui, mais qui ne sont mus que par la conservation des strapontins qu’ils ont maintenant.
Mais une lecture objective de la situation économique, sociale et politique actuelle, et les perspectives d’ici 2017, montre, que l’obtention d’un second mandat en 2017 est encore à sa portée pour peu que sur les 2nans à venir, qu’il s’attelle à réaliser les changements encore attendus par ceux qui l’ont porté au pouvoir.
Dans cette perspective, il faudrait qu’il se rappelle que les Sénégalais l’ont élu non pas seulement pour qu’il améliore leur pouvoir d’achat, réduise le poids des locations sur leur budget, facilite l’accès au logement social, aux soins de santé et à l’éducation, mais aussi, ils l’ont élu pour qu’il mette en œuvre les réformes nécessaires pour « remettre le Sénégal à l’endroit ».
C’est ainsi, que les réalisations, jamais suffisantes, au plan social et dans la gouvernance, devraient être complétées par des réformes qui enracinent les ruptures attendues par rapport au régime et au politiques publiques héritées de Wade, que les Sénégalais ont rejetés ce 25 Mars 2015 historique
Ce faisant, c’est Macky lui-même qui a programmé l’agenda de ces réformes attendues.
C’est ainsi que 2015 est l’année des réformes sur le Foncier et le Code du Travail, tandis que 2016, est l’année de la Réforme des Institutions.
Si Macky mène ces réformes dans le sens des attentes des exploitations agricoles familiales, des travailleurs du secteur privé, et des républicains et démocratiques du « peuple des Assises Nationales du Sénégal », alors, il va s’ouvrir un large boulevard pour un second mandat.
Ainsi, l’agitation sur la « réduction du mandat » est un faux problème, puisqu’elle est déjà prévue dans la Réforme des Institutions, par référendum, attendues en 2016, de même que les cris d’Orphée pour « un rassemblement autour de la candidature de Macky », puisqu’il va résulter immanquablement de l’atteinte des préoccupations des secteurs concernés par les réformes de 2015 et de 2016.
Donc, Macky a encore entre ses mains, les clefs de son second mandat, que certains ne voient que dans la « massification de son parti » au prix d’une « transhumance » qui heurte les consciences des Sénégalais, qui l’ont déjà fait payer, par leur suffrage, à Diouf et Wade.
Donc, c’est à lui d’avoir la volonté politique d’user de ces réformes de façon appropriée, pour gagner le renouvellement de la confiance du peuple, que l’on ne peut obtenir par des artifices de « retrouvailles politiciennes ».
C’est certainement de cette volonté dont doute Moustapha Cissé Lo, Me Oumar Youm et compagnies, pour motiver le cri de désarroi qu’ils sont entrain de pousser.
Pour ma part, j’ose encore croire, en dehors d’eux, Macky a , dans l’APR et Macky 2012, de compagnons suffisamment lucides et courageux, pour lui éviter de tomber dans l’aventure d’un « Wax Waxeet ».
Ibrahima SENE PIT/SENEGAL/CDS
Dakar le 6 Avril 2015

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