A 48 ans, Ibrahima Kâne, anciennement directeur du Fonsis, vient se frotter au Pavillon national.
«Chaque cadre qui vient dans un secteur, y vient avec sa valeur ajoutée.» Au téléphone de « L’Observateur », la voix de Ibrahima Kâne est posée. Ses réponses sont courtoises. Ses silences sans prétention. L’ingénieur des Mines de formation, qui vient de prendre la tête de la Compagnie aérienne nationale, sait qu’il sera d’abord jugé sur son parcours professionnel avant de pouvoir faire ses preuves. Et celui-ci n’est pas vraiment en sa faveur.
Anciennement directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), il s’occupe depuis plus de deux ans à aider le gouvernement dans sa mission de création d’emplois en investissant auprès des entreprises et Pme. Avant cela, il a roulé sa bosse pendant près de 20 ans dans l’Industrie agroalimentaire. Alors, normal qu’à l’annonce de son nom pour réussir là où Philippe Bohn, présenté comme expert dans le domaine de l’Aviaton et de l’Aéronautique, semble avoir échoué, certaines voix émettent déjà des objections sur l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
Ibrahima Kâne ne s’en émeut pas vraiment. Le challenge, l’objectif et la confiance portée sur lui pèsent plus sur la balance que les à-priori dont il peut faire l’objet. Pour lever toute équivoque, il va s’entretenir le plus rapidement possible avec les équipes de Air Sénégal. La mission de redorer le blason du Pavillon national est, pour lui, avant tout, une mission collective. «Le dirigeant a pour principal force sa capacité à motiver et diriger une équipe. Je releverai ce challenge, mais pas tout seul. Avec toute l’équipe», s’exclame-t-il. En attendant, il doit convaincre. Alors il met sur la table son parcours professionnel, résultats de brillantes études. Polytechnicien, diplômé de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées et du Collège génie industriel. Plus de vingt ans de métier dans les industries des Mines, l’Agroalimentaire ou le Fonds d’investissement entre la France et l’Afrique de l’Ouest. Une co-fondation d’entreprise industrielle au Sénégal. A 48 ans, celui qui se définit comme pur produit de l’Ecole publique sénégalaise, n’a pas de doute sur sa qualité «d’industriel de base». Jettez un œil sur son expérience dans la structuration financière et la structuration d’entreprise et Ibrahima Kâne pourrait bien être l’homme de la situation.