Maintenant bien casé à la Primature comme Conseiller spécial particulier chargé officieusement des questions sociales, sportives et sergent recruteur politique, Gaston avait quand même régné sur l’arène sénégalaise, en tant que Don King des promoteurs de lutte. Il connait en conséquence plus que les 99% des Sénégalais les faiseurs de « kharfafafous » : ces bains, amulettes et décoctions mystiques qui peuvent défaire les plus coriaces adversaires. Ainsi depuis que son nouveau patron Momo Boune Dionne a été désigné, à la surprise générale, tête de liste nationale de la coalition présidentielle aux élections législatives du 30juillet prochain, Gaston a déserté son bureau climatisé, pour braver chaleur et kilomètres afin d’assurer à celui qui l’a tiré de l’arène et délivré de ses créanciers une victoire éclatante au soir de l’issue du scrutin. Il se dit d’ailleurs que Gaston est mystiquement pour quelque chose dans le choix de Momo. Quoi qu’il en soit, cet ex-ami de Malick Gakou, auquel il est décidé à faire mordre la poussière jusque dans son fief de Guédiawaye, squatte à présent le Sénégal des profondeurs pour le triomphe du « wathia thia » de Momo, afin de conserver son fauteuil ou de migrer avec lui vers le perchoir de l’Assemblée nationale. Une mission de raison et d’intérêt que le frangin de la ministre socialiste Aminata Mbengue Ndiaye entend réussir à tout prix ; surtout que le retour des Verts au pouvoir risque de ne pas être pour demain et que si l’opposition impose la cohabitation à la dynastie Faye-Sall, Gaston sera condamné à retrouver la longue route du désert.