Fonds Covid : Le mystère des 3 milliards d’aide à la diaspora introuvables en France

Alors que les arrestations se multiplient au Sénégal dans le cadre des enquêtes sur le détournement présumé des fonds de lutte contre la Covid-19, des révélations relayées par Kewoulo soulèvent de nouvelles interrogations autour de la gestion de l’aide destinée à la diaspora, notamment en France, où le sentiment d’injustice est palpable.

Trois milliards introuvables

En 2020, l’État sénégalais avait annoncé une enveloppe de 12,5 milliards FCFA pour venir en aide à sa diaspora, fortement touchée par les conséquences économiques de la pandémie. Selon les informations de Kewoulo, la France, qui abrite une importante communauté sénégalaise, s’était vue attribuer 3 milliards FCFA.

Mais aujourd’hui, de nombreux Sénégalais établis dans l’Hexagone s’interrogent : où est passé cet argent ? Car sur le terrain, les principaux bénéficiaires présumés — sans-papiers, vendeurs à la sauvette, travailleurs précaires — n’en ont rien perçu.

Des aides inaccessibles aux plus vulnérables

Les fonds, répartis en trois volets (malades, décès, étudiants), devaient répondre à des besoins urgents. Mais, toujours selon Kewoulo, seuls certains étudiants ou familles de défunts semblent avoir bénéficié d’un soutien. Les autres, faute de comptes bancaires — condition pour recevoir les virements — ont été exclus du dispositif.

Une source proche du consulat du Sénégal à Paris, citée par Kewoulo, évoque même des virements en doublon au profit d’acteurs politiques, ainsi que le recrutement de jeunes bi-nationales peu formées pour traiter les dossiers, au détriment des fonctionnaires expérimentés mis à l’écart.

Des Sénégalais de France en quête de vérité

Alors que la justice sénégalaise s’active sur la traque des biens mal acquis durant la crise, les Sénégalais de France réclament également des comptes. Que sont devenus les 3 milliards réservés à la France, et plus largement les 12,5 milliards destinés à la diaspora ?

Pour une partie de cette communauté déjà éprouvée par la crise sanitaire, le silence autour de cette aide nourrit colère et frustration. Le sentiment d’avoir été abandonnés — voire trahis — par ceux censés les protéger domine aujourd’hui.

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