Le FCFA partagé par 15 Etats africains et garanti par le Trésor français ne fait toujours pas consensus

La devise partagée par quinze Etats africains et garantie par le Trésor français ne fait toujours pas consensus sur le continent. Ses détracteurs y voient un vestige du colonialisme et une entrave au développement.

Attention, sujet sensible ! Un débat serein sur l’avenir du franc CFA, plus de soixante-dix ans après sa création, fait toujours figure de mission impossible. Les étudiants du programme Europe-Afrique de Sciences Po en ont fait les frais, en voulant enquêter sur le ressenti des Africains à l’égard de cette monnaie partagée par quinze Etats de leur continent et garantie par le Trésor français. Un questionnaire envoyé en février, par le biais des réseaux sociaux, suscita une telle déferlante de réactions enfiévrées que l’exercice fut abandonné. « Il était matériellement impossible d’en venir à bout », explique-t-on sobrement sur le campus de Reims qui héberge le programme.

Ainsi va le franc CFA. Vestige du colonialisme pour les uns, gage de stabilité pour les autres, il reste une source de polémiques inépuisables, ravivées ces derniers mois à coups d’ouvrage au vitriol et de manifestations. L’organisation de cette monnaie commune ne figure pas formellement à l’ordre du jour de la réunion semestrielle des grands argentiers de la zone franc : ceux-là se retrouvent, vendredi 14 avril, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en présence du ministre des finances français, Michel Sapin, pour parler croissance, développement et convergence.

La discussion serait-elle taboue ? Aucunement, assure Paris, alors que le président François Hollande s’est dit ouvert, en mars, « à toutes les propositions » que les Etats membres pourraient formuler à cette occasion. « On nous reproche parfois de vouloir décider à la place des Africains, explique au Monde M. Sapin. Or cette monnaie est africaine et c’est à eux de nous dire s’ils souhaitent des évolutions. »
« Servitude monétaire volontaire »

Ce système tant décrié par certains repose sur un mécanisme d’une grande simplicité : la France s’engage à assurer la convertibilité totale de la devise avec l’euro (le franc jusqu’en 1999). En contrepartie, les Etats adhérents…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici