Escroquerie : Comment Matar, faux frère de Serigne Mboup, a soutiré 50 millions à des commerçants

Matar Mboup, âgé de 29 ans, commerçant et domicilié à Yoff, a comparu, ce mardi 23 juin, à l’audience des flagrants délits du Tribunal de grande instance (Tgi) de Dakar pour les délits d’escroquerie au détriment de plusieurs commerçants.
Selon «Le Témoin», les faits se sont déroulés au cours de l’année 2020.
Le prévenu Matar Mboup utilisait le même modus operandi pour arnaquer ses victimes. Il verse un acompte et se fait livrer la marchandise commandée avant de solder le reste avec des chèques. Ses victimes ne se rendaient compte que trop tard du fait que les chèques qu’il leur remettait étaient en bois. Les nommés Adji Fama Ndiaye, Boy Djily, Khadim Ndionne, Babacar Touré, Bator Sall, Bally Seck, Mamadou Lamine Faty et Manuella Cossy ont été tous arnaqués de la même façon par Matar Mboup qui se faisait passer pour un parent du président de la chambre de commerce de Kaolack et patron du groupe Ccbm, Serigne Mboup.
«Mon magasin a été fermé par le ministère du Commerce. Je devais lui livrer des pâtes, mais on n’a jamais fait de facture. Après la livraison de la marchandise, j’ai remis 5 millions de liquidité avant de lui remettre un chèque impayé. J’ai remis deux millions pour la livraison de la mayonnaise acquise à huit millions.
Concernant Khadim Ndionne, il a livré un montant de 16.950.000 francs de pommes de terre qu’il avait pris auprès des cultivateurs de Kayar.
Sur un container d’huile, j’ai remis 21 millions à Bally Seck et je lui devais 900.000 FCFA », a reconnu le prévenu. Matar Mboup se fait livrer des carreaux d’une valeur de 20 millions, paye 8 millions avant de disparaitre dans la nature.
«C’est une manouvre frauduleuse manifeste de remettre un chèque de garantie en demandant aux victimes de ne pas se présenter à la banque», selon Me Ibrahima Mbengue, avocat de Bator Sall et Boy Djily.
«Bator s’active dans le commerce de carreaux quand elle a été approchée par Fallou Boussou dont le nom revient constamment dans le dossier, ce dernier s’engage et Matar Mboup donne une partie de l’argent. Il ciblait les commerçants grossistes. Il a pris 20 millions de carreaux auprès de la dame Bator et lui a remis 8 millions avant de lui remettre un chèque sans provisions. Il reste devoir 5 millions à Boy Djilo. Nous réclamons 15 millions pour Bator et 5 millions pour Boy Djily», ajoute Me Mbengue.
Selon le conseil de Khadim Dione, Me Ousmane Thiam, le prévenu utilise la même méthode pour escroquer les parties civiles.
«Il leur annonce qu’il est un commerçant, ce qui n’a pas été rapporté. Il est de mauvaise foi», estime l’avocat en réclamant 20 millions pour toutes causes de préjudices confondus.
Pour les conseils des parties civiles, l’escroquerie est déterminée par la remise du chèque et par l’intermédiaire de Serigne Fallou Bousso, Matar Mboup faisait état de ses liens de parentés avec Serigne Mboup pour nuire et tromper ses victimes commerçants.
D’après le maître des poursuites, l’escroquerie est caractérisée parce que le prévenu a remis des chèques sans provision aux parties civiles et c’était dans l’intention de les escroquer.
Le ministère public a requis un an de prison dont six mois ferme à l’encontre du prévenu Matar Mboup. Selon la défense, Bator Sall a passé un contrat avec Serigne Mbacké Bousso qui a déposé un chèque de garantie pour livraison de carreaux d’un montant de 20 millions.
«Sa pratique n’est pas de verser un acompte et de s’approprier la propriété d’autrui en usant des manœuvres frauduleuses», a soutenu le conseil de la défense. Selon qui, l’infraction d’escroquerie n’existe pas.
A titre principal, Me El Hadj Mame Gning a plaidé la relaxe pure et simple de son client et, à titre subsidiaire, l’application bienveillante de la loi pénale. Le tribunal a fixé le délibéré au 30 juin prochain.

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