Esclave un jour, esclave pour toujours…

Esclave un jour, esclave pour toujours…

Esclave un jour, esclave pour toujours…
<< Personne ne peut vous donner la liberté. Personne ne peut vous donner l’égalité ou la justice. Si vous êtes un homme, c’est à vous de la prendre… Si vous ne vous levez pas pour quelque chose, vous tomberez pour n’importe quoi… Si vous n’êtes pas prêt à mourir pour elle, sortez le mot LIBERTÉ de votre vocabulaire ! >> Malcolm X
Il n’y a pas assez de mots pour décrire le sentiment qui nous anime à la vision de ces images d’africains vendus aux enchères en Libye comme du vulgaire bétail. Mais au-delà de l’émotion, posons-nous les bonnes questions, car le mal est beaucoup plus profond. Qu’est-ce qui nous pousse à l’aventure ? Pourquoi ceux qui après leurs études ou expériences professionnelles, des cerveaux et de la main d’oeuvre qui pourraient contribuer au développement du continent Africain, préfèrent rester en Occident ? Même s’ils sont souvent dévalorisés là-bas. Pourquoi est-ce que l’on préfère fuir l’injustice et la misère dans des embarcations de fortune, au péril de nos vies, au lieu de faire face et combattre pour notre survie et les générations futures ? Pourquoi nos valeurs ancestrales qui louaient jadis, courage, honneur et dignité ne nous parlent plus ? Pourquoi est-ce qu’un Paul Kagamé est esseulé, sachant qu’il reconstruit sur un tas de ruine ? Dire que l’esclavage existe encore en Mauritane, en Lybie… Pourquoi…pourquoi…
Tant de questions resteront sans réponse, mais les réflexes de subordination face aux autres et les comportements indignes de certains de nos dirigeants sont une partie de cette gangrène ignominieuse. L’image que nous renvoyons à travers notre élite dirigeante, comme intellectuelle ou artistique, contribue au traitement que les autres nous réservent. Ces autres peuples qui pourtant ont subi l’esclavage bien avant nous. L’Afrique berceau de l’humanité, mère des pharaons, cette belle Afrique qui ne cesse de dépérir. L’esclavage, la colonisation, l’apartheid, le racisme, et puis quoi encore si tout passe avec une complicité en interne, des traîtres en puissance qui ont vendu leur âme au diable. C’est connu, l’Afrique est riche mais les africains sont pauvres. Mais au fond, une minorité entretient un système qui pourrit la vie à la masse. On est riche à tous les niveaux, puisque nous avons le soleil, la mer, des terres qui regorgent d’innombrables richesses naturelles, la jeunesse, de la matière grise…
Sauf qu’avec un système éducatif défaillant, et à la baguette une élite dirigeante corrompue ; aucune richesse matérielle ne pourrait combler l’amateurisme et la cacophonie corollaires de l’incompétence achevée, comme les bassesses de l’impertinence et de la corruption. Ainsi la félonie, la forfanterie et la flagornerie se sont bien installées sur la durée. Notre salut viendra d’une éducation basée sur notre richesse culturelle diversifiée, l’enseignement de nos propres valeurs morales et l’ouverture, en ne copiant que le meilleur chez les autres. Les complexes nous freinent, et notre combat pour tirer l’Afrique vers le haut demande énormément de sacrifices. Lorsqu’on touche un citoyen de n’importe quel autre continent, dans un autre pays, ceci même pour leurs animaux sauvages qui s’aventurent à la frontière, cela devient un scandal national, relayé par les médias, les politiques ( opposants et gouvernants ). Et ce n’est sûrement pas un simple fait émotionnel, mais un sentiment d’appartenance à une même famille. Quelles que soient leurs divergences idéologiques ou ligne politique, leur degré d’adversité ou rivalité politicienne, face aux autres ils sont unis pour l’intérêt commun.
Il n’est pas interdit de penser africain, de s’unir pour s’en sortir, à fortiori quand on a en face des individus bien organisés, assez outillés et vicieux à souhait pour maintenir leur joug sur nous. Nous ne changerons jamais la mentalité des autres si nous sommes toujours au bas de l’échelle. Les Africains, le peuple noir dans sa globalité a une lourde responsabilité face à l’histoire. Et encore une fois, nous ne sommes pas le premier peuple à avoir subi l’esclavage, même si le nôtre est plus récent. Des centaines de milliers d’africains ont péri dans ce noble combat pour la liberté, car il ne peut y avoir de développement, voire de paix sans liberté pour paraphraser Malcolm X : << paix et liberté ne peuvent être séparées, car personne ne peut être en paix tant qu’il n’est pas libre >>. Pour << le père d’une nation >>, voir vos enfants subir l’insulte suprême d’être vendus comme du bétail au 20ème siècle, aurait soulevé la colère de tout parent avec un minimum de dignité, mais si vous êtes la source du propre malheur de votre progéniture, que peut-on espérer de vous ? Sinon que votre confort illusoire vous mènera malheureusement à l’abîme, emportant au passage, minimum deux générations ; d’où la nécessité de bien choisir nos dirigeants. Il y va de notre survie.  << l’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère…>> Thomas Sankara
Bocar GUEYE

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