Entretien exclusif avec Mahammed Boun Abdallah Dionne

« Au cours du premier mandat, nous avons pu créer 491 000 emplois net » 

Le Premier ministre qui se démène partout pour défendre le bilan du Président sortant Macky Sall, candidat à sa propre succession, a pris de son temps précieux pour répondre aux questions de « L’As». A 48 heures de scrutin du 24 février prochain aux multiples enjeux, Mouhamad Boun Abdlallah Dionne ne se départit pas de sa sérénité et son optimisme légendaire quant à l’issue du vote qui dégage les perspectives du deuxième mandat de Macky Sall. Entretien. 

L’As : Monsieur le Premier ministre, vous êtes coordonnateur du pôle programme du Président Sall, a deux jours du scrutin, quelles sont vos impressions sur cette fin campagne ? 

Mohammad Bon Abdallah Dionne :
Je pense que le peuple a montré sa grande adhésion à la perspective de développement proposée par le président Macky Sall : le Plan Sénégal émergent. Depuis le début de la campagne, on a vu des témoignages de sympathies et d’adhésion à l’homme Macky Sall en ce qu’il représente comme sagesse comme stabilité pour le Sénégal. On a vu également de grands témoignages par rapport à sa vision du développement, une vision dont le caractère distinctif passe par sa grande volonté d’embarquer tous les Sénégalais, de ne laisser personne à bord sur la voie de l’émergence. Cela s’appelle l’inclusion sociale, c’est l’axe 2 du Plan Sénégal émergent. 

On sait que l’emploi de jeunes a été un de ventre mou du régime. Comment envisagez-vous d’inverser la tendance, en cas de réélection ? 

Mais non, il n’y a pas de problème avec l’emploi des jeunes. Aujourd’hui, le problème structurel que nous avons, c’est que par génération de 200 000 chercheurs d’emploi qui arrive sur le marché chaque année. 45% de cette génération sort de l’école ou des daaras sans formation, sans métier. C’est pourquoi, le président de la République, même au cours de son premier mandat, a mis l’accent sur la formation professionnelle. Quand on veut régler le problème de l’emploi, nous avons deux leviers : Le premier, c’est l’offre de travail, c’est à dire les jeunes. Si vous avez 45% de jeunes qui investissent le marché de l’emploi, il faut investir massivement sur le marché du travail. Quand le président Macky Sall est arrivé au pouvoir à peine 5% de cette génération étaient orientée vers le système de la formation professionnelle. Tout le reste était dans l’enseignement général. Le président a donc investi massivement dans la création partout sur le territorial national, de centres de formation professionnelle. Vous l’avez vu inaugurer à Nioro, un centre doté de tous les équipements techniques nécessaires pour un investissement de 1,4 milliard. Vous m’avez vu inaugurer, au nom du chef de l’Etat, un centre de formation professionnelle à Gossas pour un investissement de 1,2 milliard. Partout le Président a mis en place de telles structures pour arriver justement à 15% au moins par génération orientée vers la formation professionnelle. L’objectif qu’il fixe à travers le Pse, c’est que 30% des jeunes de chaque génération de jeunes, puissent être orientés vers la formation professionnelle. C’est comme cela que nous allons résoudre le problème de l’employabilité des jeunes. C’est la première mesure sur l’offre du marché. Un marché, c’est une offre, mais c’est aussi une demande. La demande vient du système productif. Le système de production, ce n’est pas que l’administration, c’est aussi le secteur privé. Je pense que le secteur privé a joué sa partition. Sur le premier mandat, nous pouvons dire que le secteur privé a investi et c’est ce qui nous vaut la croissance et elle a créé beaucoup d’emplois. Avec le Pse, dés 2015, nous avons créé avec le secteur formel, 70 0000 emplois par an. Aujourd’hui, nous tournons autour de 80 000 emplois par an. C’est pourquoi au cours du premier mandat, nous avons pu créer 491 000 emplois nets. Ce qui veut dire que les 500 000 emplois promis est un objectif atteint. Mais l’ambition du président est de faire plus. Sur le côté offre de travail, il dit : « Je mettrai dans chaque département grâce à un programme d’investissement public de 50 milliards, un centre de formation professionnelle pour les jeunes garçons et les jeunes filles du pays».
A Pikine, Macky Sall a fait une promesse de 1 million d’emplois pour les 5 ans à venir… 

L’objectif est que chaque élève ait un métier et soit prêt à être employé. Et du côté de l’offre avec tout ce que nous faisons, en matière de renforcement de capacité que cela soit dans le secteur de l’agriculture, la pêche, de l’élevage, de l’artisanat, que cela soit les industries qui arrivent avec les Zones économiques spéciales, que cela soit avec les emplois verts, nous pensons que l’objectif d’un million d’emplois que s’est fixé le président est largement à notre portée. Je vous donne quelques exemples : Le Président vient de mettre en place le Pse vert pour s’occuper de la reforestation durable du territoire national. Cela, c’est 50 000 emplois nouveaux, c’est du concret à travers l’Agence sénégalaise de la protection des forêts, nous perdons 40 000 ha par an du fait de l’homme. Pour ce qui est des Domaines agricoles communautaire, il y a quatre nouveaux Dac, en construction avec la Banque islamique de développent. C’est 30 000 emplois. Il y a également la Zone économique spéciale au niveau de Diamniadio avec un investissement de 25 milliards pour héberger des industries dont une qui a délocalisé ses activités du Rwanda, c’est environ 1000 emplois par an. Le chef de l’Etat a signé avec son homologue chinois pour la phase 2. Ce qui permettra au parc industriel de s’étendre sur 50 hectares pour permettre à des entreprises de s’y installer. Chaque entreprise, c’est au moins dix mille emplois. Rien que sur Diamniadio ce sera 250 000 emplois dans la ZES de Diamniadio. 

A vous entendre, on a comme l’impression que le deuxième mandat est déjà plié alors qu’on est en campagne … 

Mais, non ce sont des projets. Permettez-moi de conclure pour montrer la pertinence de ces idées. Pour le deuxième mandat, le Président a prévu dans son programme, « le programme sectoriel, Zéro bidonville », c’est 100 0000 logement, par an, c’est 20 0000 logements par an, soit 200 00000 jeunes qui seront employés. Compte non tenu des 80 000 emplois du secteur privé et des emplois générés par l’administration. Ce n’est pas du rêve, tout a été calculé et travaillé. Là nous sommes dans le concret, je ne parle même pas de l’impact que l’exploitation du pétrole et du gaz aura sur l’économie notamment avec la loi sur local content. 

Les autres candidats ont aussi des programmes aussi alléchants… 

Mais non, ils n’ont pas de programme. Une liste de vœux pieux, ce n’est pas un programme. Un programme, il doit être articulé. C est pourquoi, je tenais à vous livrer des détails précis sur notre programme. Regardez ce qui se dit. Mais, ils n’ont fait que du plagiat. Certains veulent même créer le pôle de développement de la Casamance que nous avons déjà créée. Les pôles territoires c’est l’acte 3 de la décentralisation. J’ai entendu un autre candidat parler de l‘introduction de l’anglais, mais cela c’est du plagiat. Le programme du président Macky Sall, c’est le rendez-vous avec avec l’avenir : «Liggeeyal euleuk ». Il est dans le temps de l’action, mais il est aussi dans le temps du futur. Le Pse l’horizon c’est 2035. Il transcende le mandat du Président. Les trois piliers qui vont être intégrés dans le quantum horaire, c’est l’anglais. Aujourd’hui, l’espace numérique est dominé par l’anglais. Il dit : «Je mettrai l’anglais depuis le primaire». Le deuxième pilier c’est l’informatique. Et enfin, le président a commandé la réécriture de l’histoire du Sénégal par nos meilleurs historiens, nos meilleurs historiens. Parce que pour le président après l’anglais et l’information, le troisième pilier, c’est l’histoire. Ce qui nous permettra de nous connaître. 

Vous avez qualifié Idrissa Seck de faussaire. Sur quoi fondez-vous vos accusations. 

J’ai taquiné Idrissa Seck. Mais quoi que l’on dise, Idrissa Seck doit des explications aux Sénégalais. Il a été Premier ministre. Dites-moi ce qu’il a fait dans ce pays. Son bilan se régime aux chantiers de Thiès et à leurs conséquences. Mais les diplômes, je n’en parlerai pas. Mon oncle me disait : «Méfie-toi de deux personnes : celui qui a redoublé la terminale et celui qui a repris le Cm2 parce qu’ils ont le complexe de leur génération». 

Vous parlez de Idrissa Seck qui est devenu quand même brillant après Hec. 

On peut tout dire, je ne taquine personne, mais on se connaît tous. On sait qui est qui. On se connaît bien. Il se dit aussi qu’il a fait Hec. C’est ce qu’il a mis dans son CV, mais la classe préparatoire, ce n’est pas Hec. 

Vous pronostiquez une victoire au premier tour. Cela est-il possible, à la lumière des foules drainées de part et d’autre des camps dans cette campagne? 

Je sûr que le Président va passer au premier tour. Vous voyez ce qu’il a fait. Personne ne discute de son bilan. Lorsque j ai annoncé que 5 candidats seulement allaient passer le tamis du parrainage, je fondais cela sur le fait que n’eut été le plus fort reste, certains candidats qui parlent n’auraient pas siégé à l’Assemblée. 

Ousmane Sonko en fait partie, mais là son poids électoral a flambé. Il ne vous inquiète pas… 

Personne ne nous inquiète. Nous avons un candidat qui incarne la stabilité nationale. Vous savez là où nous sommes, c’était le bureau de Modibo Keïta, Président de la Fédération qui nous liait au Mali. Vous voyez ce qui se passe dans ce pays frère agressé par de forces obscurantistes, salafistes qui déstabilisent le Mali et veulent avoir un débouché sur la mer, c’est à dire Dakar. Rendons donc hommage à l’action sécuritaire et diplomatique du Président Macky Sall qui nous a préservé jusque-là de ce type de menaces présentes à nos frontières. Aujourd’hui, le discours que j’entends de certains candidats montre qu’ils ne méritent pas le suffrage des Sénégalais, parce qu’ils portent en eux les germes de l’instabilité. J’ai écouté avec tristesse un candidat dire, à partir de Richard Toll, que le fleuve Sénégal est un fleuve 100% sénégalais, parce que de l’autre côté, il y a des Sénégalais. Et que lui n’a pas peur de l’occident à plus forte raison de la Mauritanie. 

Il s’agit de Ousmane Sonko …. 

C’est lui qui l’a dit. Vous l’avez tous entendu. C’est facile d’être belliqueux, mais si c’est pour déstabiliser son pays, déstabiliser la paix dans la sous-région, menacer les frontières qui existent, cela devient de la paranoïa. Il faut dénoncer avec vigueur ce discours, parce qu’il n’a pas sa place dans un pays. Nous avons des ressources en commun avec la Mauritanie. Nous avons un peuple frère et ami avec la Mauritanie. Vous n’êtes même président de groupe parlementaire, vous menacez. Que se passera-t-il le jour où vous deviendrez chef suprême des armées ? Heureusement, les Sénégalais ne sont pas dupes. Ils savent distinguer la bonne graine de l’ivraie. Et c’est comme cela qu’ils vont réélire le Président Macky Sall qui incarne la stabilité de la sous-région et du pays. 

Sur les questions de bonne gouvernance, votre régime est constamment critiqué. On vous accuse également d’instrumentaliser la justice avec notamment le cas Khalifa Sall ? 

(Il nous coupe) Ecoutez, ce sont les juges qui jugent en toute conscience et en toute liberté. En tant que Premier ministre, je ne connais pas les juges, je ne les reçois pas et je n’ose leur parler. Vous voyez un chef d’Etat appeler un juge pour lui donner des instructions ? Non, mais à la minute qui suit, il convoque une conférence de presse. L’Exécutif travaille avec le procureur qui est l’avocat de la société. Et le justiciable a ses avocats. Le Président ne met personne en prison, c’est la loi qui met les gens en prison. Le Prison n’acquitte personne. 

Me Wade menace d’empêcher la tenue de la présidentielle… 

Nous sommes à quelques heures de la fin de la campagne, je voudrais appeler à l’apaisement. Le Sénégal est un et indivisible. Nous aimons tous notre pays, il nous faut des plages de convergence. Le Président est un homme de dialogue et bien éduqué. Aujourd’hui, le Conseil Constitutionnel a validé cinq candidats. La campagne est en train de se dérouler, nous regrettons l’incident à Tambacounda. Nous le déplorons tous, maintenant il appartient à la justice d’en tirer les conclusions. Ce dont il s’agit, c’est d’aller à la rencontre du peuple sénégalais et pour l’Etat de faire respecter le droit du peuple à choisir ses dirigeants. C’est un rendez-vous par cinq. Je pense que le Sénégal qui vote depuis les années 1840 ne mérite pas certains propos qui ne sont plus de cette ère. La démocratie sera respectée. Les suffrages seront protégés par l’Etat. Le vote aura lieu et Macky Sall va continuer à servir le pays Inchallah

Entretien conduit par Amadou BA 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici