Entretien avec le député Zator Mbaye : « L’opposition a peur parce que ‘Y en à marre’ dit qu’il va s’engager aux prochaines législatives… »

Il est l’un des plus jeunes députés de cette douzième législature. Zator Mbaye, membre du bureau de l’Assemblée nationale comme secrétaire élu est un partisan de la première heure de l’Alliance de forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse. Membre aussi de la Haute Cours de Justice, le député qui a accordé à Senego une interview exclusive croit dur comme fer à une large victoire de la mouvance présidentielle réunie au sein de Benno Bokk Yakaar et balaie d’un revers de la main l’argument d’un acharnement politique sur le maire de Dakar en prison pour l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, ainsi que le dossier judiciaire incriminant Bamba et compagnie. Dans un tour d’horizon de l’actualité politico-judiciaire, le député Zator Mbaye parle, explique, donne des raisons, fait des projections et accuse à demi mot le régime de Abdoulaye Wade de pratiques douteuses sur l’élimination des quantités de drogue saisies à l’époque. Entretien!

Que répondez-vous aux partisans de Khalifa Sall et Bamba Fall qui dénoncent un régime qui active quand il veut la Justice pour abattre ses opposants?

Il ne s’aurait être question d’acharnement concernant les affaires Khalifa Sall et Bamba Fall. Je pense que les rôles doivent être clairement définis, car on est dans un pays de droit où il y’a la séparation des pouvoirs. Je fais parti des rares députés qui ont un pieds dans l’Assemblée nationale et un autre dans la Justice puisque je suis membre de la Haute Cours de Justice. Ce qui fait que,  sur bien des cas je me dois d’avoir une prudence par rapport à des dossiers qui sont pendants.  Je ne pense pas que ces dossiers puissent avoir des relents politiques.

La reddition des comptes est un principe intangible de gestion des affaires publiques et même des affaires privées qui sont assujetties à des audites, à des contrôles.  Donc, au nom de quoi, quelqu’un devrait pouvoir gérer les deniers publics  et ne pas s’assujettir à des audites. Je ne trouve donc rien d’extraordinaire dans cette démarche de l’Inspection générale d’Etat (Ige), en plus que le maire Khalifa Sall nous a habitué à ce principe de reddition des comptes, puisqu’il est le premier maire à faire sa déclaration de patrimoine devant les sénégalais.

D’aucuns disent que sur les temps de grâce accordés aux présidents qu’à connu les Sénégal, celui accordé à Macky Sall est le plus court de tous. Vous répondez quoi?

La coalition Benno Siggil Senegal, en 2011 déjà avait pensé qu’il fallait mettre un président de transition, tellement les problèmes au Sénégal étaient d’une acuité, qu’il fallait mettre quelqu’un pour remettre le pays sur les rails et pour ensuite revenir sur les choses normales. Et en ce moment là, Moustapha Niasse même s’était engagé à être président de la transition pour un mandat de trois ans. Malheureusement, Macky Sall est tombé dans cette période de redressement du Sénégal. Macky Sall est aujourd’hui, est assujetti à des taches élémentaires. Il faut redresser l’économie, il faut de l’eau, il faut de l’électricité, des pistes. Il est tombé dans cette période de transition très difficile qui fait quelques soient les efforts que le président Macky Sall a déployé depuis presque cinq ans, les sénégalais ne le voient pas, parce qu’ils sont pressés et veulent voir tout de suite les fruits pour pouvoir les récolter, alors que la vie d’un Etat ce n’est pas comme ça.

Donc Macky Sall n’a même pas bénéficié d’un temps de grâce, alors que Abdoulaye Wade a bénéficié d’un temps de grâce de sept ans. En cinq ans, les sénégalais sont en train de mettre une pression exagérée sur Macky Sall, qui pourtant a fait plus de réalisation que Wade qui a fait douze ans. Sur le plan économique, aujourd’hui nous avons un taux de croissance de 6,7, sur le plan de l’agriculture, nous sommes aujourd’hui à 417.000 tonnes d’arachide déjà récolté, sur le plan de l’autosuffisance en riz, on est à 950.000 tonnes de riz et le Sénégal demeure aujourd’hui le premier pays exportateur d’arachide en Chine, pareil sur le plan de l’industrie.

Mais les sénégalais disent que « xaliss bi daxoul » (l’argent ne circule pas). Regardez un indicateur. Chaque semaine, on voit à la télé l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) brûler des quantités énormes de drogues saisies. Et du temps de Abdoulaye Wade, on ne voyais pas ces mêmes quantités détruites avec cette régularité. Cela voulais dire surement que cette drogue saisie était réinjectée dans le tissu social.

Le mouvement Y en à marre lors de sa dernière démonstration de force à mobilisé des milliers de sénégalais. Cette capacité de Thiat et ses amis ne fait-elle pas trembler votre régime?

A travers cette manifestation de Y en à marre, on voir que la démocratie au Sénégal respire bien. Beaucoup de gens avaient dit qu’on allait l’interdire et elle s’est tenue.

Y en à marre a mobilisé des politiques car toute l’opposition a été à cette manifestation. D’ailleurs l’opposition a aujourd’hui peur parce que Y en à marre dit qu’il va s’engager dans les prochaines élections législatives. L’opposition a permis à Y en à marre de s’assurer une résurrection.

L’opposition s’est engagée à aller aux législative groupée. Cette entente affichée n’ébranle-t-elle pas votre coalition au pouvoir? 

Notre victoire est déjà assurée. En cinq ans, nous avons organisé 4 élections au Sénégal  et Benno Bokk Yakaar les a emporté de très belle manière et allons vers la cinquième. Cette union de l’opposition ne nous ébranle aucunement.

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