(Enquête)-Tout ce qu’il faut savoir sur le grand bordel à l’aéroport AIBD …

«Ici tout reste à faire. C’est le tarmac qui est inauguré», dit un passager  ce matin à l’AIBD. C’est peut-être un peu exagéré. Mais cela traduit à suffisance le fait que bien des choses restent à finaliser sur cette nouvelle plateforme aéroportuaire, inauguré le 07 décembre dernier : les GAB ne sont pas encore installés, le salon d’honneur apparemment n’est pas prêt, non plus. Puisqu’un ministre de la République était ce dimanche dans le hall des départs, faisant le pied de grue  pendant près d’une heure comme tout le monde en attendant de son enregistrement. L’une des choses avec laquelle, il faudra s’habituer à l’AIBD, c’est le coût de la vie : un morceau de sandwich à 3500F, un café à 1000F, une canette de sucrerie à 1000F, les cambistes aussi entendent répliquer tout cela sur leur taux de change. Pour filmer une valise désormais, c’est 4000F et non pas 2000F comme à LSS. Reportage

Aéroport Blaise Diagne. Ce dimanche au petit matin, il est  4 heures passées. Tout semble se passer comme dans le meilleur des mondes sur cette nouvelle vitrine du Sénégal. Il y a foule dans le spacieux hall  des départs situé à l’étage, quand nous sommes arrivés. Passagers et accompagnants déambulent et cherchent des infos relatives à leurs vols. Dans ce hall, pas de sièges prévus spécifiquement pour les voyageurs. Sauf le seul restaurant réservé aux clients venus se restaurer à des sièges.

Des voyageurs se retrouvent adosser aux piliers du hall,  certains assis sur les barres de fer circulaires qui entourent ses piliers tout en bas. Les quelques rares passagers dont les gates sont ouverts sont dans les rangs pour faire enregistrement et autres formalités d’usage.

Si toutes les activités de Léopold Sédar Senghor ne sont pas encore opérationnelles ici, les  irrésistibles cambistes, eux, sont  bel et bien présents.  Dans  le hall, ils se font très discrets. Acteurs informels du change, ils déambulent le long du hall rectangulaire : ils vont  dans un sens et dans l’autre,  abordent très discrètement de potentiels clients qui pourraient avoir besoin d’échanger de devises.

Interpellés sur leur l’activité, l’un d’entre eux, de très grande taille et effilé et chétif, nous raconte avoir augmenté ses taux de change d’environ 50% parce que tout coûte cher à Blaise Diagne. Il commence par pointer du doigt le transport pour arriver à Blaise de Diagne qui coûte cher.

Pour nous convaincre ce jeune homme, effilé et de grande taille évoque également le sandwich du seul restaurant ouvert qui coûte 3500F, le café à 1000F, la canette de sucrerie à 1000F. Alors qu’à Léopold Sédar Senghor, il avait les mêmes produits à 1500F, 700F… Les prix que nous avons pu confirmer en nous approchant des agents du resto.

A Léopold Sédar Senghor, les valises  étaient filmées entre 2000F et 2500F, l’unité. Ici à Blaise Diagne c’est 4000F la valise. Notre confrère de la radio, qui avait prévu 5000F pour ses deux valises a dû renoncer. Il décide de recourir  à  des cadenas vendus à 500 F pièce pour  tenter de sécuriser ses valises. Même option le Dr. Arsène,  un médecin venu  accompagner son épouse.

Un autre cambiste abordé, nous rassure que ses prix n’ont pas changé de Léopold Sédar Senghor à Blaise Diagne. Il perçoit la même commission qu’il percevait à L’aéroport Léopold Sédar Senghor.

Comme on le note, chaque jour beaucoup de choses ne sont pas opérationnelles sur la plateforme. Dans le hall de départ à l’étage comme le hall d’arrivée au rez-de-chaussée,  trois GAB  attendent d’être installés. Donc, clairement, on ne peut faire des opérations sur place,  en ce moment, à l’aéroport. Il faut avoir du liquide sur soi.  Plus les heures passent plus le hall grouillent de monde

Vers 6 heures du matin, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime Omar Guèye faisait son entrée dans le hall  accompagné de son garde de corps. On est surpris de le voir dans le hall patientant comme tout le monde.

Approché, nous nous nous présentons et échangeons des civilités. C’est ainsi que nous lui demandons pourquoi, il se retrouve ici et pas au salon d’honneur,  à moins que celui ne soit pas encore prêt?  Il nous répond : « Je  ne sais  pas si le salon d’honneur est déjà prêt. Je n’ai pas demandé », répond-il en nous exploitant que quelqu’un s’occupe, en tout cas de l’enregistrement de ses bagages. Nous lui souhaitons bon  voyage avant donc de prendre congé de lui. Contacté ce lundi, le chargé de communication de l’AIBD nous a assuré que le salon d’honneur est bel et bien prêt avec tout le confort possible.

Un journaliste de la West Africa Democracy Radio qui voyageait également ce matin et qui a vu le ministre comme nous est convaincu que  l’aéroport ne prendra son envol que dans un trimestre environ. «Rien n’est encore prêt dans cet aéroport. Il y a que le tarmac qui a été inauguré. Tout est  à faire ici », a-t-il estime-t-il après avoir faire un tour rapide ans le hall de départ et d’arrivée.

L’ordre ici n’a rien à avoir avec Léopold Sédar Senghor. Déjà toutes les activités économiques  n’ont pas vraiment démarré. La confusion que l’on pouvait noter sur la plateforme de Léopold  Sedar Senghor n’existe pas.

De la petite esplanade  délimité par la route bretelle qui redescend vers le hall des arrivés, on aperçoit le grand parking avec des voiture bien alignés. Les taxis de l’AIBD de couleur blanche et orange, tout neufs, sont eux jusqu’à côté du à l’entrée du hall d’arrivé alignés en file indienne tandis que les quelques rares taxi jaunes habituelle de la capitale, eux sont sur le parking sont bien plus éloignés. Ces taxis estampillés  AIBD, coute 18.000f le trajet

Le coût du taxi pour arriver sur la plateforme fait déjà que toutes la population qui gravitait autour de LSS ne peut  être la même à AIBD. Il y a une sorte de filtre naturel qui s’est fait. A moins que le temps passant, les habitant de Diamniadio ne trouve d’autres  activités à exercer.

Noël SAMBOU

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