ENERGIE : Tout ce que vous ne savez pas sur le Plan Takkal- Document exclusif (Mouth BANE)

Nommé au Ministère de l’Energie en pleine crise énergétique, d’aucuns disaient que le président Wade venait de sacrifier son fils. Les émeutes rythmaient le quotidien des consommateurs. Karim Wade arrive, les opposants envahissent les média. Armé d’une lucidité rare, Karim Wade a mis en place un plan global impliquant tous les acteurs du secteur et les acteurs sociaux. Un agent de la Sénélec nous a confié : «On allait plonger dans une guerre civile si Karim n’était pas venu ». Aujourd’hui, la Sénélec a soldé ses dettes vis-à-vis de ses fournisseurs. Les appels d’offres sont faits dans la plus grande transparence. La fourniture de fuel et de gaz est sécurisée. Nous vous proposons un document exclusif sur le Plan Takkal. Et au terme de la lecture, vous comprendrez aisément les mécanismes mis sur pied par Karim Wade et son équipe pour résoudre cette crise qui a duré plus de 15 ans.
TOUT SUR LE PLAN TAKKAL

Le secteur de l’énergie, particulièrement le sous-secteur de l’électricité, présente depuis quelques années un ensemble de déséquilibres, source de dysfonctionnements parfois très profonds dans la fourniture d’électricité. Cette situation a amené le Ministère de la Coopération Internationale, des Transports Aériens, des Infrastructures et de l’Energie (MICITIE) à commanditer des études diagnostic par des cabinets d’audit et à mettre en place un Comité de Restructuration et de Relance du Secteur de l’Energie (CRRSE) avec pour mission principale de proposer un plan de relance et de restructuration.

Cet exercice conduit par des Cabinets de renommée Internationale et le CRRSE a permis de mettre en évidence une situation de crise très profonde qui résulte de plusieurs facteurs dont les plus importants concernent des déséquilibres offre/demande et financiers mais aussi et surtout des performances socio-économiques enregistrées depuis 2000 par le Sénégal.

En effet, en dix ans, grâce à une politique soutenue de développement menée par les différents Gouvernements du Président de la République, Maître Abdoulaye Wade, le nombre d’abonnés de la Société Nationale d’Electricité (SENELEC) a été multiplié par 4 alors qu’au même moment, les ménages sénégalais, de plus en plus modernisés, utilisent un nombre impressionnant de biens d’équipements.

Cette évolution n’a pas été malheureusement prise en compte. En effet, une absence de planification ou sa mauvaise mise en œuvre a abouti à un déficit chronique estimé à 135 MW (– 40 %). Pour faire face à cette crise, le Gouvernement du Sénégal a mis en place un Plan d’urgence dénommé Plan TAKKAL.

LES TERRIBLES REVELATIONS DES AUDITS DE LA SENELEC

L’audit du secteur de l’Energie par plusieurs cabinets coordonnés par le cabinet MC KINSEY et sous la haute supervision du Comité de Restructuration et de Relance du Secteur de l’Energie a révélé notamment les éléments ci-après :

 Une dette de SENELEC évaluée à plus de 150 milliards de Francs CFA ;

 des besoins en trésorerie massifs pour SENELEC (130-145 Mds FCFA d’ici fin 2011, hors investissement dans les capacités) ;

 Un gap de financement très élevé pour le secteur estimé à 650 milliards de F CFA

 Un parc de production vétuste;

 Un défaut d’entretien inquiétant (le taux de maintenance est passé de 53% il y a quelques années à 25% en 2010) ;

 Une non maitrise des coûts de production qui se sont renchéris +de 23% de 2007 à 2010;

 Des tarifs moyens de 115 F CFA le KWH inférieurs aux coûts moyens de production qui s’élèvent à 148 F CFA le KWH ;

 Une croissance forte de la demande de 7 à 10% en tenant compte de la demande latente

 Difficulté pour SENELEC d’approvisionner ses centrales en combustibles

 Retard sur le plan de capacité : IPP charbon pas avant juin 2014

 Une dégradation forte du déséquilibre pouvant atteindre jusqu’à 256 MW en 2013.

LES RECOMMANDATIONS DES CABINETS D’AUDITS

 déploiement en urgence de capacités temporaires de 150 MW sous forme de location au Cap des Biches (50MW) et Kounoune (100MW).

 Déploiement des capacités de production durables à hauteur de 240MW fonctionnant au fuel lourd (coût 69 FCFA, inférieur au mix actuel) sous forme d’extension des centrales existantes de Bel Air et de Kahone

 installation de power package stations et construction de barges qui présentent l’avantage de pouvoir être installés très rapidement et de prendre ainsi le relais de la location dans les prochains mois

 Extension des centrales de BEL AIR (34 MW) KAHONE (34MW) BOUTOUTE (10MW) TAMBACOUNDA (06 MW)

 Alternatives IPP Kounoune 2 (Augmentation de puissance) GTI (Rachat et basculement au gaz)

 maintenance des centrales existantes à travers un important programme de réhabilitation pour satisfaire la croissance de la demande nationale d’électricité (8% à 10%par an c’est à dire+/-55MW par an)

 Lancement du programme charbon de 300 à 500MW pour satisfaire la demande nationale en électricité et satisfaire les engagements du Sénégal au titre du West African Power Pool. Discussions avancées avec la Chine et la Corée du Sud.

LE TRANSPORT ET DISTRIBUTION

 Construction et raccordement de nouveaux postes (SAINT LOUIS et SAPCO);

 Nouveaux transformateurs dans les postes source existants (Cap des Biches, Université, Bel Air etc) ;

 Extension et renforcement des lignes de transport

 Modernisation des lignes haute tension,

 Renforcement de réseaux Moyenne Tension ;

 Réhabilitation et Renouvellement des lignes ;

 Sécurisation et lutte contre la fraude ;

 Installation de compteurs aux frontières ;

 Extension de réseau et densification.

COMMENT GERER LA DEMANDE

 Remplacement de 03 millions de lampes à incandescence par des lampes à basse consommation pour récupérer 70 MW

 Une tarification incitative avec deux initiatives :
– Lancement produit 20-20 pour clients domestiques destiné à récompenser l’économie d’énergie par rapport à une référence mensuelle
– Rééquilibrage tarifaire des clients BT domestiques

 Relance du programme WOYOFAL avec installation de 850 000 compteurs prépayés

 Promotion des équipements à faible consommation d’énergie (chauffe eau solaire etc)

 Vaste campagne de communication pour l’économie d’énergie ;

 contractualisation de l’effacement pour encourager les consommateurs disposant de groupes électrogènes à s’effacer en période de pointe.

COMMENT RESTAURER LA CREDIBILITE DE LA SENELEC

 Mise en place de 8 000 compteurs intelligents pour les clients BT grosse puissance ;

 Installation d’un système de télé surveillance et télé-relève pour les 2000 clients industriels Un défaut d’entretien inquiétant (le taux de maintenance est passé de 53% il y a quelques années à 25% en 2010) ;

 Modernisation des équipements de facturation et de suivi des clients ;

 Communication efficace sur les changements ;

 Renforcement des procédures de rappel des paiements

SECURISATION DES APPROVISIONNEMENTS

 Création du Fonds Spécial de soutien au Secteur de l’Energie (FSE) chargé de financer l’achat de combustibles pour SENELEC;

 retour de SENELEC comme acheteur sur le marché national des hydrocarbures conformément à la structure des prix afin de minimiser le coût relatif à son approvisionnement ;

 sécurisation de l’approvisionnement en combustible de SENELEC en intervenant auprès des banques et des pétroliers

PASSIF DE 280 MILLIARDS DE FCFA RELEVE A LA SENELEC

Augmentation des revenus

 Réduction des fraudes à travers un programme agressif de lutte contre la fraude,

 Création de revenus additionnels.

Réduction des coûts

 Renégociation des contrats de location ;

 Réduction des services bancaires ;

 Renégociation des contrats d’assurance ;

 Consolidation des effectifs techniques et optimisation de la planification de maintenance pour les effectifs ;

 Identification, mesure et suivi des indicateurs relatifs à la productivité du personnel ;

 Regroupement et consolidation des activités back-office.

Assainissement du bilan de SENELEC

 Consolidation des dettes de l’Etat ;

 Refinancement des dettes financières ;

 Rééchelonnement et refinancement des dettes des fournisseurs.

Restructuration opérationnelle

 Mise à disposition de nouveaux actifs ;

 Compensation subvention fuel,

 Rééchelonnement et refinancement des dettes des fournisseurs.

Réduction du délai de facturation

 Passage à une mensualisation des factures pour tous les clients ;

 Facturation tous les premiers du mois ;

 Priorisation de la facturation (priorité aux gros consommateurs) ;

 Modernisation des équipements de facturation et de suivi des clients.

Réduction des délais de paiement des clients

 Délégation des encaissements ;

 Renforcement des procédures de rappel de paiement ;

 Renforcement des procédures contre les mauvais payeurs ;

 Développement du prépaiement notamment chez les gros consommateurs.

REFORMES STRUCTURELLES
 Définition des orientations stratégiques clés ;

 Assurer un pilotage intégré de l’exécution du plan d’urgence ;

 Encadrement des décisions clés

 Communication Institutionnelle.

– Contrôler avancement plan d’urgence ;

– Etablir les outils de gestion (Tableau de bord, indicateurs) ;

– Mettre en œuvre les recommandations du Conseil National de l’Energie ;

– Superviser les Chargés de dossiers.

FONDS DE SOUTIEN AU SECTEUR DE L’ENERGIE

– Sécurisation des approvisionnements en combustibles à travers une convention tripartie FONDS DE SOUTIEN- SENELEC- SAR ;

– Financer les investissements à travers l’APIX chargée de gérer les investissements prévus dans le cadre du plan d’urgence ;

– Financement des prestations de conseil à la SENELEC ;

– Recettes du Fonds tirées d’une taxe parafiscale sur produits noirs (diésel, fuel), d’une contribution du COSEC, de la redevance sur le service universel des opérateurs télécom et de la dotation budgétaire de l’Etat.

– L’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux (APIX) et la Société nationale d’électricité (SENELEC) ont signé en mars 2011 avec APR Energy, une société américaine, un contrat de location temporaire de 150 mégawatts en qui sera exécuté en 2 phases. En application de cet accord, 50 MW sont déjà sur le réseau SENELEC.

– Le Conseil d’Administration de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a accordé au Sénégal un prêt concessionnel de 12 milliards de FCFA pour la location et l’exploitation d’une centrale supplémentaire clé à main de 50 MW fonctionnel dans deux mois. Cette centrale qui est constituée de groupes containerisés fonctionnant au fuel lourd de puissance unitaire de 1,5 MW, vient s’ajouter au 50 MW de location déjà fonctionnels.

ENGAGEMENT DES BAILLEURS DE FONDS.

– 12 milliards de la BOAD pour la location d’une centrale de 50 MW ;

– 40,5 milliards de l’AFD pour la réhabilitation de toutes les centrales SENELEC et pour l’achat de compteurs intelligents ;

– Engagement de la Banque Mondiale à mettre à la disposition du Sénégal 100 millions de dollars pour financer les volets distribution et acquisition de compteurs intelligents ;

– Engagement de la BID à mettre à la disposition du Sénégal 45 milliards de F CFA pour l’achat de barges.

NOUVELLE ERE DE TRANSPARENCE DANS LES APPELS D’OFFRES

– Réelle concurrence entre les soumissionnaires avec l’abandon du système d’envoi de fax ;

– Dépouillement public des offres en présence des soumissionnaires ;

– Baisse sensible du prix de la tonne de fuel sur le premier appel d’offres lancé en application des nouvelles dispositions du MICITIE avec un différentiel ramené de 97 dollars à 32,27 dollars. La SENELEC économise 15 milliards par an ;

– Baisse sensible du différentiel sur la tonne métrique de gaz butane ramené à 76,80 dollars contre 118 dollars précédemment, soit une baisse de 41,2 dollars sur le prix appliqué jusqu’ici ;

– Economie de 3 milliards de francs CFA par an pour la SAR

UNE POLITIQUE REGLEMENTAIRE VOLONTARISTE

– Interdiction de l’importation et de la production des lampes à incandescence ;
– Instauration de normes strictes sur les ampoules à économie d’énergie ;

– Gaz exclusivement réservé à SENELEC et aux producteurs indépendants ;

– Révision du mécanisme de compensation.

– Augmentation de la capacité de production ;

– Rééquilibrage de l’offre et de la demande ;

– Réduction des coûts de production grâce à un programme de maintenance et à la réhabilitation de certaines centrales.

Source Bitimrew.net

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