EL HADJI MAMADOU DIAO, RESPONSABLE APR A KOLDA «Les partis seront importants, mais ne seront pas indispensables dans la réélection du Président»

C’est sur la base du bilan qu’il présentera aux Sénégalais que le Président Macky Sall pourra, de nouveau solliciter, les suffrages des Sénégalais. Telle est la conviction d’El Hadji Mamadou Diao, responsable «apériste» à Kolda. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le directeur des services fiscaux régionaux à la direction générale des impôts et des domaines se prononce sur des questions de l’heure.

C’est sur la base du bilan qu’il présentera aux Sénégalais que le Président Macky Sall pourra, de nouveau solliciter, les suffrages des Sénégalais. Telle est la conviction d’El Hadji Mamadou Diao, responsable «apériste» à Kolda. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, le directeur des services fiscaux régionaux à la direction générale des impôts et des domaines se prononce sur des questions de l’heure.

Problématique de la candidature au sein de «Bby» avec le cas du Ps

«Ce que je peux dire, c’est que le Ps est un parti organisé qui, à plusieurs reprises, a rappelé que les personnes habilitées à parler en son nom sont le Secrétaire général national, le porte-parole, la présidente du mouvement des femmes, le Secrétaire général du mouvement des jeunes. Et ces différentes instances s’inscrivent en droite ligne de la consolidation de l’unité qu’il y a au niveau de ‘Benno bokk yakaar’. Je m’en réjouis, parce qu’il y a un processus de développement qui est enclenché, et pour lequel, les acteurs du Ps sont assez impliqués et sont responsables du devenir des Sénégalais, pour qu’on continue cette expérience. C’est le vœu du président de la République et celui des instances dirigeantes  officielles du Ps. Maintenant, le choc des ambitions est ce qu’il est. Si des personnes pensent qu’elles peuvent légitimement concourir à l’expression des suffrages des Sénégalais, la Constitution le permet. A charge pour elles, de pouvoir créer le cadre dans lequel ils vont le faire. A ce moment-là, la réponse appropriée sera apportée. J’aurais aimé que certains leaders aient autant de courage politique que quelqu’un comme Malick Gakou qui a eu le courage de partir et d’annoncer sa candidature. C’est mieux que d’être dans un sentiment de flou qui entretient une tension inutile dans les relations entre deux partis qui se considèrent comme amis et qui ont décidé ensemble d’œuvrer pour le destin du Sénégal. Nous pensons fortement que la réélection du Président dépendra du bilan que nous présenterons aux Sénégalais. Lequel bilan pourra nous amener à cette autosuffisance alimentaire qu’on souhaite, à ce socle d’infrastructures qui est en train d’être mis en place, à cette solidarité qu’on va tisser avec les Sénégalais les plus démunis, à travers justement le Pudc et les autres programmes sociaux. Sans oublier les autres actions qui ont pu être déroulées, dès le début du mandat. C’est sur la base de ce qu’il a déjà fait et des programmes qui vont arriver à terme, que le Président Macky Sall aura un bilan, et pourra, de nouveau, solliciter les suffrages des Sénégalais. Les partis politiques seront importants dedans, mais ils ne seront pas indispensables dans le cadre de la réélection du Président». 
    
 Accusations de velléités de fraude électorale

«Notre pays connaît une longue tradition démocratique et qui est, d’ailleurs, antérieure à la période des indépendances. Je pense que toutes les assurances ont été données, à plusieurs reprises, aux citoyens sénégalais, quant au respect de l’expression du suffrage des Sénégalais. De ce côté-là, je pense qu’il y a, peut-être, matière à débattre de façon politicienne. Mais, en réalité, tout le monde sait que l’exercice démocratique sénégalais est l’un des meilleurs élaborés du continent africain, et même parmi les standards internationaux. Il s’agit là d’un cadre pour lequel nous n’avons pas matière à discuter. Je voudrais rassurer toutes les populations par rapport à la sincérité et à la sécurisation du vote de la citoyenneté. Ce qu’il y a comme axes sur lesquels le ministère de l’Intérieur doit certainement travailler, c’est que, justement, vu la grosse production de pièces d’identité nationales en 2006, lesquelles pièces vont arriver à expiration en 2016, qu’on puisse avoir un pouvoir d’anticipation pour que, justement, le contentieux électoral qui pouvait naître d’un déficit de productions des pièces d’identité ne soit pas une réalité à l’aune de l’année 2017, où on va avoir au moins une élection législative».

Récusation du ministre de l’Intérieur par l’opposition

«Que je sache, les différents ministres de l’Intérieur qui se sont succédé sous le Président Macky Sall, ont pu organiser des élections sur lesquelles il n’y a pas eu de contentieux électoral d’envergure, où d’ailleurs, cette opposition pense avoir un peu repris du poil de la bête. Mais, j’appelle tout le monde à la raison. Je pense que si l’élection constitue un enjeu d’envergure, et que ça mérite une réflexion autour du profil du ministre de l’Intérieur, le Président sera ouvert au dialogue. Mais, nous ne sommes pas en année électorale, ni en année préélectorale. L’urgence, c’est la sécurité publique, c’est de pouvoir mettre les Sénégalais dans les conditions pour qu’ils accèdent au pouvoir public du ministère de l’Intérieur, à savoir la sécurité, la délivrance des documents administratifs et la sûreté dans le cadre de leurs transactions et dans le domaine juridique. Ce qui est important. Le moment venu, si une concertation doit être nécessaire pour voir le profil du ministre en charge des élections ou de l’organe en charge des élections, je suis certain que le président de la République pourrait être ouvert au dialogue. Mais, il semble inopportun qu’on pose, aujourd’hui, une question comme celle-là, puisque le contexte électoral ne sied pas. Nous ne sommes pas en période de campagne électorale, ni en période d’élections».

Réplique à Mamadou Diop «Decroix» sur la gestion du pays

«Je n’aime pas répondre à de pauvres affirmations fallacieuses, parce qu’en réalité, le président de la République les a invités très souvent à un débat économique. Il faudrait qu’on articule les réflexions de nos hommes politiques autour des questions de développement, mais vous ne les entendrez pas se prononcer sur la pertinence du Pse. Ils vous diront certainement avec des concepts que c’est un concept qui manque d’ambition. Or, c’est un programme qui englobe un ensemble de secteurs d’activités qui sont indispensables à l’éclosion économique de notre pays. Vous ne les entendrez pas parler de la pertinence, de l’efficacité ou de l’efficience du Pudc. Ils vont plutôt s’interroger sur l’animateur ou la personne morale qui a en charge l’exécution de ces programmes. En réalité, les politiques sénégalais ont cette tendance à vouloir poser sur la place publique un débat puéril. Je les appelle à pouvoir intéresser les Sénégalais davantage à la politique en sachant que l’objectif est une gestion saine de la cité. Sur des questions comme celles-là, on pourrait bien parler. Il ne sert à rien de faire des affirmations, à la limite, grotesques, pour dire que le pays est en train de reculer. Etant entendu que, sous le régime du Président Wade, nous avions un taux de croissance qui ne pouvait même pas prendre en compte le poids démographique qu’il y avait dans le Sénégal. Etant étendu que les performances qui ont pu être réalisées du fait de la rationalisation des services publics privés et de la bonne gestion des dépenses publiques, ont pu amener le pays à un niveau de performance, à un taux de croissance de 4,5%, et qui sera amené à un niveau de 7%. Je préfère qu’on s’intéresse à des questions comme ça, au désenclavement des zones les plus reculées du pays, aux perspectives liées à l’Acte III de la décentralisation, dont l’aboutissement est la création de pôles économiques forts dans les grands ensembles régionaux du Sénégal».
 
 Débat sur la réduction de la durée du mandat présidentiel

«Ce que je peux dire, c’est que beaucoup de voix se sont levées, même au sein de l’Apr, qui pouvaient être antinomiques les unes des autres. Il y a eu certains qui ont pensé que le président de la République doit impérativement respecter la parole donnée aux Sénégalais. Et qu’en cela, qu’il se dédise ne lui rendrait pas service. Il y en a qui ont pensé que le président de la République était élu pour 7 ans. Mais, tout ce débat qui a agité le landerneau politique, et même les chapelles de l’Apr, s’est terminé, quand le Président a vidé la question à Kaffrine. C’est pourquoi vous aviez pu constater que dans la communication des responsables de l’Apr, cette question avait été occultée. Mais, maintenant, vous sentez une résurgence de cette question de la part des leaders de l’opposition qui veulent même poser le problème sous les traits d’un ultimatum. Je considère que cette question mérite une réflexion politique majeure et une conformité de la volonté du président de la République avec le droit positif sénégalais. Ce qui se passe, c’est qu’aujourd’hui, beaucoup d’éléments doivent être pris en compte avant la décision finale. Est-ce que la parole du Président, est-ce que son engagement moral est plus important que la charte fondamentale ? C’est une question à laquelle les juristes devront répondre. Malgré tout cela, si le président de la République veut aller vers cette réforme-là, est-ce que les arguments juridiques qui pourront être présentés pourront être conformes à la Constitution ? Je pense que, de ce côté-là, c’est le président du Conseil constitutionnel et les membres du Conseil constitutionnel qui vont devoir répondre. C’est une question très sérieuse qui ne doit plus être analysée sous l’angle de la politique politicienne. Elle mérite une réflexion, autant au niveau des instances de l’Apr, qu’au niveau de toutes les chapelles politiques».  
Propos rassemblés par Idrissa Benjamin SANE  populaire

 

 

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