Comment El Hadji Malick Sy, le cerveau de Tivaouane, a institué le Gamou

Le Sénégal célèbre le Gamou dans la nuit du jeudi au vendredi. Mais, à vrai dire, Tivaouane reste la véritable attraction par l’action d’El Hadji Malick Sy, initiateur d’un tel rendez-vous spirituel à partir de 1902. Après le premier Gamou organisé à Saint-Louis avec Rawane Ngom, il a laissé un legs intarissable où s’abreuvent des millions de fidèles.

 El Hadji Malick Sy est né en 1855 à Gaya, dans le Walo. Mais, nombre d’historiens contestent une telle année, arguant que le fils de Mame Ousmane Sy et Fa Wade Wellé a vu le jour vers 1843. Continuateur du modèle prophétique, il a été très tôt abreuvé à la source de toutes les connaissances coraniques. Autrement dit, des secrets que seuls les dignitaires religieux qui ont atteint les degrés les plus élevés des gnostiques maîtrisent à la perfection. Grand érudit, enseignant de valeur doublé d’une intelligence connue et reconnue, l’homme au parapluie de lumière allait devenir un propagateur incontesté de l’Islam et des enseignements du sceau des Sceaux. Disciple de Cheikh Ahmed Tidiane, c’est bien El Hadji Oumar Tall, Khalife de la Tijanniah qui confia à son oncle Alpha Mayoro Wellé, le titre qu’il devait porter. C’est-à-dire, Khalife de Cheikh Ahmed Tidiane au Sénégal.

D’une modestie incommensurable, visage rayonnant d’humilité, généreux, bienfaiteur, homme bon, bien et de bien, il prit le «wird» Tidiane à partir de 1877. Peu avant cette date, des hommes avaient senti le besoin de se rapprocher d’une telle personnalité qui dégageait beauté à la source du modèle du Prophète (PSL). C’est le cas d’El Hadji Rawane Ngom qui fut son premier « Mokhadam » avec qui il célébra le tout premier Gamou. C’était à Saint-Louis. Mais, la date exacte est encore méconnue. Ce qui est sûr, à son retour de La Mecque -qu’il visita en 1888 – El Hadji Malick Sy fréquenta de nombreuses localités comme Ndiarndé où il reçut la visite de plusieurs érudits, avant de décider de s’installer à Tivaouane, une zone fortement peuplée par des adeptes du paganisme. De fil en aiguille, il réussit là où beaucoup d’hommes auraient échoué. Et pour cause, il islamisa la majorité de ces populations.

Depuis 1922, le Gamou a pris une ampleur considérable

Et, c’est dans cette ville qu’il célébra le premier Gamou en 1902 en compagnie d’El Hadji Rawane Ngom et d’El Hadji Amadou Cissé de Pire, père du défunt Serigne Moustapha Cissé. À l’époque, c’est dans des conditions assez difficiles qu’ils réussissaient à tenir leur Gamou. «Il arrivait que les populations animistes viennent perturber leurs prières. Mais, en bon maître, ils demandaient à ses disciples de ne pas réagir. Par la suite, ces gens étaient tous devenus ses disciples. C’est ainsi que le Gamou s’est agrandi sans oublier l’apport du colon puisqu’il savait qu’il n’y avait aucun danger, aucune menace», raconte Cheikh Sadibou Diaga, animateur religieux.

Il poursuit : «Une fois, nous avons été à La Mecque en compagnie de quelques Saoudiens. Alors, nous avons visité la grotte où le Prophète Mohamed (Psl) s’était retranché pour échapper aux ennemis. À cet instant, un imam du nom de Ndao qui habite Mbour a commencé à chanter « Khilass Zahab » (L’or pur – biographie détaillée sur le Prophète), écrit par El Hadji Malick Sy. Là, nos frères saoudiens ont commencé à pleurer avant de demander qui en était l’auteur ?» Il s’agit bien entendu d’El Malick Sy, le cerveau de Tivaouane rappelé à Dieu en 1922. Depuis lors, le Gamou a pris une ampleur considérable.

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