El hadj Omar Foutiyou Tall: un monument de pûreté et de sainteté (Portrait)

De tous les noms de personnages historiques d’Afrique Subsaharienne, Omar Foutiyou Tall est celui qui laissa la plus vive impression. Personnage à la dimension exceptionnelle, il reste sans doute méconnu, à tel point que certains n’ont retenu de lui qu’une parcelle de sa noble personnalité.

De tous les noms de personnages historiques d’Afrique Subsaharienne, Omar Foutiyou Tall est celui qui laissa la plus vive impression. Personnage à la dimension exceptionnelle, il reste sans doute méconnu, à tel point que certains n’ont retenu de lui qu’une parcelle de sa noble personnalité.

Né dans la nuit d’un mercredi de Ramadan en 1797 à Halwaar, avant la prière de Fadjr Omar Foutiyou Tall est le fils de Sa’îd Tall et de Sokhna Bint Adama Aicha Thiam. Dès sa naissance, celui qui, déjà, faisait partie des privilégiés de Dieu a montré le jour même de sa naissance qu’il était un élu hors–pair et un monument de pureté et de sainteté. En effet, selon certains récits, lorsqu’Omar Foutiyou est arrivé au monde sa mère n’a rien eu des impuretés qui font suite à l’accouchement, ce qui lui permit d’accomplir la prière du Soubh. Ce jour aussi, un petit cours d’eau appelé Jalalloul que possédaient ses parents et qui était saumâtre, devint depuis lors douce et cela jusqu’à aujourd’hui. Durant le mois de Ramadan qui succéda sa naissance, il aurait aussi refusé de prendre le sein de sa mère au cours des journées de jeûne.

Descendant d’un des compagnons du prophète Mohamed, le jeune Omar Foutiyou a commencé à approfondir sa connaissance de l’islam grâce à Abd el-Karim, un lettré musulman originaire du Fouta-Djalon, par ailleurs, dignitaire de la confrérie Tidjaniya. A l’âge de huit ans, il maîtrise le coran et ambitionne de poursuivre des études approfondies des sciences et d’aller à la Mecque pour faire son Hajj. Une orientation qui impressionne ses amis de la même génération qui ne savaient à l’époque ce que pourrait signifier Maka (La Mecque) ou Madina (Médina).

En 1820 alors qu’il avait 23 ans, il quitta son Fouta natal pour se rendre à la Mecque. Il se rend ainsi à Hamdallaye sur le Niger où il rencontre Amadou Cheikhou, puis séjourne plusieurs mois à Sokoto chez  Mohammed Bello. Il se rend ensuite au Caire avant d’atteindre La Mecque. Ce voyage lui a confirmé sa spiritualité.

En effet, c’est au cours de ce voyage après une prière d’Asr (takussan) qu’il vit son maître Cheikh Mouhamed Al Ghâli (RA) qui lui renouvela l’allégeance qu’il avait faite à Cheikh Tijani Chérif. Il resta ainsi trois ans à son service exclusif, dans la plus grande soumission jusqu’à ce que Seydina Cheikh Ahmet Tijani lui-même ordonna à Cheikh Mouhamadul Ghâli de lui donner tout ce qu’il voulait en ces termes: « Tu ne fais que lui transmettre mais nous lui avons tout donné ». Ainsi, il aurait eu le privilège de voir Seydina Mouhamed (SAW) à l’état de veille (Jahratan) et de lui parler. Il aurait aussi eu l’honneur d’avoir l’Ordre Divin, du Prophète et de Seydina Cheikh de mener leJihad, l’orientation et l’éducation des créatures dans la voie de Dieu.

Après avoir terminé sa formation avec le titre de Calife de la confrérie soufi Tidjane pour le Soudan (1828) El Hadji Omar entreprit son retour dans le but de fonder un empire musulman. Au chemin du retour, il séjourne à l’Université al-Azhar du Caire, puis chez le sultan du Bornou, à la cour de Mohammed Bello, enfin à Hamdallaye chez Amadou Cheikhou. Il est ensuite emprisonné par le roi animiste bambara de Ségou. Lorsqu’il est relâché, il se rend dans le Fouta-Djalon où l’almami l’autorise à créer une zaouïa (1841). Pendant treize ans, El Hadj Omar prêche l’islam sunnite à travers la doctrine asharite, la jurisprudence malikite et la spiritualité de la tidjaniya d’abord au Fouta-Djalon, puis à Dinguiraye (actuelle Guinée) en 1848.

Pendant ce temps, il prépare le djihad (guerre sainte). A travers sa réputation de saint il rassemble de nombreux disciples qui formeront les cadres de son armée. Il se procure alors d’armes légères reçues de trafiquants britanniques de Sierra Leone et entame sa guerre sainte en direction des occidentaux et des royaumes animistes. le 16 mars 1862 après trois batailles  pour la conquête d’Hamdallaye, faisant plus de 70 000 morts, il est obligé de se réfugier dans les grottes de Deguembéré, près de Bandiagara. Il disparaît mystérieusement dans une grotte le 12 février 1864. Mais selon des récits tidianes, il a légué les secrets de la Tidianiya à El Hadji Malick Sy qui n’était pas encore né. L’oncle de ce dernier, Alphahima Yoro Wéllé avait la lourde tache de “garder” le trône pour son neveu…

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