Edification de la sphère ministérielle et la Maison des Nations Unies : 280 milliards dans le vent…Quel Deal entre Madani Tall et Karim Fofana ?

Interpellé à nouveau sur des mal façons au niveau de la Sphère Ministérielle Ousmane Tanor Dieng, Direct News s’est penché sur cette nébuleuse avec un acteur qui pèse plusieurs dizaines de milliards de marchés au niveau du Pôle Urbain de Diamniadio. Ce dernier se cache derrière cette structure qui semble faire dans les bâtiments au rabais et qui sous traite la construction de ses ouvrages.

Arrivés au niveau du site de la Maison des Nations Unies, nous avons été frappés par le nombre d’ouvriers et autres responsables de chantiers typés asiatiques ou chinois pour être plus précis. Des écritures en chinois et logo d’entreprises chinoises sur divers endroits du site démontrent que les Chinois sont aux commandes dans la construction de cet ouvrage. Mais comment en être autrement quand on sait que l’entreprise Envol a disposé de ce marché sans réelle expérience dans la construction. Mais pour comprendre, il faut remonter quelques années en arrière et aller dans les couloirs de l’Agence du Patrimoine bâti,  dirigée en son temps par Abdoul Karim Fofana devenu Ministre de l’Urbanisme dans le gouvernement Macky II.

Envol, piloté par un trio d’anciens hauts fonctionnaires : Madani Tall, Moctar Thiam et Aminata Thiam

Avec deux marchés qui avoisinent les 280 milliards de nos francs, l’un portant construction de sphères ministérielles pour un montant de 56 milliards et le second, la maison des Nations Unies pour 175 milliards, la société Envol est une véritable Start up qui en moins de 5 ans de présence sur notre sol a réussi à atteindre les cieux. Dirigée par un trio bien connu de quelques Sénégalais avec comme PCA Madani Tall, ex-Directeur des Opérations mondiales de la Banque mondiale pour le Sénégal de 2004 à 2008, Mactar Thiam qui a été responsable du projet autoroute pour la Banque Mondiale qui occupe les fonctions de Directeur Général et Aminata Niane la toute puissante ex-Directrice générale de l’APIX en tant qu’administrateur-conseil. La bande des trois qui se sont côtoyés sous le régime Wade dans le cadre du projet d’autoroute Dakar Diamniadio est revenue en redoutables hommes d’affaires sous le « Macky » en s’appropriant sans état de service connu des marchés d’édifications pour le compte du Patrimoine bâti de deux ensembles d’ouvrages au niveau de Diamniadio. Un marché conclu en l’absence de toute procédure d’appel à concurrence et négocié entre les murs de la Direction générale de l’Agence du patrimoine bâti de l’État.

Sous-traitance avec des Chinois

Mais le plus cocasse dans l’histoire, c’est que la société Envol c’est au plus une équipe de 60 employés loin des structures spécialisées dans le BTP qui compte des centaines de travailleurs. Pour cela, Envol a pu user d’un modèle de sous-traitance en confiant la réalisation des ouvrages à la société chinoise WIETC (Weihai International Economic & Technical Cooperative Co.Ltd), une entreprise qui dispose d’un droit d’exploitation à l’étranger confié par le ministère du Commerce de Chine, et en s’assurant de disposer d’une rente sous forme de loyer et la facturation de divers frais liés à l’entretien des bâtiments pendant une dizaine d’années. En plus, de disposer de marchés sur un plateau, Envol a bénéficié de la main généreuse de la méga banque panafricaine Coris Bank International, qui a mis sur la table une enveloppe de 30 milliards sur la base d’un engagement de l’État du Sénégal à s’acquitter de loyers sur plusieurs années. En somme, Envol a eu le jackpot, car après les sphères ministérielles représentant le premier marché de la jeune entreprise, elle s’est vue confier la réalisation de la Maison des Nations Unies pour 175 milliards de nos francs et là encore bis repetita, Madani Tall et Cie sont allés chercher un sous-traitant chinois.

Une situation qui mérite d’interpeller le Patrimoine bâti sur la nature de ce contrat conclu avec Envol qui ne disposait d’aucune référence dans la réalisation d‘ouvrages de ce type et dont les promoteurs sont plus réputés être de hauts fonctionnaires. Il apparaît nécessaire de revoir les conditions d’attribution des marchés et surtout de procéder à l’évaluation des bâtiments de Envol qui au moment de tomber dans le patrimoine de l’État risque de voir les promoteurs sous d’autres cieux nous laissant sous les bras des ouvrages qui à la longue subiront l’instabilité des sols de Diamniadio comme le confie un expert très au fait du dossier. D’ailleurs, il est à signaler qu’ à peine construits, les bâtiments commencent à se fissurer. Des services qui y avaient élu quartier déménagent à nouveau pour disent-ils, ne pas mettre en péril la vie de leurs employés.

« Bâtiments made in China » ou « murs Corona 

Car déjà, au niveau de la Sphère ministérielle Ousmane Tanor Dieng, les fonctionnaires parlent « de bâtiments made in China » ou « murs Corona ». La volonté du Chef de l’État de réduire le train de vie de l’État et de faire des économies sur les charges locatives en reconstituant le patrimoine immobilier a été chèrement payée par le contribuable sénégalais avec 280 milliards refilé par Abdoul Karim Fofana à Envol, une somme qui représenterait que les coûts liés aux constructions, car il semble que la structure qui fera « fortune » sous nos cieux à encore d’autres frais liés aux charges locatives et d’entretien à encaisser. Une revue du contrat qui lie  l’Agence du patrimoine bâti à Envol est nécessaire pour éviter de vivre le syndrome de l’autoroute à péage.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici