Dread Maxim Amar est de retour. Le reggae-man qui s’était éclipsé après la sortie d’un album refait surface. Pour les besoins de son prochain album mais aussi pour dire le fond de sa pensée sur tout.
C’est l’un des reggae-men les plus célèbres du Sénégal. Dread Maxim Amar a marqué plus d’un amoureux de cette musique qui nous vient de la Jamaïque. Avec un timbre vocal captivant et des textes instructifs, le reggae-man avait réussi à se faire connaitre des Sénégalais épris de Mbalax. Mais après son premier album, il s’est retiré peu à peu de la scène musicale. Pas sans raisons. « Depuis 2010, je suis entre la Belgique, l’Italie et surtout la France. Mais c’est à partir de 2012 que je n’ai plus mis les pieds au Sénégal pour des raisons professionnelles. Parmi elles, il y a la recherche de la qualité musicale », s’explique-t-il. « Par ailleurs, il y a des raisons privées qui m’ont poussé à m’éloigner du Sénégal », ajoute-t-il plus loin. Entretemps, il a précisé que cet exil qui n’en est pas un lui a permis de rencontrer une structure comme « Reason Studio » qui produira son prochain album dont la sortie est prévue vers la fin de l’année. Pour le moment, ses inconditionnels devront se contenter de l’Ep dont le titre phare est sans doute « Reggaerevolution ».
Répondant à une question sur sa folie présumée, le reggae-man joue au philosophe. Il dit : « Les rumeurs restent des rumeurs. Dread Maxim fait partie des fous. Mais, je pense que je ne suis pas le plus fou. Non ! Je vous que les gens s’inquiètent de mon sort. D’ailleurs, j’ai parlé de la folie dans mes chansons. « Kan moy doff ? » (Qui est fou ?) Pour dire que la folie frappe en plein milieu de l’intelligence. Ce qui est sûr, c’est que les fous sont parmi nous ». Une bonne transition pour demander se poser la question à savoir qui est le plus fou ? En ce qui le concerne, le reggae-man revendique son indépendance par rapport à toutes les croyances. Lui veut juste être « rasta » et « bayefall ». Car à son avis, toutes les religions, que ce soit l’islam, le catholicisme ou le judaïsme sont source de conflit. « Je crois en l’existence d’un seul Dieu », idéalise-t-il.
Le diagnostic qu’il fait de l’Afrique d’aujourd’hui n’est pas complaisant. Pour le chanteur, le continent noir est malade de ses dirigeants. « Nous continuons d’être des esclaves à cause de nos dirigeants et leurs complices. Cela me fait mal au cœur », dénonce-t-il vigoureusement non sans exhorter les populations à faire le bon choix quand l’occasion leur sera donnée de choisir ceux qui présideront à leur destinée. S’agissant de la gestion de Macky Sall, il croit dur comme foc que « rien n’a changé ». « Les actes qu’il pose ne me rassurent pas mais l’avenir nous dira s’il est un bon choix. En tout cas, les choses stagnent alors qu’elles doivent évoluer », fait-il remarquer. Apres une telle présentation de la situation, est-il permis de rêver ? À en croire Dread Maxim, avec les politiciens, mieux vaut s’attendre au pire car « ils ne sont là que pour leurs propres intérêts ». « Il y a un déphasage total entre eux et les populations. J’ai l’impression qu’ils n’aiment pas leurs pays…».
