Dossier Cheikh Guèye : Les secrets de l’affaire qui a fait tomber Ismaïla Madior Fall dévoilés

Ismaïla Madior Fall
Ismaïla Madior Fall

Le dossier d’accusation adopté hier par l’Assemblée nationale révèle les détails d’une affaire qui continue de défrayer la chronique, rapporte L’As. On en sait désormais un peu plus sur les faits reprochés à Ismaïla Madior Fall dans le cadre de la construction du Palais de Justice de Pikine-Guédiawaye.

Selon L’As, l’accusateur de l’ancien Garde des Sceaux, à savoir le promoteur Cheikh Guèye, lui a été présenté par Mohamed Anas El Bachir Wane, ex-directeur de la Construction au ministère de la Justice. Le journal L’As précise que Cheikh Guèye, représentant de la société « Technologie Consulting Service (TCS) », a été entendu au cours de l’enquête.

Il a confirmé la tenue d’une réunion tripartite avec le ministre de la Justice de l’époque et le directeur de la Construction, au terme de laquelle deux accords ont été conclus. Le premier concernait la construction d’un centre d’accueil pour enfants à Liberté 6, sur une superficie de 373 m² pour un coût de 375 millions FCFA. Le second portait sur la création d’un centre de surveillance électronique estimé à 576 460 571 FCFA, contre attribution d’un terrain de 9 430 m², selon les informations de L’As.

Toujours d’après L’As, Cheikh Guèye a déclaré aux enquêteurs avoir exigé que le bail soit établi à son nom. Il a accusé Ismaïla Madior Fall de lui avoir personnellement réclamé 250 millions de FCFA en échange desdits marchés. Il a affirmé avoir versé un acompte de 50 millions de FCFA en espèces dans le bureau du ministre, en présence de Mohamed Anas El Bachir Wane.

Ce dernier a d’ailleurs confirmé, lors de son audition, qu’il y avait eu des discussions entre le promoteur et Ismaïla Madior Fall concernant une somme que le promoteur devait verser pour la signature du contrat de construction du centre de surveillance, relate L’As. Par ailleurs, L’As indique que M. Wane a aussi déclaré avoir été témoin de la remise de l’argent.

Concernant le blocage des travaux, Cheikh Guèye a évoqué un manque d’autorisation de construire et un désaccord persistant avec l’ex-ministre, qui aurait continué à exiger le reliquat de 200 millions de FCFA, malgré l’absence du bail. Selon L’As, ce refus de paiement aurait entraîné la rupture des accords par Ismaïla Madior Fall.

Le journal ajoute que l’ex-directeur des constructions, Mohamed Anas El Bachir Wane, a confirmé que le ministre avait, après de multiples pressions, restitué les 50 millions au promoteur. Quelques jours après cette restitution, Ismaïla Madior Fall aurait également menacé d’annuler le bail, ce qui fut finalement acté.

Enfin, L’As conclut que cette affaire soulève de lourdes interrogations sur la gestion des marchés publics et l’éthique dans l’attribution des contrats ministériels, mettant à mal la crédibilité de l’administration judiciaire.

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