A la fois showman, vantard assumé, poète et philosophe, Mohamed Ali, décédé vendredi à l’âge de 74 ans, était le roi des punchlines et l’inventeur du trash-talking. Petite compilation.
«Vole comme le papillon, pique comme l’abeille. Et cogne, jeune homme, cogne !»
En anglais : «Float like a butterfly, sting like a bee. Ohhhh. Rumble, young man, rumble !»L’envolée la plus mythique de Mohamed Ali, répétée plusieurs fois tout au long de sa carrière, est une trouvaille de Drew Bundini Brown, l’un de ses entraîneurs et auteur de ses discours
«Rien que la semaine dernière, j’ai tué un rocher et blessé une pierre»
Du pur Ali dans le texte, prononcé le 30 octobre 1974 avant son combat contre George Foreman.
Une phrase qui se déguste, enrobée de ce qui l’entoure : «Vous croyez que le monde a été choqué par la démission de Nixon ? Attendez que je botte le cul de George Foreman. Je vole comme le papillon, pique comme l’abeille. Ses poings ne peuvent pas toucher ce que ses yeux ne voient pas. (…) Je me suis déjà battu contre un alligator, j’ai déjà lutté avec une baleine. J’ai mis les menottes à un éclair, j’ai jeté le tonnerre en prison. Rien que la semaine dernière, j’ai tué un rocher, blessé une pierre, et envoyé une brique à l’hôpital. Je suis tellement méchant que je rends la médecine malade.»
«Je suis si rapide que la nuit derrière, j’ai éteint la lumière dans ma chambre d’hôtel. J’étais dans mon lit avant que la pièce soit plongée dans l’obscurité»
Une autre pépite présente dans ce discours. Dans le même genre : «Je vais le taper tellement fort qu’il aura besoin d’un chausse-pied pour mettre son chapeau.»
«L’herbe pousse, les oiseaux volent, les vagues mouillent le sable. Moi, je tabasse des gens»
Un bon exemple de la verve brutale mais poétique du boxeur.
«Joe est tellement laid que quand il pleure, ses larmes font le tour et passent derrière sa tête»
Inventeur du trash-talking, Mohamed Ali n’épargnait personne. Surtout pas son rival de toujours, Joe Frazier.
«Vous n’êtes pas aussi bête que vous en avez l’air, j’ai vu votre femme»
Celle-là était adressée au président des Philippines Ferdinand Marcos avant le dernier combat d’Ali contre Joe Frazier.
«Je n’ai rien contre le Vietcong. Aucun Vietnamien ne m’a jamais traité de négro»
Le talent oratoire d’Ali se mettait aussi au service de ses convictions politiques, notamment lorsqu’il refusa de s’engager au Vietnam.
«Il est difficile d’être humble lorsque vous êtes aussi grand que je le suis»
Des décennies avant Zlatan Ibrahimovic, Mohamed Ali était le meilleur pour faire l’arrogant. Dans le même genre : «Je suis le plus grand. Je l’ai dit avant même de savoir que je l’étais.»
«Dieu m’a donné la maladie de Parkinson pour me montrer que je n’étais qu’un homme comme les autres»
Même malade et affaibli, Mohamed Ali a conservé ce sens de la formule inimitable.
«Le silence est d’or quand vous n’avez pas de bonne réponse à donner»
Certaines déclarations d’Ali avaient une telle profondeur qu’elles sont restées commme des leçons philosophiques.
l’Equipe
