Le discours de nouvel an est une occasion solennelle pour un chef d’Etat de s’adresser à son peuple. Le Président Macky Sall n’a pas fait exception à la règle. Il a fait le bilan des réalisations accomplies durant l’année écoulée, listé ceux en cours et donné des engagements pour l’année nouvelle. Comme c’est devenue la tradition, les plateaux télés, les radios et la presse écrite et en ligne ont été investis aussi bien par le pouvoir que l’opposition. Cette dernière n’y est pas allée de main morte pour s’attaquer au message du président de la République. Quand les uns estiment que rien n’est nouveau sous le soleil, d’autres démontent les chiffres avancés, d’autre encore énumèrent les engagements non tenus. Pendant ce temps, les partisans du pouvoir tentent de défendre bec et ongles leur leader et son bilan, avançant parfois, sans maîtrise, des chiffres qui jettent encore plus de flou dans la tête du pauvre Sénégalais lambda. Ce n’est pas tout, les groupuscules d’acteurs zappés dudit discours, feront comme les politiques en investissant la presse pour s’indigner d’avoir été oubliés. Ceux qui ont été « touchés » par le message feront de même pour s’en réjouir. Après quelques jours de polémique, une autre controverse viendra enterrer le discours et soulever les passions. Et ainsi de suite, c’est ça la politique au Sénégal. Sauf que peu de « gorgoorlus » (débrouillards), s’intéressent audit discours, spectateurs indifférents de la comédie des politiciens. Occupés qu’ils sont à se décarcasser pour assurer la dépense quotidienne, ils n’attendent plus rien des hommes politiques. Peut-on leur en vouloir quand, comme Sisyphe et son rocher, ils doivent éternellement ployer sous les charges sans espoir de se voir être déchargés un jour de leur fardeau ?
