Dialogue national : les réserves de Mactar Sylla

Mactar Sylla premier Directeur de TV5MONDE Afrique, est l’invité de l’émission dominicale « Jury du Dimanche », qui passe sur ITV.

A l’occasion, ce doyen de la presse sénégalaise et africaine s’est prononcé sur la situation politique, affichant ses réserves relativement au dialogue national.

M. Sylla révèle qu’il fait « partie des gens qui ont conforté l’idée du dialogue national au niveau du chef de l’Etat ».

Toutefois, il militait pour un dialogue plus inclusif. « Un dialogue pas seulement pour les politiques, mais un dialogue national qui embrasse toutes les questions politiques, culturelles, sociales, environnementales… », énumère-t-il.

Le site SansLimites, qui a décrypté pour vous cet entretien, cite cet autre extrait de l’émission où Mactar Syalla déclare : « Si j’avais la mission de concevoir, d’organiser le dialogue, je l’aurais fait autrement en terme d’inclusivité, en terme de démarche, en terme de calendrier, en terme de thème à aborder. Mais les choses sont faites et je crois que le dialogue n’est pas une fois pour toutes. Les politiques ne font pas plus de 0,05% de la population. Les opérateurs économiques sont concernés. Les communautés religieuses sont concernées, les femmes sont concernées, la jeunesse est concernée, les associations sont concernées. Cela implique toute la société dans son sens le plus large. Et tout ce beau monde doit pouvoir participer à ce dialogue ».

« Au niveau des thématiques, poursuit l’invité de ITV, si l’on règle les questions politiques, sans régler les questions économiques, malgré le dialogue, cela n’a pas empêché que les jeunes continuent aujourd’hui à prendre les pirogues ». « C’est une responsabilité collective », déduit Mactar Sylla, en des propos reproduits par SansLimites.

M. Sylla trouve aussi nécessaire de mettre l’accent sur l’éducation à la citoyenneté.

Auparavant, l’universitaire est largement revenu sur la pétition des 141 universitaires à la rescousse de Ousmane Sonko. Et c’est pour jouer la carte de l’apaisement.

« En tant qu’intellectuel moi-même et tant qu’universitaire, c’est une démarche que je comprends parfaitement. C’est le propre des intellectuels, des universitaires, de manière générale, partout dans le monde de se prononcer sur les questions d’actualité, les questions qui impactent la vie des nations », déclare Sylla.

Il comprend également qu’il ait « de l’autre côté, des conceptions tout à fait différentes ». « L’essentiel est d’inscrire tout dans un débat productif…dont la finalité c’est la paix, le développement de notre pays, l’affirmation et l’ancrage de la démocratie, tout cela dans une certaine convivialité. Il n’est pas nécessaire de soulever des montagnes, de créer de l’acrimonie inutilement. Ce sont des points de vue, ce sont des positions, ce sont des postures. Ils peuvent être légitimes, justifiés ou pas. Ce sont des postures qui sont là, qu’on peut apprécier, qu’on peut ne pas apprécier », mentionne encore l’invité du « JDD ».

A la question de savoir s’il aurait signé la tribune s’il y était associé, Mactar Sylla a opté pour une expectative prudente. Il a préféré ne pas se prononcer par un phrasé tranchant, car dit-il, il est « dans une démarche de pacification. « J’ai des propositions à faire, quand vous êtes dans cette posture, vous ne pouvez pas vous situer dans un camp. Je pense qu’aujourd’hui il faut qu’on cesse cette guerre de tranchées », précise-t-il sa pensée.

Il souligne qu’il ne nourrit pas « une vision manichéenne » de la « vie sociale, de la politique, de la démocratie…avec les bons d’un côté, les méchants de l’autre. Il y a des bons et des méchants de tous les côtés».

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