Dialo Diagne à cœur ouvert: « Mon père Pape Bassirou Diagne avait désigné Abdoulaye Makhtar Diop comme successeur »

Dialo Diop Diagne, Grand Serigne de Dakar (GDS) est revenu sur la vie de son père, l’historique des deux Grands Serigne de Dakar, ses relations avec ses frères Abdoulaye Makhtar Diop et Pape Ibrahima Diagne. Il a aussi évoqué les activités de la Fondation qui porte le nom de son père. A cœur ouvert avec un jeune dandy qui épouse les vertus et goûts vestimentaires de son vénéré père !

Dialo Diop Diagne : Que retenez-vous essentiellement des qualités de votre défunt père ?

JDJ : Des qualités difficiles à trouver chez des personnes contemporaines. Etre ouvert, disponible à tout moment, généreux, prêt à se sacrifier pour les autres, altruiste, solidaire. Le grand Serigne était un médiateur social, un ambassadeur de la paix et en cela il symbolisait également le culte du dialogue, notamment dans le champ politique. Il a toujours pris son bâton de pèlerin pour rapprocher des parties en bisbilles. C’était un homme de consensus au commerce facile.

Tous les jours, du matin au soir, il était au bureau en train de recevoir sans discontinuer des gens nécessiteux, solliciteurs. D’ailleurs, nous, ses enfants, en avons souffert parce que nous ne le voyions presque pas. Il partait tôt au bureau et rentrait tard, au moment où nous étions dans les bras de Morphée. Ayant compris que ce bon père ne nous appartenait pas à nous seuls, nous décidions de passer la journée avec lui au bureau, histoire de nous rapprocher davantage de lui. C’était en quelque sorte un missionnaire. Et il a merveilleusement accompli sur terre sa mission. Voilà quelques-unes de ses nombreuses bonnes qualités.

Ses rapports avec Serigne Babacar Sy

 

Dialo Diagne à cœur ouvert: "Mon père Pape Bassirou Diagne avait désigné Abdoulaye Makhtar Diop comme successeur"
Je peux dire que c’est un legs qu’il a hérité de ses parents. Les bases étaient établies depuis mon ancêtre Marème Diop, qui était une contemporain de Serigne Babacar et de Serigne Fallou. A l’âge de quatre ans, on l’a confié à Serigne Babacar pour ses humanités coraniques. Il est resté chez lui jusqu’à l’âge de douze ans. Sa proximité avec Serigne Babacar faisait qu’il était choyé dans le daara où se trouvait son condisciple Abdoul Aziz al Amine, fils de son guide religieux.

On raconte que pendant le Ramadan, à la rupture du jeûne, Serigne Babacar partageait son repas frugal avec lui. C’est pourquoi quand il a perdu tôt son père à l’âge de 17 ans, il a fait de Serigne Babacar son mentor, son guide spirituel. Ma grand-mère Marème Diop était l’amie de Sokhna Astou Kane, épouse de Serigne Babacar et mère de Cheikh Tidiane Al Makhtoum, Abdoul Aziz Al Amine. Et à chaque Gamou, elle partait à Tivaouane un mois avant et y restait un mois après.

Quand Serigne Cheikh, pour des raisons politiques, a été emprisonné à Dakar, Sokhna Astou a jugé nécessaire de ne pas faire le déplacement parce qu’il y avait Grand-mère Marème. Ainsi tout ce dont avait besoin le fils de Serigne Babacar embastillé, elle s’en occupait. Quand Sokhna Astou Kane était malade et hospitalisée à Dakar, c’était Grand-mère Marème Diop qui était à son chevet. Et lorsqu’elle était retournée à Tivaouane, c’est toujours ma grand-mère qui était restée avec l’épouse du vénéré guide jusqu’à ce qu’elle tirât sa révérence. Et c’est Grand-mère Marème qui aussi avait accompli le bain mortuaire de Sokhna Astou Kane.

C’est donc dire comment mon père voire sa famille était liée à Serigne Babacar et à sa famille. Donc, ce sont des relations séculaires solides qui unissent les deux familles. Et je vous signale que c’est mon arrière-grand-père Makhtar, père de Marème Diop, qui dirigeait à la Zawiya de El Hadji Malick Sy, sur recommandation de ce dernier. Donc, mon ancêtre Makhtar était un contemporain de Maodo Malick, Grand-mère Marème était contemporaine de Serigne Babacar. Et quand mon père a été intronisé Grand Serigne de Dakar, c’est Abdoul Aziz Dabakh qui était Khalife des Tidianes.

 

Donc pour me résumer, les relations entre mon père et Serigne Babacar est un patrimoine qui transcende sa naissance. Mais ce qui déterminait le plus les relations entre mon père et son guide Serigne Babacar, c’est que ce dernier était la solution à tous ses problèmes. Chaque fois que mon père était en butte à des difficultés ou problèmes, Serigne Babacar apportait la solution idoine. Même quand ce dernier n’était plus de ce monde, il arrivait très souvent que mon père le vît en songe.

D’ailleurs, quand Dakar devait introniser mon père Grand Serigne et qu’une initiative parallèle avec Youssou Diop se tenait à Yeumbeul, Serigne Mansour Sy, Borom Dara Dji lui rapporta les propos de son défunt père vu en songe. Il lui signifia qu’avant onze jours, tout serait réglé à propos de son intronisation. Ainsi au 9e jour, le décret de son « Serignat » est signé et officiellement, il est reconnu par les autorités Grand-Serigne de Dakar.

Ainsi de 1985 à 1987, le décret n’a pas été signé à cause des divergences mais trois ans après, il est signé en faveur de mon père après que Serigne Babacar a indiqué à son fils Serigne Mansour ce qu’il devait faire spirituellement pour Bassirou Diagne Marème Diop. Mon père a lui-même rapporté que, quand le Grand Serigne de Dakar Momar Marème Diop a quitté ce monde, Serigne Babacar, en rêve, lui a enjoint d’aller prendre Ndakaru. A ce moment-là, il se trouvait à Rome avec Abdoulaye Fofana pour les besoins de la création d’une société de pêche. Il n’est pas parvenu à décrypter ce message.

Le lendemain, un télex, lui annonçant la mort de Momar Marème Diop, lui est parvenu. Mais il ne pouvait pas faire une corrélation entre le rêve et la mort du Serigne Dakar. Et quand il rentra au Sénégal, il entendait partout que c’est Bassirou qui devait succéder à Momar Marème Diop. Et il comprit toute la plénitude mystique du message du défunt khalife des Tidianes.

 

Il arrivait que mon père, le jour de la Tabaski, accomplît son rituel et se rendît au mausolée de Serigne Babacar. Une fois, il m’a dit avant sa mort que, dans un rêve, Serigne Babacar est venu à la maison bien habillé pour le chercher. L’un des yeux du guide était de couleur rouge comme s’il était atteint de la conjonctivite. Il lui a remis un papier à lire. Mais le papier est tombé et c’est en ce moment qu’il s’est réveillé.

Mais je m’en remis à un interprète de songe qui habite en Guinée Bissau. Ce dernier m’a affirmé que sa fin était proche. Chose que je ne pouvais lui dire. Et j’ai pris l’envers du rêve pour lui dire qu’il allait se remettre de son mal. Et dans la journée, on a reçu deux visites à la maison à travers lesquelles je remarquais quelques indications de son rêve. Serigne Maodo Sy, un des visiteurs, avait l’œil rouge comme celui de Serigne Babacar dans le rêve.

Et voilà qu’au bout de 40 jours, il tira sa révérence un lundi 25 mars 2013 comme Serigne Babacar s’était retiré du monde un lundi 25 mars 1957. Et à l’heure matinale, plus précisément entre 10h et midi, moment pendant lequel il avait l’habitude hebdomadairement de se consacrer à la lecture du Saint Coran pour son guide. Voilà succinctement ce que je peux dire sur les relations mystiques et mystérieuses entre mon père et son vénéré guide Serigne Babacar.

Votre père est connu comme un stabilisateur social. Et voilà que sa succession a déstabilisé sa famille !

Aujourd’hui le Sénégal est orphelin des médiateurs sociaux comme feu mon père. S’il y avait des problèmes quelque part, dès qu’il était au courant, il n’attendait personne, il ne demandait la permission à personne pour jouer le rôle qui lui seyait. Et en retour, il n’attendait aucun dividende.

 

Aujourd’hui, sa succession est entachée par des querelles entre frères. Ce qui ne devait point se produire puisque traditionnellement et en fonction du droit de primogéniture, Abdoulaye Makhtar Diop est légataire du trône «serignal». Donc a priori, il ne devait pas y avoir de problème de succession.

Mais pour comprendre les remous qui caractérisent cette succession, il faut remonter un peu sur l’histoire du « Serignat » de Dakar. Doudou Diop Moussé, père d’Abdoulaye Makhtar Diop, candidat à la succession du défunt Grand Serigne de Dakar, El Hadji Ibrahima Diop décédé en 1969, est évincé par le président de la République du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, qui l’accusait d’être proche de l’opposition clandestine, un ancien du Pra-Sénégal.

De ce fait, Senghor a demandé à deux notables lébous dont je tairais les noms par décence, de lui chercher quelqu’un à la place de Doudou Diop Moussé, fils de Moussé Diop, ancien Grand Serigne de Dakar. C’est ainsi que Momar Marème Diop, habitant Yeumbeul et proche du président Senghor, est intronisé au détriment de l’héritier légitime. Et cela, avec la complicité des dignitaires préposés à l’intronisation.

Et Senghor lui octroie une résidence digne de sa stature près de la stèle de la place de Nation, lui ouvre une boulangerie pour lui permettre de gagner son pain, lui offre une voiture avant de le nommer Conseiller coutumier auprès du gouverneur de la Région de Dakar. La famille de Doudou Diop Moussé, donc notre famille, se révolte et Mbaye Diagne Degaye, alors « Ndey Ji Rew », époux de ma grand-mère Marème Diop, conduit Doudou Diop Moussé à Santhiaba (là où Abdoulaye Makhtar Diop a été intronisé) et l’y consacre Grand Serigne de Dakar.

 

Mais Momar Marème Diop a eu la chance d’être intronisé dans un lieu de couronnement traditionnel, qui est la maison d’Ismaïla Guèye par ces dignitaires qui ne le connaissaient même pas. Ce qui a fortement déplu à ma grand-mère Marème Diop. C’est une plaie incicatrisable. Exaspéré par cette situation, Abdoul Aziz Al Amine est allé signifier à Senghor que le Serigne Ndakaru légitime est et demeure Doudou Diop Moussé. Senghor lui réplique que ce dernier est un ancien du Pra-Sénégal.

Mais pour couper la poire en deux, le Président Senghor propose que Doudou Diop Moussé soit l’adjoint de Momar Marème Diop pour bénéficier des mêmes passe-droits que ce dernier. Ce que notre famille refuse par dignité. Senghor publie alors le décret qui officialise Momar Marème Diop, Grand Serigne de Dakar. Toutefois, notre famille procure à Doudou Diop Moussé les mêmes biens matériels, vestimentaires et même plus que Momar Marème Diop en a obtenu de Senghor. Mais notre tendon d’Achille, c’était que l’Etat avec sa toute-puissance, était avec Momar Marème Diop. Doudou Diop Moussé meurt en 1979 sans qu’on ne le remplace.

C’est pourquoi on a demandé à Abdoulaye Makhtar Diop qui a nié le titre de Grand Serigne à Bassirou Diagne pourquoi son père n’a pas été remplacé à sa disparition. Il a fallu que Momar Marème tire sa révérence en 1985, pour que l’on procèdât à la nomination d’un nouveau Grand Serigne. Et les cinq dignitaires, qui ont couronné Momar Marème Diop au détriment de Doudou Diop Moussé, ont jugé que mon père Bassirou Diagne est l’héritier légitime du trône.

C’est ça la chance de mon père. Au départ, il a manifesté un certain désintérêt à cause des déchirements dans la communauté mais les dignitaires lui ont fait savoir que son avis n’a aucune importance devant la volonté communautaire. Mais à Yeumbeul d’où est originaire, le défunt Momar Marème Diop n’accepte pas l’intronisation de Bassirou et propose Mame Youssou Diop, fils d’Ibrahima Diop, GSD décédé en 1969.

 

Abdou Diouf, président de la République d’alors, nomme par décret mon père Grand Serigne Dakar et son challenger Conseiller coutumier auprès du gouverneur de la Région de Dakar. Durant ses 27 ans de règne, Bassirou Diagne est contesté par El Hadj Mame Youssou Diop. Au décès de ce dernier, en 1987, il est successivement relayé dans la contestation par El Hadji Libasse Diop, El Hadji Ibrahima Diop, de Yeumbeul, qui a été le candidat rival imposé par Abdoulaye Wade, tout nouveau Président, pour contrecarrer mon père. Massamba Coki Diop le remplace à sa mort en 2007. Il faut souligner qu’Abdoulaye Makhtar s’est présenté contre Massamba Coki mais il a été battu d’une voix. Déjà cela montrait qu’Abdoulaye Makhtar ne reconnaissait pas le « Serignat » de mon père.

Voilà, il a fallu que je relate l’historique des deux Grands Serigne Dakar (GSD). Mais ce qui se passe actuellement est surréaliste parce que les deux actuels GSD viennent d’une même maison.

Abdoulaye Makhtar Diop est fils de Doudou Diop Moussé et Pape Diagne fils de Bassirou. Bassirou étant le jeune frère de Doudou Diop Moussé parce que partageant la même mère, Marème Diop. Donc, c’est cela l’acuité du problème. Mais il faut se dire que tout le problème vient de feu le « Ndey Ji rew » Alioune Diagne Mbor, qui en plein deuil de mon père, convoqua Abdoulaye Makhtar Diop à Santhiaba pour lui demander de déposer sa candidature pour le Grand «Serignat» de Dakar puisque Massamba Coki, Grand Serigne de Dakar rival de Bassirou Diagne, n’était plus de ce monde depuis 50 jours si on prend comme repère le décès de Bassirou Diagne. Massamba Coki est décédé le 4 février 2013 et Bassirou le 25 mars de la même année. Les dignitaires qui ont intronisé mon père ont recommandé à Alioune Diagne Mbor d’attendre après le 40e jour de son décès pour parler de la succession au trône. Mais il a répond qu’il n’attendrait pas parce que n’ayant jamais reconnu le «Grand Serignat» de Bassirou Diagne.

 

Et au 8e jour de la mort de mon père, Alioune Diagne Mbor nomme Abdoulaye Makhtar Grand Serigne de Dakar. Nous avons attendu le 40e jour du décès de mon père pour parler de sa succession au «Serignat». Puisque mon père n’a pas été un Grand Serigne de Dakar illégitime, nous avons pris en famille la résolution de contre-attaquer et de procéder à l’intronisation de son successeur. Et c’est ainsi que Pape Ibrahima Diagne, l’ainé de ma famille, a été désigné Grand Serigne de Dakar. Abdoulaye Makhtar a tenu des propos déplacés à l’égard de mon père, son oncle, lesquels propos lui ont valu moult critiques. Et il faut préciser que le Président Macky Sall n’a jamais tourné le dos à notre famille parce que mon père l’a soutenu pendant les années de braise,  quand tout le monde le fuyait. Aujourd’hui, il reconnait d’égale dignité les deux Grand Serigne de Dakar.

Maintenant que la période de tension et d’émotion est passée, il faut revenir à la raison et reconnaître que c’est Abdoulaye Makhtar Diop qui est le légataire légitime du trône. Même mon père, de son vivant, le faisait savoir. D’ailleurs, il a même indiqué le manteau de son intronisation. Et mon père serait surpris s’il revenait sur terre pour constater que le tiraillement est familial, il tomberait des nues. Mon père a, devant témoins, déclaré à Abdoulaye Makhtar qu’il souhaiterait le voir intronisé Grand Serigne de Dakar avant sa mort et que, lui, il ne serait qu’un Grand Serigne de Dakar honoraire. Mais ce sont les propos désobligeants d’Abdoulaye Makhtar qui avaient révolté la famille de Bassirou. Moi, en tant que benjamin de mon père, je suis équidistant vis-à-vis de mes deux frères.

 

Vos relations avec Abdoulaye Makhtar Diop ?

Mes relations avec Abdoulaye Makhtar sont au beau fixe même si je n’attends aucun soutien financier de lui. Une partie de ma famille est en colère contre moi mais mon rôle, c’est de tout faire pour réconcilier les parties antagonistes. Certains disent que j’ai même élu domicile chez Abdoulaye Makhtar Diop, d’autres m’insultent à travers le net, en me traitant de larbin. Mais cela m’indiffère parce que lui, au moins, il m’écoute, il me prend au téléphone, il répond à mes sms, contrairement à l’autre qui s’enferme dans son mutisme et recroqueville dans son monde, en méprisant les autres. Pendant la campagne d’intronisation de Pape Diagne, j’ai déversé un torrent d’insanités sur Abdoulaye Makhtar pour répliquer à ses propos irrespectueux envers mon père. Mais après la guerre, la paix. Toutes les grandes guerres les plus meurtrières ont fini autour d’une table alors pourquoi pas ce différend qui oppose des frères d’une même famille ?

Avez-vous espoir que les deux parties se réconcilieront ?

Je ne le pense pas parce que je ne vois aucun assouplissement venant des deux côtés. C’est le durcissement littéral. Aujourd’hui, c’est la méfiance voire la paranoïa des deux côtés. On est arrivé à un moment où Pape Diagne ne serre plus la main de son frère Abdoulaye Makhtar parce que ne voulant pas, pour des raisons superstitieuses, voir sa cuirasse mystique être anéantie. Et pourtant, c’est l’Islam, notre religion, qui recommande à tout croyant de saluer son prochain.

 

Quand ils se rencontrent dans des cérémonies, ils s’évitent pour ne pas se saluer. C’est pourquoi, vouloir réconcilier ces deux parties belligérantes, qui n’en manifestent aucune volonté, devient un travail de Sisyphe.

Aujourd’hui, nous sommes orphelins de ces médiateurs qui, en pareille occurrence, se seraient levés pour jouer les bons offices. Ceux qui doivent jouer ce rôle du fait de leur position élevée dans la pyramide des âges de la communauté léboue en cas de différends, sont aujourd’hui ceux-là qui sont à couteaux tirés. Pourtant, mon père et son rival de Grand Serigne de Dakar Ibrahima Diop ne se sont jamais dit du mal. D’ailleurs, on les voyait côte à côte dans certaines cérémonies échangeant sans animosité. C’était de la grandeur, de la grandeur dans la rivalité. Dans ce différend Makhtar Diop vs Pape Diagne, moi, qui assume ma proximité avec le premier nommé, je suis souvent pris à partie par l’entourage de mon demi-frère. Aujourd’hui, les membres des familles antagoniques ont dépassé cette guéguerre inutile, en rabibochant les relations contrairement aux deux Grand Serigne de Dakar rivaux, principaux acteurs de cette tension.

Parlez-nous de la Fondation Bassirou Diagne !

Nous l’avons mise sur pied pour perpétuer la mémoire du père. Et les principes fondateurs de notre structure, ce sont la solidarité et le partage. Ces valeurs fondaient l’action de mon père. Nous intervenons dans plusieurs domaines (médical, alimentaire, social…) pour assister les nécessiteux sans discrimination.

 

Je ne peux pas vous dire combien nous débloquons pendant le Ramadan, la Tabaski et la Tamkharit. Et il faut préciser que l’Etat ne nous aide en rien. Et d’ailleurs, je ne l’ai jamais sollicité. Tous les biens de la Fondation proviennent des bonnes volontés et des partenaires. Nous faisons cela, loin des caméras de la télévision, parce que mon père aimait la discrétion quand il s’agissait d’aider son prochain.

Et nous faisons de sorte que les gens ne viennent pas à la Fondation pour faire des rangs interminables souvent lassants. Nous nous rendons aux domiciles des différents nécessiteux avec nos véhicules pour leur donner l’aide dont ils ont besoin. Nous accordons aussi des bourses d’études aux élèves et étudiants. Et tout cela, sans lourdeur administrative, sans protocole procédurier. En quelque sorte, ici (la Fondation, ndlr) c’est la maison de l’espérance.

Et quid de l’héritage de votre père ?

Jusqu’ici Rawane Mbaye dont la santé est précaire avait été chargé par mon père de s’occuper de son héritage mais il ne parvient pas à rassembler la famille hétéroclite. Les choses sont tellement complexes qu’on ne parvient pas à faire le partage de l’héritage. Quelque part, il y a un blocage au sein de la famille où l’entente fait vraiment défaut. Je remercie chaleureusement ma mère, Adja Fatou Diagne Bassirou. Je prie pour ma tante Adja Mame Marie Sow qui nous a quittés le 21 juin 2019 dernier.

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