Manko Taxawu Senegaal a fait face à la presse ce mercredi 02 août. Occasion saisie par Jean Paul Dias, de revenir sur « l’accord » entre Macky Sall et la France concernant la « dévaluation » du Franc Cfa. Selon Dias-père, le chef de l’Etat aurait promis à Emmanuel Macron de le faire après les élections Législatives. Prenant à témoins ses relations proches du dossier.
« Ça a commencé avec l’Afrique centrale. Vous savez que tous les pays francophones qui appartiennent au CFA et qui sont dans l’Afrique centrale ont du pétrole, sauf la République centre-africaine. Le prix du pétrole est tombé de 100 jusqu’à 30. Donc les revenus ont baissé. Mais quand ça a baissé, ils ont continué leur ‘standing’. Et quand il n’y avait plus d’argent, ils ont tiré, exagérément, sur les réserves de la banque centrale. Au point, il y a à peu près 6 ou 9 mois maximum, qu’une réunion s’est tenue à Yaoundé en présence de Mme Christine Lagarde, Dg du Fmi et de M. Sapin, ministre des Fiances de la France« , précise-t-il à l’entame de ses propos.
Il poursuit: « Ils (Christine Lagarde et M. Sapin) leur ont dit, ou bien c’est des restrictions ou bien c’est la dévaluation. Ils se sont engagés à restructurer, à gérer mieux. Ils n’ont pas pu à cause des habitudes. Et c’est ce qui explique que, dès que Macron a été élu président, il a reçu, immédiatement, Alassane Ouatara et Macky Sall, les deux locomotives de l’Afrique de l’Ouest. Et le problème de la dévaluation a été mis sur la table« .
Des révélations très graves qu’il assure, en aucun doute, « ne sont pas des élucubrations« , car, rappelle-t-il, il fut membre du conseil des ministre de l’Uemoa, avant de siéger à la Banque centrale, mais aussi membre du conseil des ministres de la zone franc.
« Donc je vous parle en connaissance de cause. Et j’ai encore des relations dans certains milieux français. Ce sont ces milieux là qui me l’ont rapporté, quand j’étais au mois de juin, à Paris« .
Les même relations qui lui certifient que des discussions ont eu lieu entre Macron et Macky Sall. « Macky Sall a été reçu, il était dans un jardin. On n’a jamais reçu le président du Sénégal de cette façon là et c’est là qu’il a dit, soutenu par son ministre des finances, qu’il fallait lui laisser le temps, c’est à dire, après les élections législatives. Quel était le deal?« , se demande-t-il.
« Ou bien vous, Afrique de l’Ouest, c’est à dire nous autres, on fait un prêt (Jean Paul Dias: parce que nous avons des réserves, plus de 500 milliards de réserves au moins, à l’Afrique centrale, moi personnellement je ne suis pas d’accord parce qu’ils ne vont jamais nous rendre cet argent), ou bien c’est la dévaluation. Alors, Macky leur a demandé: ‘naniou deugg balle bi, beu élections yi passé’ (laissez moi le temps jusqu’après les élections). Et bien s’ils (Bby) gagnent ou si on les laissent tranquille, ils vont mener le pays à la dévaluation« , tonne Jean Paul Dias.
Sur ce, le leader du Bcg de souligner que nos dirigeants n’en ont rien à faire car, « les 8 milliards et autres milliards volés, ils les ont déjà fait passer à l’extérieur. Et ils seront beaucoup plus riches. Et depuis le temps que je le dis, personne ne nie. Il y a au Sénégal, maintenant, des forces d’argent qui sont derrière Amadou Ba et qui poussent à ça, qui veulent coûte que coûte qu’il gagne pour qu’il reste ministre des Finances ou bien même Premier ministre. Parce que Mouhamed Boun Abdallah Dionne va quitter sa primature« , révèle-t-il.
Selon M. Dias, le Premier ministre ne voulait même pas battre campagne « parce qu’il est malade« . « Il voulait partir, on l’a forcé à rester. Alors on est dans la paranoïa: coûte que coûte il faut que tu gagnes pour avoir la légitimité de rester ministre des Finances, ou Premier ministre pour mener à bien la dévaluation« , regrette Jean Paul Dias.
Senego