Décryptage- Coût des Législatives 2017 : élections les plus dispendieuses et les plus chaotiques

Des montants pharaoniques ont été dépensés par l’Etat lors de dernières élections pour donner un souffle à notre démocratie. Mais, au vu des piètres performances de l’Administration dans l’organisation du scrutin où le pays a casqué gros entre les cartes biométriques presque invisibles, les moyens audiovisuels pour la Rts, l’impression des bulletins et les fonds de la Cena, le Sénégal a connu les élections les plus dispendieuses de son histoire pour des résultats chaotiques.

La démocratie a certes un coût, mais celui payé par le Sénégal dimanche dernier, est trop onéreux. L’Etat a mis le paquet pour donner un souffle nouveau à notre système. Une facture salée au vu des 52 milliards de francs Cfa dépensés dans la confection des cartes biométriques que peu ont reçues, des 10 milliards filés à la Rts pour la couverture des 47 listes en lice, de la dizaine de milliards pour l’impression des bulletins de vote, l’acquisition de millions d’enveloppes, des litres d’encre indélébile, des registres d’inscription, des urnes et 25 mille isoloirs commandés dare-dare pour faciliter le vote aux 6,2 millions d’électeurs.

Mais aussi d’énormes moyens pour sécuriser le vote et encore les fonds nécessaires au fonctionnement de la Commission électorale autonome (Cena) et l’indemnisation du personnel électoral. Des chiffres qui donnent le vertige, surtout quand on sait que les 675 millions de francs Cfa de caution versés par les 47 listes en compétition sont largement insuffisants pour confectionner 351 millions de bulletins que probablement, les vendeuses de cacahuète vont être très contentes de ramasser après le vote.

Le Sénégal a ainsi cassé sa tirelire pour un cocktail de chiffres et des farandoles de statistiques contestées et contestables, qui risquent de prendre encore le pays en otage pendant plusieurs mois. Car, on risque de connaitre des prolongations du scrutin à Dakar et Touba, où des recours sont déjà sur les lèvres.

Pour ce prix faramineux qui a donné la cacophonie constatée sur le terrain le jour du vote, on devrait sans doute tirer les oreilles au principal organisateur du scrutin, Abdoulaye Daouda Diallo, et à ses sbires.

Car, dans un pays aussi pauvre que le Sénégal, gaspiller autant d’argent pour ce piètre résultat devrait être impardonnable. Avec l’école et les hôpitaux malades, on ne devrait pas se permettre d’investir cette masse de pognon dans un joyeux bazar, avec des manquements qui font du Sénégal la risée de toute l’Afrique alors que le pays avait habitué le monde à mieux que ça.

Avec ce coût énorme, il est permis de se poser des questions sur la rentabilité de l’investissement. Car, nombre de députés sortants ont qualifié la dernière législature, d’échec .La députée Eléne Tine dénonçait en mai dernier, la vassalisation de l’Assemblée nationale par le pouvoir Exécutif. Qui, selon elle, en avait fait « une caisse de résonance ».

Ainsi, cette représentation nationale n’est pas à la hauteur des investissements consentis. En en faisant une affaire de clan, les députés passent souvent leur temps à se chamailler dans un débat vociférant alors que le peuple les attend sur des questions aussi importantes que des enquêtes parlementaires sur les contrats pétroliers ou encore sur la flexibilité à l’embauche pour donner de l’emploi à ces centaines de milliers de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi et qui constituent, à terme, un bombe sociale.

Walf Quotidien

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