Décès du footballeur Lamine Ndoye : Mon « J’accuse » à Philippe Maguilène Senghor et au système de santé publique

La mort, survenue ce 21 juin, du jeune Lamine Ndoye charrie une grande tristesse et des commentaires à n’en point finir. Footballeur professionnel évoluant au Portugal, celui qui a été assassiné par le vendeur de chapelet surnommé « Aladji Kurus » était promis à un bel avenir.

Si les résultats de l’autopsie révèlent qu’il a été froidement poignardé avec une paire de ciseaux au cours d’une bagarre, sa famille démontre que les services de l’hôpital Philippe Maguilène Senghor, où le défunt s’est rendu juste après l’incident, étaient apparemment dans l’incapacité de prodiguer les premiers soins. Ce décès, imputable en partie à une négligence, avoisine la non-assistance à personne en danger, et rappelle celui de la petite Aïcha à l’hôpital de Pikine, le jeudi 12 octobre dernier. Il s’y ajoute que de Yoff à Grand-Yoff la circulation n’est pas des meilleures, alors que le défunt devait être acheminé de Philippe Maguilène Senghor à l’hôpital général de Grand-Yoff.

Dans différentes situations de la vie courante (noyade, incendie, accident de la voie publique, accouchement, etc.) où la personne est guettée par un péril au Sénégal, c’est la croix et la bannière pour se faire assister avec promptitude et diligence, à l’heure de la Couverture maladie universelle (CMU).

Ainsi, ces deux cas ne forment que l’arbre qui cache la forêt dans un Sénégal qui se veut une référence en Afrique de l’Ouest en matière de santé publique, tandis que les ratios s‘établissent à un lit pour 10.000 patients, là où la norme fixe un lit pour 1.000. Une femme en couches peut, le temps d’une nuit, faire plusieurs structures de santé de Keur Massar à Nabil Choucair, en passant par Yeumbeul, le Roi Baudouin et Thiaroye.

Comment comprendre que l’hôpital Philippe Maguilène Senghor, le seul à desservir plusieurs communes dans cette zone peuplée, ne soit pas en mesure de fournir des soins premiers à feu Lamine Ndoye ? Si tel est le cas dans la capitale, comment est la situation dans les coins les plus reculés du pays où on peut parcourir une centaine de km pour rallier un hôpital digne de ce nom ?

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