De l’intervention de l’armée à l’allocution télévisée de Mugabe

Rappel des derniers développements au Zimbabwe depuis l’intervention de l’armée jusqu’à l’allocution télévisée de Robert Mugabe qui, au pouvoir depuis 1980, n’a pas démissionné malgré la menace de destitution lancée par son propre parti, la Zanu-PF.

Détonateur de cette crise, la bataille pour la succession de Mugabe, 93 ans, entre sa femme Grace et le vice-président récemment limogé Emmerson Mnangagwa, soutenu par les militaires.

– L’armée contrôle Harare –

Le 14 novembre, un convoi de blindés se dirige vers la capitale Harare, au lendemain d’une mise en garde sans précédent du chef de l’armée, le général Constantino Chiwenga, dénonçant l’éviction du vice-président Emmerson Mnangagwa le 6 novembre et une purge au sein du parti au pouvoir, la Zanu-PF.

Des échanges de tirs nourris sont entendus près de la résidence privée du président Robert Mugabe à Harare.

Dans la nuit, des officiers annoncent être intervenus pour éliminer des « criminels » dans l’entourage du chef de l’Etat et démentent toute tentative de coup d’Etat.

– Mugabe en résidence surveillée –

Le 15, l’armée se déploie dans les rues de la capitale, contrôlant les accès au Parlement, au siège de la Zanu-PF et à la Cour suprême. Dans un entretien avec son homologue sud-africain Jacob Zuma, Robert Mugabe dit être retenu à son domicile par les militaires.

Le président sud-africain dépêche deux envoyés spéciaux à Harare et se dit « très préoccupé ». L’Union africaine (UA) dénonce « ce qui apparaît comme un coup d’Etat », exigeant « le rétablissement de l’ordre constitutionnel ».

La Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale dont les relations avec Robert Mugabe sont houleuses, appelle à « éviter la violence » et évoque « un moment d’espoir ».

– Mugabe refuse de démissionner –

Le 16, Robert Mugabe refuse de démissionner lors d’un entretien avec les généraux qui l’ont assigné à résidence, selon une source proche de l’armée.

Le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai l’appelle à la démission « dans l’intérêt du peuple ».

Les deux ministres sud-africains envoyés par Jacob Zuma au nom de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) rencontrent Robert Mugabe au siège de la présidence.

– Retour de Mnangagwa –

Le 17, un proche du vice-président déchu Emmerson Mnangagwa, qui avait quitté le pays, annonce son retour au Zimbabwe la veille. Son nom circule avec insistance pour diriger une éventuelle transition.

Dans la matinée, Robert Mugabe fait sa première apparition publique depuis le coup de force, présidant sous bonne escorte une cérémonie de remise de diplômes dans une université.

« La partie est finie », clame l’influent chef des anciens combattants de la guerre d’indépendance, Christopher Mutsvangwa, exhortant le président à quitter le pouvoir au plus vite. Il appelle aussi la population à manifester samedi à Harare pour soutenir l’armée.

Selon les généraux qui l’ont assigné à résidence, les discussions avec le chef de l’Etat « sur la prochaine étape » se poursuivent.

Pour le président ivoirien Alassane Ouattara, « il faut que le président Mugabe puisse quitter ses fonctions dans la dignité ».

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson estime que les Zimbabwéens doivent pouvoir « choisir leur gouvernement » et appelle à un « retour rapide à un pouvoir civil en accord avec la Constitution » du Zimbabwe.

L’écrasante majorité des sections du parti au pouvoir demande au président de démissionner, selon la télévision d’Etat ZBC.

– La rue réclame le départ de Mugabe –

Le 18, des milliers de Zimbabwéens descendent dans les rues d’Harare pour réclamer le départ du président. Des militaires stoppent des manifestants qui se dirigent vers le palais présidentiel à Harare. Les appels à la démission du leader nonagénaire se multiplient.

– Menacé de destitution, Mugabe ne démissionne pas –

Le 19, le parti au pouvoir la Zanu-PF annonce qu’il enclenchera lundi au Parlement le processus de destitution de Robert Mugabe s’il n’a pas démissionné d’ici là.

La Zanu-PF écarte également Mugabe de la présidence de la formation et exclut de ses rangs la Première dame, Grace Mugabe.

Le parti désigne l’ancien vice-président, Emmerson Mnangagwa, comme son candidat à l’élection présidentielle de 2018 à la place de Robert Mugabe.

Dans une allocution télévisée en soirée, Robert Mugabe défie les attentes et n’annonce pas sa démission. Il indique qu’il présidera le mois prochain le congrès de son parti.

Les anciens combattants appellent immédiatement à manifester mercredi pour obtenir son départ.

levif.be

 

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