Dakar étouffe… le pays souffre…

Le taux de particules fines à  Dakar  est actuellement 7 fois plus élevé que la norme fixée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Un nuage de poussière comme une chape de plomb à endeuillé le ciel de ces derniers jours. Toutes sortes de pathologies se déclarent à la suite et les malades encombrent les files d’urgence des hôpitaux, sans moyens de prise en charge adéquats. Des voix compétentes, quoiqu’inaudibles, ont lancé des alertes. Elles ont eu du mal à percer au travers de la cacophonie des politicards, des prêcheurs en eaux troubles et autres bavards impénitents.

Il s’ajoute à la pollution atmosphérique celle des idées, les mauvaises idées s’entend.  Ainsi que les conséquences, sur nos esprits et sur nos coeurs, de l’agression médiatique qui diffuse et amplifie toutes sortes d’absurdités indignes d’être vulgarisées. Il faut espérer que le silence des uns survienne. Et que les gens sensés retrouvent la voix. Afin que nous puissions nous parler, et nous entendre sur les vrais défis qui nous attendent.

Nous subissons de plein fouet le stress de la circulation automobile (70%du parc automobile serait concentré dans la région de Dakar…) Nous sommes désemparés face aux comportements outranciers sur la voie publique. Les pollutions sonores nous crèvent les tympans. Les mauvaises odeurs envahissent des banlieues surpeuplées, sans routes carrossables ni un minimum de viabilisation… Nous constatons, impuissants, la dégradation avancée des vieux quartiers résidentiels qui étaient la vitrine de la capitale.
Face à toute cette misère qui dégouline et se répand,  on  se demande à quoi riment les discours ampoulés de nos dirigeants sur l’émergence et les taux de croissance qui grimpent. A moins que toute la prospérité collective ne soit engloutie par tous les détournements de deniers publics  dont parle la presse au quotidien, sans suites ni poursuites. Ou alors coulée dans le béton de tous ces immeubles qui poussent comme des champignons à la faveur de crimes économiques et fonciers dont les protagonistes se croient pourtant au dessus de tout soupçon… Une frénésie immobilière suspecte qui agit en rempart cache-misère d’une décadence morale largement entamée.

Les politiciens qui sillonnent le pays, avec leurs bavardages intempestifs et leurs discours désincarnés, devraient mesurer l’ampleur du fossé qui sépare leurs propos de la dure réalité de notre pays. Avant qu’il ne soit trop tard, car un tsunami ne prévient que dans les dernières secondes…

Levez la tête et faites un tour, juste en banlieue dakaroise, vous y trouverez un raccourci largement illustratif de la vraie réalité du pays. Ceux qui y vivent savent de quoi je parle. Or ils sont le reflet de la majorité du pays .  Et pourtant, c’est de là que les organisateurs de meetings puisent les foules qui donnent une illusion de popularité à ceux qui gouvernent. Moyennant espèces  évidemment. On soutire ce que l’on peut… Jeu de dupes ! Une illusion qui risque de fondre dangereusement ou d’exploser à l’identique. Car, le mal vivre lui n’est pas une illusion. C’est la RÉALITÉ…

Les signes avant-coureurs d’une déflagration sont perceptibles, visibles, audibles et sensibles à travers toutes les formes  d’irrespect de l’ordre public, des lois et des règlements que les partages sur les réseaux sociaux amplifient largement.

On va finir par ne plus en rire  car le danger rôde… Baaxna daal…

Amadou Tidiane WONE

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