Le Daf Mbaye Touré avoue les fausses factures et tente de se justifier…

Le Directeur administratif et financier (DAF) de la mairie de Dakar n’a pas nié l’existence de fausses factures. Ce 17 mars, à 12 heures 27 minutes, le doyen des juges regarde Mbaye Touré les yeux dans les yeux et enchaine : « Avez-vous reçu entre 2011 et 2015 la livraison de 15 tonnes de riz et de 15 tonnes de mil mensuellement ? »
Le DAF : « Non, je n’ai pas reçu de livraison ».
Le magistrat : « Avez-vous signé les procès-verbaux de réception de 15 tonnes de riz et de 15 tonnes de mil pour la période considérée ? »
Mbaye Touré : « Oui, j’ai signé les procès-verbaux de réception ». « Pourquoi les avoir signés dans la mesure où vous n’avez reçu aucune livraison ?» demande le juge Samba Sall. « J’ai signé pour permettre d’alimenter la caisse d’avance (fonds politiques mis à la disposition du maire) à travers le mécanisme que j’ai trouvé sur place », tente-t-il de justifier.
« Pourquoi vous parlez de fonds politiques alors que dans l’arrêté municipal numéro 00503 du 31 janvier 2003 il y est bien dit une caisse d’avance ? » s’interroge le juge.
Aux explications de Mbaye Touré, le magistrat rétorque : « Pourquoi voulez-vous faire coûte que coûte de la caisse d’avance des fonds politiques alors que l’arrêté qui l’a créé l’a bien intitulé caisse d’avance ? » Réponse du DAF : « C’est une caisse d’avance destinée à la mise à disposition de fonds politiques. C’est une question de simple appellation.»
Le magistrat lui lance : « Comment vous procédiez pour trouver les justificatifs aux dépenses ? » Mbaye Touré reconnaît : « Je demandais à mon assistant comptable le nommé Yaya Bodian de me préparer chaque mois les mandats de paiement et les pièces justificatives de la caisse d’avance. Le renouvellement de ces pièces justificatives et états comptables se faisait toujours ainsi ».
Samba Sall : « Aviez-vous conscience de lui faire faire du faux ? » « Absolument pas. C’est en toute bonne foi que je lui demandais de le faire parce que cela entre dans le cadre du mécanisme de renouvellement mensuel des fonds politiques alloués au maire ».
« Est-ce que la bonne foi peut reposer sur le fictif ? » demande le magistrat. « Dès l’instant qu’il s’agit de fonds politiques, les pièces justificatives n’ont plus leur raison d’être. C’est pour de simples commodités comptables », tente de raisonner Mbaye Touré.

Dakaractu

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