Crise scolaire : La rencontre de dernière chance entre gouvernement et syndicats d’enseignants

Secouée depuis le mois de novembre dernier, l’école sénégalaise est une spirale de grèves récurrentes. Principalement portés par les syndicats du moyen-secondaire les plus représentatifs, les mouvements d’humeur ont fini d’inquiéter plus d’un. De partout, les élèves désertent les classes et manifestent parfois violemment pour exiger du gouvernement le règlement définitif de la situation. Une exigence que n’a pas pu satisfaire la dernière rencontre entre l’Etat et la partie syndicale.

Après la rencontre de jeudi dernier, qui n’a pas abouti à la levée du mot d’ordre des syndicats Cusems et Saems notamment, le gouvernement convie à nouveau les enseignants autour d’une table afin de dépasser les grèves qui minent le secteur éducatif. En effet, les syndicalistes avaient dit toute leur déception envers l’Etat du Sénégal qui, à travers les différents départements concernés, s’était présenté à la rencontre du 3 février dernier sans proposition concrète.Sélectionné pour vous :Crise scolaire et radicalisation des enseignants: les risques réels d’une année blanche

Alors qu’il était convenu de se retrouver dans un délai de 15 jours au maximum pour continuer les discussions, le gouvernement a dû faire face au 8ème plan d’action, décrété 24 heures après ladite rencontre. Ainsi, face à l’urgence de rétablir l’ordre dans le secteur, les autorités ont jugé nécessaire de prendre langue avec les concernés le jeudi 10 février dans un premier temps avant de le repousser au samedi prochain. Les protagonistes devront ainsi se rencontrer dans un hôtel de la place pour une réunion de commission technique restreinte à partir de 9h30.

Considérant le caractère sérieux des revendications, notamment celles relatives au système de rémunération et à la création du corps des administrateurs scolaires, ladite rencontre s’avère décisive. Des conclusions qui en découleront dépend véritablement l’avenir de l’année scolaire en cours qui, il faut le dire, est gravement perturbée. Dans les établissements publics, le 1/3 des contenus à enseigner ne le sont même pas encore alors que l’on a déjà fait la moitié de l’année scolaire.

Et pour ne rien régler, le boycott des évaluations a abouti à la non organisation des compositions du 1er semestre. D’ailleurs, beaucoup d’élèves peinent à entrer en possession de leurs notes des devoirs afin de jauger leur niveau, si tant est qu’ils en ont fait. Voilà autant de raisons qui poussent à croire que si, au sortir de la rencontre de ce samedi les positions ne sont pas arrondies, une année blanche ne sera vraiment pas à exclure.

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