Crise dans le Golfe : Doha rejette toute intervention dans sa politique étrangère

Lundi 5 juin, Riyad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire ont rompu leurs relations diplomatiques avec Doha. Ces pays ont également fermé leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres avec le petit émirat gazier. Le royaume saoudien et les Emirats arabes anis veulent un «changement de la politique» au Qatar. Ce jeudi 8 juin, le ministre des Affaires étrangères qatarien, cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, a déclaré à l’AFP que «personne n’a le droit d’intervenir dans notre politique étrangère», excluant par ailleurs que la crise prenne une dimension militaire.

Crise dans le Golfe : Doha rejette toute intervention dans sa politique étrangère
Selon le ministre des Affaires étrangères du Qatar, son pays peut « éternellement » malgré le blocus que lui imposent l’Arabie saoudite et ses alliés après avoir rompu leurs relations avec Doha.

Cheikh Mohammed ben Abderrahman al-Thani a ajouté que son pays « respectait » ses engagements internationaux et, à ce titre, ne couperait pas ses livraisons de gaz aux Emirats arabes unis, l’un des trois pays du Golfe à avoir rompu les liens avec Doha.

C’est l’Arabie saoudite qui avait ouvert les hostilités en accusant le Qatar de jouer double jeu d’une part avec l’Iran et entre autres avec le mouvement des Frères musulmans. C’est Riyad qui avait ouvert les hostilités, mais ce sont les Emirats arabes unis qui mènent la charge à présent.

Feuille de route

Le ministre des Affaires étrangères des Emirats réclame du Qatar qu’il signe une feuille de route mise au point par les autres membres du Conseil de coopération du Golfe, et aussi qu’il ferme la fameuse chaîne de télévision qatarienne Al-Jazeera.

Donald Trump, qui avait appuyé l’Arabie saoudite dans cette guerre d’influence, avait oublié que les Etats-Unis disposaient d’une base militaire au Qatar. Du coup, Washington propose à présent une médiation, mais Riyad a fait savoir qu’il n’y avait nul besoin d’ « intermédiaire pour régler cette crise ».

Les Emirats, d’autre part, affirment qu’ils détiennent « toutes sortes d’enregistrement où le Qatar se coordonne avec al-Qaïda en Syrie ». Le Qatar pour sa part rappelle qu’il a toujours effectué des médiations avec toutes les parties en conflit, notamment pour libérer des otages. Et pour cela, dit-il, il faut avoir des liens avec tous les belligérants.

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